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jeudi 6 décembre 2012

L'Europe du désastre économique et social: la pauvreté, la gabegie, le non-sens



Le Prix Nobel de la Paix a été attribué à l'Europe, on peut s'en réjouir mais les guerres cycliques ont été remplacées par l'insécurité et surtout par une pauvreté qui gagne du terrain. Ainsi, tous les analystes s'accordent sur les chiffres de 11 millions de pauvres en Allemagne et 9 millions en France, pour ne parler que de ces deux pays. Alors que des voix s'étranglent sur une éventuelle nationalisation, Laurence Parisot, l'égérie du Medef prononce avec des trémolos dans la voix, le mot "scandaleux" et on a pu entendre sur une chaîne infos qu'en Asie on ressentait une intense émotion à cette perspective et, que l'on se demandait ce qui se passe en France; il faut remarquer que ces mêmes gens et tous ceux qui leur ressemblent ne s'émeuvent pas des conditions esclavagistes qui existent dans bien des usines d'Asie, de l'absence de protection des travailleurs au regard des risques chimiques, pour ne parler que de cela et,  que en ce qui concerne l'Europe, la pauvreté qui s'installe, cela n'émeut pas plus que ça. Pas de "scandaleux", pas d'émotion, pas de perte de voix, de la part des tenants du néolibéralisme financier. Silence, on mange, ramassez les miettes.




Voici un extrait du site Eurostat


Pauvreté et exclusion sociale

 Eurostat estime à 115 millions le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale dans l'UE en 2010, soit 23,4% de la population. Sont alors comptabilisées les personnes dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté et/ou en situation de privation matérielle grave* (moyenne européenne : 8%, Bulgarie et Roumanie en tête avec des proportions de 35 et 31%) et/ou vivant dans des ménages à très faible intensité de travail** (moyenne européenne : 10%, Royaume-Uni et Belgique en tête avec des proportions de 13%).

Concernant les enfants de moins de 18 ans, ceux-ci étaient 27% à être confrontés en 2010 à au moins l'une de ces trois formes de pauvreté et d'exclusion sociale.

Trois modèles sociaux

En Europe, on distingue habituellement trois types de modèle social contre la pauvreté.

Le modèle nordique de la Suède, du Danemark et de la Finlande vise à réduire le nombre de pauvres plutôt que l'intensité de la pauvreté. Il repose sur des prestations sociales universelles, les populations sont peu ciblées, les prestations sont généreuses.
Le modèle continental de la France, de l'Allemagne, de l'Autriche et de l'Espagne vise à baisser le taux et l'intensité de la pauvreté. Les prestations complètent celles du système d’assurances sociales et contribuent à sa généralisation.
Le modèle des Etats méditerranéens (Italie, Grèce, Portugal) ne permet pas de diminuer ni le taux, ni l'intensité de la pauvreté car les prestations sociales sont très faibles. Le rôle de la famille est fondamental. Ce type d'aide est difficile à évaluer.

L'émission "28 minutes d'Arte, du 28 novembre 2012 fait état de 19 millions d'enfants vivant la pauvreté dans l'UE et rappelle que pour des restrictions budgétaires, le Programme Européen d'aide au plus démunis subvenant aux besoins de 18 millions de familles sera supprimé. Il ne reste plus pour ces familles qu'une solution: crever de faim, ne plus se soigner. L'essentiel étant en cours: préserver les fermetures d'usines, renflouer les banques et prévoir des travaux pharaoniques comme les lignes à grandes vitesse, les aéroports. Il est bien connu que les pauvres se déplacent pour chercher de la nourriture.



La folie des grandeurs en Espagne


Des aéroports, une prison, un vélodrome, des cités (de la justice, de la culture, des sciences et des arts, etc.), des « ambassades » partout dans le monde... Les délires pharaoniques des dix-sept communautés autonomes d’Espagne sont responsables d’un déficit public record.
En 2011, celui-ci devait être ramené à 6% du PIB ; finalement, « il est possible » que le déficit « dépasse les 8%, mais pas de beaucoup », a estimé le ministre de l’Economie du nouveau gouvernement (conservateur) de Mariano Rajoy, Luis de Guindos.
Ce n’est pas tant la faute de l’ex-Premier ministre, le socialiste Jose Luis Rodrigues Zapatero, que celle des administrations régionales, a admis le ministre des Finances, Cristobal Montoro.
Responsables des lourds budgets de la santé et de l’éducation, certaines communautés autonomes ont profité du boom économique – qui a spectaculairement pris fin en 2008 – pour lancer des projets ruineux.
Résultat : une dette de 135,51 milliards d’euros au troisième trimestre 2011, soit 12,6% du produit intérieur brut (PIB) espagnol. Les communautés les plus endettées ? Selon la Banque d’Espagne, la très dynamique Catalogne (38,5 milliards d’euros au deuxième trimestre), et la communauté de Valence (20,5 milliards d’euros au troisième trimestre).
Revue des réalisations « narcissiques », comme on dit aujourd’hui en Espagne, des communautés autonomes.

Communauté de Valence, Castellon

Un aéroport pour les vautours


L’aéroport de Castellon, communauté de Valence, 2010 (Aerocas.com)
Présenté au public juste avant les élections régionales de mai, l’aéroport de Castellon (communauté de Valence) ne dispose pourtant pas encore des licences lui permettant d’accueillir des vols. C’est ballot, direz-vous, pour un projet mûri pendant dix ans et qui a coûté quelque 150 millions d’euros.

L’aéroport de Castellon, communauté de Valence, vue du ciel, 2010 (Aerocas.com)
Mais l’image d’une piste d’atterrissage vide ou le silence de halls d’enregistrement déserts ne sont pas si rares en Espagne. Le pays compte en effet le plus grand nombre d’aéroports commerciaux de toute l’Europe : 48 publics et 2 privés, soit l’équivalent d’un par province. En gros, c’est comme si chaque département français avait voulu un aéroport et l’avait construit. Forcément, les passagers ne suivent pas toujours. Et une dizaine d’aéroports sont vides aujourd’hui.
Le cas le plus célèbre étant celui de Ciudad Real (Castille-La Manche) qui rêvait de desservir Madrid (à 200 km) mais a vu son dernier vol décoller en octobre. Celui de Huesca (Aragon) survit grâce aux vols privés.
La piste vide de Castellon fait au moins le bonheur des vautours, embauchés, pour 90 000 euros par an, pour débarrasser la piste des lapins et oiseaux gênants.
Les premiers vols pourraient être accueillis au printemps 2012, espèrent encore ses responsables.

