Les termes, acétisme et ascèce, présentent une étymologie ambigüe: askêsis, entraînement, exercice; l'ascète est l'athlète à l'entraînement. Homère (L'Illiade,III, 383) et Platon (République,389c), décrivent ces pratiques comme des exercices prolongés, semblables à l'entraînement que l'on connaît aujourd'hui. A l'origine donc, les termes désignent l'exercice du stade. Platon explique également que cet exercice destiné aux gardiens de la cité est doublé d'un régime dans lequel il préconise même d'éviter les pâtisseries. L'ascèse est aussi, chez les Anciens, la recherche de la vertu et de la sagesse. Dans les deux cas il s'agit d'une démarche progressive.
L'ascétisme permet à une nature déréglée d'acquérir une juste mesure. Le problème de l'ascèse se situant entre la matière et l'esprit. Entre le corps et l'esprit. La conversion de l'esprit (métanoïa) est rapide. Celle de la nature, du corps et de ses besoins paraît comme soumise à des remises en question ce qui accentue la distance avec l'esprit.
L'image de deux chevaux tirant un char dans deux sens différents donne une bonne idée de ce combat interne. Avec l'ascétisme, les deux mouvements, sans s'unifier, peuvent s'accorder, présenter moins de distance. La pesanteur de la matière diminue alors. L'ascèse est aussi un apprentissage qui s'effectue sous le signe du dépouillement et du renoncement plus ou moins prononcés ( il faut délivrer ces mots de leur connotation toujours négative- ce sont des anti bling-bling-) dont le domaine d'application est tout ce qui n'est pas essentiel, ce qui est artificiel
à suivre
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