Aragon, Saragosse

Un réaménagement urbain... pour les apéros géants


Le site de l’exposition internationale de 2008 (Grez/Wikimedia Commons/CC)
Les Aragonais avaient laissé exploser leur joie sous l’immense Basilique de Saragosse en apprenant, en 2004, que leur capitale décrochait l’organisation de l’Expo internationale en 2008.
Centrée sur le thème de l’eau et du développement durable, elle aura au moins eu le mérite de réconcilier Saragosse avec l’Ebre, le fleuve qui la traverse, en équipant ses berges de pistes cyclables et d’agréables promenades.
Mais à 700 millions d’euros, cela fait cher le réaménagement urbain : les immeubles emblématiques construits pour l’Expo, qui n’a duré que trois mois, par des architectes de renom peinent eux à se reconvertir en bureaux. Frappées par la crise, les entreprises frileuses n’investissent pas dans de nouveaux locaux.
Dominant le fleuve, le téléphérique construit pour l’occasion a entraîné 1,7 million d’euros de pertes en 2010. Les « skaters » et les jeunes en quête de lieux pour leurs fameux « botellones “ (apéros géants en plein air) ont eux trouvé le filon avec ces grands espaces désertés, selon la presse locale.

Madrid

Le campus de la justice, toujours sous terre

La capitale espagnole rêvait d’un ‘campus de la justice’ : 200 000 m², quinze immeubles signés par les plus grands architectes internationaux (Norman Foster, Zaha Hadid, Richard Rogers...) pour accueillir 5 000 employés œuvrant dans le ‘plus grand complexe judiciaire du monde’.
Après un premier investissement de 90 millions d’euros – un dixième du coût total envisagé, selon El Mundo –, le projet est paralysé depuis 2008 avec un seul bâtiment comme maigre trophée.
Le gouvernement régional de Madrid vient d’annoncer qu’il étudiait une offre de reprise présentée par le groupe américain Carlyle.
Les autorités espèrent encore pouvoir ainsi casser tous les contrats multimillionaires passés avec les grands architectes sans (trop) se ruiner.

Galice, Saint-Jacques-de-Compostelle

Une Cité de la culture pas finie mais déjà chère à entretenir

Après onze ans de travaux, la construction des deux bâtiments qui devaient être les plus emblématiques de la Cité de la culture est stoppée, au moins jusqu’en 2014.

Cité de la culture par Peter Eisenman, Saint-Jacques de Compostelle, Galice (Luis Miguel Bugallo Sanchez/Wikimedia Commons/CC)
Lancés en 1999 par le gouvernement conservateur (Parti populaire) de Galice, les travaux de construction et d’aménagement des quatre autres immeubles, tous signés de l’Américain Peter Eisenman, ont déjà coûté plus de 400 millions d’euros, contre les 108 millions prévus au départ.
Optimistes, les concepteurs du projet pensaient inaugurer ces 60 000 m² dédiés à la culture... avant 2005.
Le seul entretien des bâtiments coûte à la région 4,5 millions d’euros par an.

Valence

Une Cité de la science et des arts au budget quadruplé


La Cité de la science et des arts par Santiago Calatrava, Valence (David Iliff/Wikimedia Commons/CC)
Conçue par l’architecte célèbre Santiago Calatrava, cette Cité, abritant notamment un musée des sciences et un opéra, a indéniablement changé le visage de Valence, ajoutant à son attrait touristique. Ce, au prix de l’explosion de son budget à 1,28 milliard d’euros – quatre fois le montant prévu.
La Banque d’Espagne a dû saisir cette année deux banques locales qui l’avaient en partie financée, la Caisse d’épargne CAM et Bancaja, forcées d’assainir leurs comptes plombés par les investissements toxiques dans l’immobilier.
La police a en outre interrogé deux anciens directeurs de la Cité de la science, sur ordre du parquet anticorruption, dans le cadre de l’enquête qui met en cause le gendre du roi Juan Carlos, Inaki Urdangarin.

Les Baléares, Palma de Majorque

Le vélodrome Palma Arena, un désastre royal

L’Espagnol Santiago Calatrava était aussi chargé de construire le vélodrome de Palma Arena à temps pour la Coupe du monde de cyclisme sur piste de 2007.

Le vélodorme Palma Arena, Palma de Majorque, (Chixoy/Wikimedia Commons/CC)
Le prix du projet a finalement doublé, jusqu’à plus de 100 millions d’euros. Un surcoût qui a attiré l’attention d’un juge d’instruction de Palma de Majorque. Et c’est en tirant les ficelles du cas Palma Arena, dans lequel l’ancien président de la région des Baléares, Jaume Matas, est soupçonné de détournement de fonds publics et de corruption, que le nom du gendre du roi Juan Carlos est (encore) apparu : Inaki Urdangarin devra témoigner devant le même juge fin février.

Asturies, Aviles

Le Centre Niemeyer, mort-né

Splendide structure curviligne blanche s’élevant sur les anciennes terres industrielles des Asturies, le centre culturel conçu par l’architecte brésilien centenaire, Oscar Niemeyer, avait été inauguré en décembre 2010 à Aviles avant d’ouvrir ses portes au public en mars 2011, au son de la clarinette de Woody Allen.

Le Centre Niemeyer, Aviles, Asturies, mars 2011 (SurfAst/Wikimedia Commons/CC)
Un an jour pour jour après son inauguration, le 15 décembre, il a fermé ses portes. Ce sont ici des disputes politiques régionales – le gouvernement ayant changé en mai dernier – qui ont forcé sa fermeture.
La région avait dû débourser 50 millions d’euros pour le construire.

Catalogne, Figueres

Une prison vide pour un million d’euros par mois

Ces derniers jours, les médias espagnols rapportent, mortifiés, un article du New York Times qui dénonce le gaspillage de la nouvelle prison de Figueres, en Catalogne.
Flambant neuve mais encore vide, au moins jusqu’à la mi-2012, son entretien et le paiement des intérêts de sa construction coûtent déjà près d’un million d’euros par mois au gouvernement catalan, dont les finances sont pourtant déjà mal en point.
Installée sur 300 000 m², dont 60 000 de bâtiments où devraient être logés jusqu’à 750 détenus, la prison a coûté quelque 108 millions d’euros.
El Pais dénonçait lui récemment un autre gaspillage : celui entraîné par l’illumination nocturne du site, apparemment digne d’un son et lumière à la Jean-Michel Jarre. La Generalitat, le gouvernement régional, a promis d’en baisser l’intensité.

Espagne

La télé de Valence, sacrément fournie !

Les dépenses de certaines télévisions régionales sont montrées du doigt, tandis que certaines communautés endettées commencent à couper dans les budgets santé et éducation.
L’on apprend ainsi que Canal 9, chaîne publique de la communauté de Valence, emploie 1 800 personnes, soit plus qu’Antena 3, Telecinco et laSexta, trois chaînes privées espagnoles, réunies.

A chaque région son ‘ ambassade ’ à l’étranger

‘Utilisez les ambassades espagnoles ou vous devrez expliquer à vos concitoyens pourquoi vous dépensez plus’, a lancé récemment le nouveau ministre des Affaires étrangères, Jose Manuel García-Margallo aux communautés qui ont installé quelque 200 bureaux à l’étranger.
L’une des plus actives dans sa politique de représentation, la Catalogne, est aussi la région la plus endettée. Celle-ci a justement annoncé fin décembre qu’elle fermait son ‘ ambassade ’ en Argentine. Il lui en reste cinq à :
  • Berlin,
  • Londres,
  • New York,
  • Bruxelles,

Cet extrait du site du Nouvel Obs est symptomatique de l'Europe du non-sens: l'Europe des délocalisations de ses moyens de production, l'Europe de la vente de son patrimoine, l'Europe ouverte à tous les vents et dans tous les domaines, l'Europe du laisser-fairisme financier dont on voit un extrait ci-dessus, les banques ont investi dans des aéroports, des cités-vitrine, pensant peut-être que le monde entier allait se faire bronzer les fesses en Espagne, manger des paellas et se cultiver les méninges. Un désastre hystérique.  

Un exemple lamentable: l'aéroport de Ciutad Real à 200 kilomètres de Madrid                              

L'aéroport de Ciutad Real en Espagne devait accueillir selon les experts, qui sont pleins d'expertises, 5 millions de passagers. On y construit la piste la plus longue d'Europe. Il a coûté un milliard d'euros, l'état a financé à hauteur de 140 millions d'euros. Seuls quelques jets privés ont utilisé ses pistes. Il est vide, il ne sert à rien. C'est une pyramide à plat.


L'aéroport de Ciutad Real: un vide sidéral, rien, nada, que dalle.
                                                                    Aussi vide que les cerveaux qui l'ont conçu


L'âge me permet des rapprochements qui ne sont pas possibles aux plus jeunes. J'ai connu l'Europe industrialisée, celle qui produisait de l'acier par exemple, l'Europe du Marché Commun, de la CEA. C'était une Europe où il faisait bon se promener. J'ai eu un choc en regardant les paysages de l'embouchure du Danube, il y a quelques jours, à la télévision. Devant ces paysages magnifiques, je me suis dit que ce continent était riche, riche de nature, riche d'hommes et de savoir-faire, riche de cultures, de villes, riches tout court. Que devient-il? Livré à une entité  coupée des citoyens, offert aux financiers du monde entier, voué à une économie chimérique des biens, des services et de la consommation, voilà l'Europe qui sombre peu à peu dans la pauvreté et la crise et qui risque d'être détruite, alors que les guerres elles-mêmes n'avaient pas réussi cet exploit macabre.
L'Europe des Lumières est peu à peu grignotée par les hydres des marchés et du capitalisme financier et l'hystérie économique des investisseurs qui après avoir construit des mirages se cassent ailleurs afin d'assouvir cette soif insatiable de fric qui nous ruine.



                 
                                                            
                                    
                                                              
France, un pays sur la voie de la pauvreté

La pauvreté cachée se voit sans tarder...Après les euphories dictées, les étoiles et les fêtes, les pompes de circonstances qui ont émaillé le pays lors de l'adoption de l'euro par exemple, voici que les chiffres sortent. La loi des marchés, les délocalisations vers l'Asie où les patrons, les grandes entreprises, on trouvé la main d'oeuvre de leur rêve et les régimes politiques adéquats, les dictats de Bruxelles, la politique insensée d'ouverture au néolibéralisme, donnent les résultats que l'on attendait: la France, comme les autres pays d'Europe s'appauvrit, selon un chiffre donné sur A2, 48% des Français s'estiment pauvres et malheureusement, les perspectives ne laissent voir aucune amélioration, malgré les quelques discours incantatoires que l'on peut entendre ici ou là: "Si l'économie américaine va mieux, si la croissance s'établit à tant..." Le pays est ruiné, endetté, en miettes, le tissu social en lambeaux, le territoire et ses biens bradés aux investisseurs étrangers, l'école,le logement, les services de santé, l'hôpital public, la justice avec ses dossiers qui jonchent les bureaux les sols même, les prisons à l'image de Beaumettes, les maisons de retraite, tout est à l'avenant et encore le citoyen n'a à sa disposition que les infos qui filtrent.
Nous avons devant nous l'échec de la politique européenne, l'échec de la dérégulation néolibérale que l'on nous a imposée et à présent il suffit de regarder. Voici un compte rendu du site de L'Expansion. Edifiant.
 
SOCIETE - La conférence nationale de lutte contre la pauvreté se tient à Paris les 10 et 11 décembre. En 2012, la Fondation Abbé Pierre évalue à plus de 3,6 millions le nombre de personnes mal logées ou sans abri.

REUTERS/Jacky Naegelen

La conférence nationale de lutte contre la pauvreté et les exclusions sociales s'ouvre ce lundi 10 décembre. Elle dure deux jours et doit aboutir à un "plan quinquennal" de lutte contre les exclusions. Un Français sur deux se considère aujourd'hui comme pauvre ou en passe de le devenir, selon un sondage publié la semaine dernière. Dix chiffres qui illustrent l'ampleur du phénomène.

8,6 millions de Français vivent avec moins de 964 euros par mois Le taux de pauvreté en France en 2010 a atteint 14,1% de la population, son plus haut niveau depuis 1997. 8,6 millions de personnes vivaient ainsi en 2010 en dessous du seuil de pauvreté monétaire (964 euros par mois), la moitié d'entre elles vivant avec moins de 781 euros par mois. Le niveau de vie médian (la moitié de la population est au-dessus, l'autre en dessous) en France métropolitaine atteignait 1.610 euros par mois en 2010. 

Un enfant sur cinq est pauvre Les moins de 18 ans sont plus particulièrement touchés: leur taux de pauvreté a progressé de 1,9 point en 2010, atteignant 19,6%. Les jeunes ne sont pas mieux lotis: la part des 18-24 ans vivant sous le seuil de pauvreté a atteint 22,5%. 19,4% des étudiants vivent sous ce seuil. Dans les Zones urbaines sensibles (ZUS), le taux dépasse même 40%. Plus d'un million de jeunes sont ainsi confrontés à des situations de grande précarité.

Plus de 2 millions de travailleurs pauvres Ils seraient entre 1,9 et 3,3 millions en France, une fourchette large car les experts peinent à cerner le phénomène croissant des travailleurs pauvres, qu'ils imputent notamment au temps partiel, dans les services à la personne ou la restauration. Selon l'économiste Denis Clerc, "la pauvreté laborieuse concerne plus de 2 millions de personnes". Pour Pierre Concialdi, de l'Ires, la vérité s'établit entre 2 et 3,3 millions.

3,6 millions le nombre de personnes mal logées En 2012, la Fondation Abbé Pierre évalue à plus de 3,6 millions le nombre de personnes mal logées ou sans abri. Elle recense notamment plus de 685.000 personnes "privées de domicile personnel" (dont 133.000 sans domicile, 38.000 en chambre d'hôtel, 85.000 dans des "habitations de fortune" et 411.000 chez des tiers) et plus de 2,7 millions vivant dans des conditions de logement "très difficiles", sans confort ou dans des logements surpeuplés.

Plus d'un ménage sur cinq souffre du froid 3,8 millions de ménages en France ont un taux d'effort énergétique supérieur à 10% de leur revenu tandis que 3,5 millions déclarent souffrir du froid dans leur logement. Soit 14,8% des ménages. Cette proportion atteint 22 % chez les ménages modestes. Les ménages modestes sont surtout exposés au froid car ils cumulent des contraintes financières et un habitat peu performant. 621 000 ménages souffrent des deux formes de précarité. 

Un français sur cinq renonce à se soigner 20% des Français ont renoncé au cours des deux dernières années à des soins, ou les ont retardés, selon une enquête du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (CECOP) et l'Institut CSA. Expliquant pourquoi ils ont renoncé à se faire soigner ou ont différé des soins, 57% ont répondu "par manque d'argent", 41% "parce que le remboursement aurait été insuffisant". Selon Médecins du Monde, l'accès aux soins pour les plus pauvres s'est dégradé en 2011 et leur santé s'est détériorée: les 21 centres de soins de l'ONG en France ont accueilli 29.466 personnes et effectué 40.627 consultations (+ 5,2% depuis 2010 et + 22% depuis 2008). Parmi ces patients, 38% (24% en 2010) se sont fait soigner trop tardivement, et plus de 20% ont renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois.
6,3 millions de personnes couvertes par les minima sociaux Pour aider les plus démunis, il existe au total une dizaine de minima sociaux afin d'assurer un revenu minimal à une personne (ou à sa famille) en situation de précarité. Ce sont des prestations sociales non contributives, c'est-à-dire qu'elles sont versées sans contrepartie de cotisations, selon la définition de l'Insee. 3,6 millions de personnes en sont allocataires, 6,3 millions si l'on inclut enfants et conjoints. Soit environ 10% de la population française. 

Des milliards d'euros de prestations sociales non réclamés Chaque année, ce sont 5,3 milliards d'euros de Revenu de solidarité active (RSA), 700 millions de couverture maladie universelle complémentaire (CMU C) et 378 millions d'euros d'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé (ACS), qui, selon les estimations, ne sont pas versés à leurs ayants droit. Le non-recours aux droits sociaux est bien plus massif que son pendant, la fraude sociale, estimée à 4 milliards d'euros par an, selon le livre "L'envers de la fraude sociale", écrit par les chercheurs de l'Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), rattaché au CNRS, et publié début novembre. Ainsi, 33% des personnes éligibles au RSA socle (ex-RMI) ne le touchent pas, faute d'en avoir fait la demande. Le taux de non-recours atteint 68% pour le RSA activité.
293 millions de repas distribués
  En 2011, les Restos du coeur ont distribué 115 millions de repas à 870.000 personnes. Les banques alimentaires ont quant à elles distribué l'équivalent de 178 millions de repas à environ 750.000 personnes. Les mères seules avec enfants représentent 40% des personnes accueillies, devant les personnes âgées et les jeunes.
765.000 ménages surendettés 
  Le surendettement ne cesse de progresser: 207.700 dossiers ont été déposés en moyenne chaque année au cours des cinq dernières années. Au total, le nombre de ménages en cours de désendettement, c'est-à-dire ayant bénéficié ou étant sur le point de bénéficier de mesures destinées à remédier à leur état de surendettement, est d'environ 765.000 en septembre 2012. Entre 5 et 6 millions de personnes sont en situation d'exclusion bancaire, selon des estimations produites en décembre 2011 par la Croix rouge française notamment.
                                                                                                                
 
France, pays des Lumières et de la plus belle avenue du monde
Europe, Prix Nobel de la Paix, 2012
  Le chômage des jeunes en France     

                  
Le chômage a de nouveau augmenté en France au troisième trimestre 2012 pour atteindre désormais 9,9% de la population active en métropole et 10,3% avec les départements d'Outre-mer, avec un taux record chez les jeunes.

Le chômage a de nouveau augmenté en France au troisième trimestre 2012 pour atteindre désormais 9,9% de la population active en métropole et 10,3% avec les départements d'Outre-mer, avec un taux record chez les jeunes. | (AFP/Fred Tanneau)

Un niveau record.L'Insee a annoncé que le taux de des jeunes, en augmentation depuis quatre trimestres, touche désormais 24,2% des actifs de cette classe d'âge. Soit 671 000 jeunes entre 15 et 24 ans.

De manière générale, le chômage a de nouveau augmenté en au troisième trimestre 2012 pour atteindre désormais 9,9% de la population active en métropole et 10,3% avec les départements d'Outre-mer.
L'Institut National des études statistiques, qui a révisé à la hausse (+O,1 point) les données du deuxième trimestre, considère désormais que 2,826 millions de personnes sont au chômage en .

Les jeunes femmes les plus touchées

L'inexorable montée du chômage, mesurée par l'Insee depuis cinq trimestres, renvoie la France à un niveau de dégradation sans équivalent depuis treize ans, lorsque qu'au troisième trimestre 1999 ce taux était au même niveau. Le chômage accuse sur un an une variation de 0,7 points. Lors du léger repli observé au premier semestre 2011, il était de 9,1%.

Alors qu'entre juillet et septembre le chômage a globalement augmenté de 0,1 point, celui des 15-24 ans a bondi de 1,4 point. Une variation de cette ampleur en un trimestre est rare. Ce fut le cas notamment en 2005 et surtout, au déclenchement de la crise fin 2008. Les jeunes femmes ont plus souffert de la dégradation (+2,6 pts), les jeunes hommes moins (+0,4 pt).

Plus de 500 000 seniors au chômage

L'augmentation du chômage des seniors (plus de 50 ans) a suivi au troisième trimestre la tendance moyenne (+0,1 pt), pour atteindre 6,9%, soit 533 000 personnes. Le taux d'emploi des seniors (55-64 ans), plus nombreux à rester en activité du fait des réformes des retraites, progresse dans le même temps de plus d'un point, à 44,9% (+3,2 points en un an).

Ces chiffres trimestriels sont issus d'une projection établie à partir d'une enquête menée auprès de 100 000 personnes. L'Insee considère comme chômeurs les personnes de plus de 15 ans cherchant activement un emploi et n'ayant pas travaillé au cours de la semaine de référence de l'enquête.

Plus généralement en France métropolitaine, 3,6 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent travailler, qu'elles recherchent ou non activement un emploi, selon l'Insee.



LeParisien.fr
                                           

          



En France, la crise économique a frappé, en 2012, davantage les banlieues, où vivent en majorité les étrangers, notamment les familles d’origines maghrébine et africaine.



C’est la conclusion du rapport de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) qui a révélé que le taux de pauvreté, du chômage et de la précarité n’a jamais été aussi haut que lors de ces deux dernières années.
A titre d’exemple, indique le rapport, le chômage dans les quartiers pauvres et ultra sensibles est passé de 21,9% en 2010 à 22,7% en 2011(+0,8 point), alors qu’au niveau national, il est de moins de 9,5%. Chez les jeunes de 15-24 ans, il est monté en flèche pour atteindre les 40,7%, tandis que 52,7% des jeunes de la même catégorie d’âge sont soit en étude, soit en formation. Idem également pour le chômage des seniors (+de 65 ans). Celui-ci est passé de 10,5% en 2008 à 14,9% en 2011 dans les zones urbaines sensibles.
Les immigrés, quant à eux, ont enregistré un taux de chômage plus important (26,1%) par rapport aux non-immigrés (17,6%). Inquiète, Bernadette Malgom, présidente de l’Onzus a confirmé que les habitants des zones urbaines sensibles (ZUS) sont, depuis deux ans, les plus touchés par la crise économique que le reste de la population française...

                                                    
à suivre...                                                                            

mercredi 5 décembre 2012

Beauté






                                                                      


                                                                     Un clip de Bob Sinclar très réussi: c'est franchement beau

lundi 3 décembre 2012

Loin, très loin des agences de notation, Mississipi blues by RL Burnside





                                                                            Une musique anti bling bling



                                                                 Loukanikos, un militant qui n'a pas froid à la truffe                          

vendredi 30 novembre 2012

Le sculpture de soi selon Michel Onfray -6-




Nietzsche et Onfray


Nietzsche

Le problème qui occupe Nietzsche est celui de la culture moderne.Une culture s'établit sur la croyance à des valeurs or, les valeurs de l'homme moderne sont, à l'époque de Nietzsche, et encore aujourd'hui sous des aspects divers, le christianisme, le pessimisme, le rationalisme, la morale du devoir, la démocratie, le socialisme  (le libéralisme où le socialisme se meut avec aisance, comme on le voit actuellement). Pour Nietzsche, ces valeurs sont les symptômes d'une décadence, d'une vie en voie de disparition et il est nécessaire  d'opérer une transmutation des valeurs en plaçant au premier plan la volonté de puissance, c'est à dire l'affirmation de la vie, dans son épanouissement et sa plénitude.





et la volonté de puissance

Nietzsche oppose la volonté de puissance à la définition de la vie donnée par ceux qu'il nomme "les psychologues anglais", parmi lesquels il faut ranger Spencer et, aussi  l'interprétation pessimiste du vouloir-vivre de Schopenhauer, lequel fait de la volonté une "poussée aveugle et irrésistible" (Le monde comme volonté et représentation). Le vouloir-vivre renvoie pour ce philosophe à un principe universel consistant dans la force instinctive mise par un être en vue de sa réalisation , dans la lutte contre ses semblables. Il s'agit d'un pessimisme: le vouloir-vivre est aveugle et impuissant qui conduit  l'être spirituel, à un renoncement de type "bouddhiste".
En effet, le vouloir-vivre engendre toujours de nouveaux besoins et par conséquent de nouvelles douleurs et l'expérience et ainsi faite , d'espoirs et de vanités, d'efforts et d'échecs.



qui s'oppose à la douleur et l'ennui schopenhauerien:

Schopenhauer est résolument pessimiste, il remarque que lorsque l'homme pense avoir satisfait tous ses désirs, l'ennui s'installe, ce mal redoutable, aussi redoutable que la souffrance. C'est d'ailleurs cet ennui qui serait à la source de la sociabilité: "C'est l'ennui qui fait que des êtres qui s'aiment aussi peu que les hommes, se recherchent pourtant, et là est la cause de la sociabilité" dit-il. Aucun progrès n'est à espérer de l'humanité, les mêmes maux, la maladie, le crime, la guerre, renaissent sans cesse. Quant au plaisir, il n'est qu'un instant fugitif pendant lequel la douleur continuelle cesse.
La tentation de céder au pessimisme schopenhauerien est grande, c'est une voie facile, d'autant plus que ce philosophe prévoit deux remèdes pour échapper à la douleur et à la fugacité du plaisir. Le premier est l'art qui par son aspect contemplatif nous délivre de la souffrance engendrée par l'action. Le second est la morale de la pitié conduisant à la négation du vouloir vivre et donc à l'abolition de la souffrance. Cette perception négative de l'existence, "La vie oscille de droite et de gauche comme un pendule, de la souffrance à l'ennui", conduira l'auteur de ces mots à faire l'apologie de la solitude


                                                           

enfin, être seul et fier de l'être,

"On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul: qui n'aime pas la solitude n'aime pas la liberté, car on est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et, réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi...
Ce qui dégoute de la société les grands esprits, c'est l'égalité des facultés et des productions (sociales) des autres. La soi-disant bonne société apprécie les mérites de toute espèce, sauf les mérites intellectuels; ceux-ci y sont même de contrebande. Elle impose de témoigner une patience sans bornes pour toute sottise, toute folie, toute absurdité, pour toute stupidité; les mérites personnels, au contraire, sont tenus de mendier leur pardon ou de se cacher, car la supériorité intellectuelle, sans aucun concours de la volonté, blesse par sa seule existence.
Donc cette prétendue bonne société n'a pas seulement l'inconvénient de nous mettre en contact avec des gens que nous ne pouvons ni approuver ni aimer, mais encore elle nous permet pas d'être nous-même, d'être tel qu'il convient à notre nature; elle nous oblige plutôt, afin de nous mettre au diapason des autres, à nous ratatiner pour ainsi dire, voire à nous défigurer nous-même."
                                                               Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie,

                                                           

                                                                         

heureusement Nietzsche est arrivé,

Pour Nietzsche, la lutte, expression de la rivalité et de la hiérarchisation des instincts, est l'expression même de la vie, dans laquelle la volonté de puissance apparaît comme une force créatrice affrontant la matière brute  pour lui donner forme, pour la féconder. La volonté de puissance se situe donc au carrefour de la compétition et de la création, en acte. Dans ce rapport de forces, compétition et création, la supériorité et la domination ne s'expriment pas comme pouvoir ou négation mais comme puissance de créativité, c'est à dire affirmation pure: "La volonté de puissance n'est pas la force, mais l'élément différentiel qui détermine à la fois le rapport des forces (quantité) et la qualité respective des forces en rapport. C'est dans cet élément de la différence que l'affirmation de la différence se manifeste et se développe en tant que créatrice. La volonté de puissance est le principe de l'affirmation multiple, le principe donateur ou la vertu qui donne", Gille deleuze, Nietzsche et la philosophie. La conquête et la création sont donc un rapport à la vie, c'est un acte qui permet de se surmonter soi-même et dont la qualité va dépendre de l'orientation donnée.
Nietzsche fait la différence entre une volonté de puissance négative et affirmative. Ce n'est pas la distinction entre la faiblesse et la force mais les qualités de la relation entre la vie et l'action, selon que la volonté suive une ligne descendante ou ascendante: il existe une volonté de néant (nihilisme) et une volonté de vivre.


et Nietzsche réagit

Chez Nietzsche le couple action-réaction est un élément essentiel de la théorie de la volonté de puissance. Action et réaction sont les moyens de mise en oeuvre de la volonté de puissance. Le jeu des forces actives est inconscient, il échappe totalement ou presque totalement à la raison et à l'analyse. Ces dernières ne peuvent atteindre que les résultats des forces réactives et de forces actives par lesquelles elles sont dominées. La conscience est essentiellement réactive et le devenir de toutes les forces est un devenir réactif. Dans ce devenir les forces actives sont coupées de leur propre puissance  et livrées à une volonté de néant qui s'exprimera dans les figures de la réaction: le ressentiment, la mauvaise conscience, l'idéal ascétique. Le nihilisme permettra la transmutation ou la transvaluation  de toutes les valeurs: conversion du négatif dans l'affirmatif, de la réaction dans l'action.
                                                                     

                                                                                                                                      

et nie tout ça.

Nietzsche pense la ruine des valeurs sur lesquelles la civilisation occidentale s'est construite: le monde transcendant des valeurs n'est en fait que l'envers sublimé des propres besoins psychologiques de l'homme. Le nihilisme nietzschéen est à la fois auto-destruction de toutes les valeurs morales et religieuses et création de nouvelles valeurs mises au service de la vie.


                                                             

                                                                           Michel Onfray explique Nietzsche            

                                      
Michel Onfray en voyage nietzschéen,

"Pour brûler comme la salamandre dans un brasier qui consume et qu'on attise de ses sucs, j'avais rejoint Rapallo, dans le Golfe de Gênes, sur la côte ligure, afin d'y retrouver l'ombre et le souffle de Zarathoustra, fils de Portofino et de Sils Maria." La Sculpture de soi, Editions Grasset, 1993.
Ainsi le philosophe de l'Université Populaire (après avoir démissionné de L'Education Nationale pour cause de sensation d'étouffement, de dyspnée, je suppose) retrouve les lieux de villégiature et de travail de Nietzsche: "Sur la route qui longe la baie de Santa  Margherita jusqu'à Portofino, Nietzsche arpentait les lumières transparentes...Bientôt, il accouchera de Zarathoustra, une parturition appelée à d'effroyables échos, à d'incroyables méprises."(ibidem)     

En effet, l'oeuvre de Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, publiée en 1883, qui est un poème philosophique dans laquelle un prophète nommé Zarathoustra (celui qui a de vieux chameaux) se livre à un discours en direction des hommes pour leur livrer sa pensée, a été soumise à des interprétations erronées nazi ou fasciste, le surhomme dont il est question étant assimilé à tort au représentant de la race aryenne, ce qui jeta et qui jette encore un effroyable soupçon sur le philosophe, d'autant plus que sa complexité et son langage souvent métaphorique, polémique et enflammé laisse une place à des immixtions diverses et variées.  Aujourd'hui, elle fait frisonner les tenants du politiquement correct qui tordent leurs nez creux devant cette brise salutaire de liberté qui nous vient de celui qui philosophait à coups de marteau, selon cette vieille formule qu'il fallait placer dans ce paragraphe.

Zarathoustra clame que Dieu est mort et qu'il revient aux hommes, cette soit-disant finalité transcendante ayant disparu,  de fixer eux-mêmes leur destin en assurant leur propre dépassement sur cette Terre. Cette notion de dépassement donne naissance à celle de "surhomme" qui va occuper la place libre désormais de l'ordre ancien, une créature pitoyable et très faible l'homme, une entité très forte et omnipotente, Dieu. Dans cette vieille dichotomie les pulsions de l'homme et sa partie animale ont été éduquées afin d'accéder à une consolation supra-terrestre imaginaire et ainsi le christianisme mais aussi l'idéalisme antique et moderne ont façonné le type humain (pour le grand bonheur des pouvoirs divers qui ont vu là une opportunité parfaite de vivre un brin de Paradis ici-bas, pendant que le reste de l'humanité pliait le genoux dans les églises et autres pagodes et levait le nez au ciel en direction des Idées et cela continue.
Pour Nietzsche, le préfixe "sur" désigne cette transfiguration: un homme nouveau sort de l'élevage, surhomme par rapport à l'animal et surhomme par rapport à une métaphysique hypocrite et mensongère.   

                                                                                                                                                                     
Come on Zarathoustra!

"Lorsque Zarathoustra arriva à la ville voisine qui se trouvait le plus près des bois, il vit une grande foule assemblée sur la place publique: car on avait annoncé qu'un danseur de corde allait se montrer. Et Zarathoustra parla au peuple et lui dit:
 Je vous enseigne le Surhumain. L'homme est quelque chose qui doit être surmonté. Qu'avez-vous fait pour le surmonter?
 Tous les êtres jusqu'à présent ont créé quelque chose au-dessus d'eux, et voulez-vous être le reflux de ce grand flot et plutôt retourner à la bête que de surmonter l'homme?
 Qu'est le singe pour l'homme? Une dérision ou une honte douloureuse. Et c'est ce que doit être l'homme pour le Surhumain: une dérision ou une honte douloureuse.
 Vous avez tracé le chemin qui va du ver jusqu'à l'homme et il vous est resté beaucoup du ver de terre. Autrefois vous étiez singe, et maintenant l'homme est plus singe qu'un singe.
 Mais le plus sage d'entre vous n'est lui-même qu'une chose disparate fait d'une plante et d'un fantôme. Cependant vous ai-je dit de devenir plante ou fantôme?
  Voici, je vous enseigne le Surhumain!
   Le Surhumain est le sens de la terre.
Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la terre et ne croyez pas ceux qui vous parlent d'espoirs supraterrestres! Ce sont des empoisonneurs, qu'ils le sachent ou nom.
   Ce sont des contempteurs de la vie, des moribonds et des empoisonnés eux-mêmes.
Autrefois, le blasphème envers Dieu était le plus grand blasphème, mais Dieu est mort et avec lui sont morts les blasphémateurs. Ce qu'il y a de plus terrible maintenant, c'est de blasphémer la terre et d'estimer  les entrailles de l'impénétrable  plus que le sens de la terre. (...)
Puis il dit:
L'homme est une corde tendue entre la bête et le Surhumain, une corde sur l'abîme.
Il est dangereux de passer de l'autre côté, dangereux de rester en route, dangereux de regarder en arrière- frisson et arrêt dangereux.
 Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but: ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin.
 J'aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au-delà.
 J'aime les grands contempteurs, parce qu'ils sont de grands orateurs, les flèches du désir vers l'autre rive.
 J''aime ceux qui ne cherchent pas derrière les étoiles, une raison pour périr ou pour s'offrir en sacrifice; mais ceux qui se sacrifient à la terre...
                                                                      Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra,1883.


     

                                                                        
à suivre...                                                                                                                                             

mercredi 24 octobre 2012

La sculpture de soi selon Michel Onfray -5-




Coups de marteau nietzschéen

L'apparition de la morale des "faibles"

"Lorsque les opprimés, les asservis, sous l'emprise de la ruse vindicative, de l'impuissance se mettent à dire: "Soyons le contraire des méchants, c'est à dire bons! Est bon quiconque ne fait violence à personne, quiconque n'offense, ni n'attaque,,n'exerce pas de représailles et laisse à Dieu le soin de la vengeance, quiconque se tient caché comme nous, évite la rencontre du mal et du reste attend peu de chose de la vie, comme nous les patients et les humbles et les justes..." Tout cela veut dire en somme, à l'écouter froidement et sans parti pris: "Nous les faibles, nous sommes décidément faibles; nous ferons bien de ne rien faire de tout ce pour quoi nous ne sommes pas assez forts."- Mais cette constatation amère, cette prudence de qualité très inférieure...grâce à ce faux monnayage, à cette impuissance devenue duperie de soi, a pris les dehors pompeux de la vertu qui sait attendre , qui renonce, se tait, comme si la faiblesse même du faible- c'est à dire son essence, son activité, toute sa réalité unique inévitable, indélébile- était un accomplissement libre, quelque chose donc de volontairement choisi, un acte de mérite. Cette espèce d'homme a besoin de foi au "sujet neutre" doué de libre arbitre et cela par un instinct de conservation personnelle, d'affirmation de soi, par quoi tout mensonge a besoin de se justifier.
(C'est)...par cette raison qu'il permet (cette illusion du libre arbitre) à la grande majorité des mortels, aux faibles et aux opprimés de toute espèce, cette sublime duperie de soi qui consiste à tenir la faiblesse de soi, pour une liberté, tel ou tel état nécessaire pour une vérité." (Généalogie de la morale paragraphe 13)




       

Le faible chez Nietzsche n'est donc pas le gringalet, il n'est pas celui qui pense appartenir à une prétendue "race supérieure", c'est plutôt celui qui accepte sans broncher ce qui lui est imposé de l'extérieur de lui même et en premier lieu une morale transcendante d'origine divine ou dérivant d'un idéalisme. C'est l'homme qui suit, qui ne résiste pas , qui a peur, de refuser, de se révolter, de dire non, de tout.
Ainsi Nietzsche fustige dans Par delà le bien et le mal "la morale du troupeau" ou "morale grégaire". Les hommes ont été ainsi rassemblés , réduits à une foule indistincte par l'ajout d'une morale qui sous des traits "objectifs", "neutres", "désintéressée", impose une forme de volonté de puissance, celle-ci étant une surdétermination, un jugement que la vie, en la personne de la volonté de puissance du moraliste (Platon, Kant, Moïse, Jésus et aujourd'hui les partis politiques, les médias, les artistes idolâtrés...) prononce sur elle-même.
C'est dans un premier temps la religion qui est dénoncée en tant que chose grandiose, sublime, qui s'impose dans la conscience de l'homme, avec l'apparence de la recherche désintéressée de l'absolue vérité. Selon le philosophe, si on gratte un peu ces splendides monuments de l'histoire de l'humanité, si on les envisage sous l'angle de leur apparition et des différentes significations accumulées au cours des temps, on voit que le sublime est lamentablement lézardé, fissuré, gangréné, et cela derrière les belles façades des maisons bourgeoises, des églises et de tous les bâtiments religieux, les palais et parlements, derrière lesquelles se trouvent la cruauté, la violence et l'oppression.     


   

Textes complémentaires des Nietzschéens modernes s'expriment.

Patrick Declerk, membre de la Société psychanalytique de Paris, auteur, entre autre de Garanti sans moraline,  Le sang nouveau est arrivé, L'horreur SDF.

Nietzsche est d'abord l'homme qui a tué Dieu. Connaisseur par excellence en pourriture, antéchrist médecin-guérisseur, contempteur de ce Jésus Le Petit, esclave revanchard, nihiliste auteur de "bienheureux les pauvres d'esprit", escroc platonicien et cornichonesque commis voyageur d'arrière-mondes à l'usage des vieilles filles hémorragiques, des débiles et des fatigués.
Et puis, il y a Nietzsche au haut mépris pour le bétail démocratique. Nietzsche à la haine implacable de l'homme, c'est à dire de lui-même. Nietzsche qui n'est que crachats et injures pour les hommes-nains, homoncules démocratiques, cloportes agglomérés en grappes frileuses, frémissantes d'égoïsme, de revendications de myopes et de haine pour tout ce qui les dépasse. "La démocratie, c'est le christianisme naturalisé", c'est à dire le crétinisme garanti, le divertissement crapuleux, le nivellement du fumier par le fumier pour le fumier.
Nietzsche se méfiant, se défiant de la pitié et se jetant en pleurs au cou d'un cheval battu. Nietzsche de toutes les contradictions. Homme supérieur et humain, trop humain, raté de tous les ratages. Ami sans  amis. Erotique sans femme. Errant les bras en croix, comme le Christ, son double haï et nécessaire."( Philosophie Magazine, février 2007 )   




Kendell Geers, artiste sud- africain vivant à Bruxelles. A participé à l'exposition "Dionisiac" au centre Georges Pompidou. Ses installations "interrogent les pulsions dévastatrices de notre monde".

Parce que tout artiste, par définition, s'engage dans la bataille entre les forces apolliniennes et dyonisiaques quand il s'efforce de faire jaillir une logique du chaos (je suis nietzschéen) .La conception nietzschéenne de l'art est d'une actualité frappante. Nous vivons dans le plus contradictoire, le plus violent et le plus irrationnel des moments de l'histoire, avec ses relents de croisades et de terreur. Le monde se partage aujourd'hui entre les menaces imaginaires que brandissent les politiques pour servir leur propres intérêts d'un côté et l'opinion publique dominée par sa peur qui les suit aveuglément de l'autre. Le monde est devenu dionysiaque, si ce n'est "amnesiac". Dans un monde absorbé par la folie et la démesure, ce dément qu'est l'artiste devient l'antidote le plus efficace. Telle est la leçon de Nietzsche. Seul l'art peut parler de vérité tout en mentant, en jouant sur l'illusion.Contre notre monde contaminé par la société du spectacle, un monde devenu lui-même illusion, avec la télévision, les clips de MTV, le nivellement de la réalité par la téle-réalité, l'art doit réagir. L'art doit lancer des pavés et des coktails molotov contre ce simulacre de la réalité, simulacre confortable qu'est devenu la culture populaire. L'art doit mettre, comme le dit Nietzsche, dans la troisième dissertation  de Généalogie de la morale, mettre le spectateur face à ce qu'il a de plus enfoui en lui, son instinct de liberté." Ibid


Installation de Kendell Geers
                                            

                                                                
  Some music for fun


                                                                                                                                                                 

lundi 22 octobre 2012

La sculpture de soi selon Michel Onfray -4-



Il faut, pour comprendre Michel Onfray, pénétrer, connaître, l'essentiel de la pensée de Friedrich Nietzsche. Je ne m'attarderai pas sur la biographie celui qui philosophait à " coups de marteau" que l'on trouvera sans peine sur Wikipédia. Cependant, j'aimerai signaler que la folie de Nietzsche, qui sert d'argument massue à ces détracteurs, était due à la syphilis contractée pendant ses années d'étude, et que cela ne remet pas en cause la validité de sa pensée; au contraire: elle a, selon moi, servi d'aiguillon, de moteur, à la formulation d'une philosophie nouvelle et rebelle dont on a pas encore mesuré la véritable portée pour l'homme, toujours empêtré, jusqu'au cerveau des vieilles certitudes, qui conduisent aux catastrophes que l'on connaît et que nous serons amenés à connaître. Incessamment sous peu, semble-t-il.
Voici donc quelques concepts nietzschéens agrémentés de quelques commentaires et illustrations textuelles et iconiques et souvent ironiques (ouch!).

Quelques coups de marteau nietzschéens


La mauvaise conscience

Pour Nietzsche, la conscience morale n'est pas transcendantale, située dans le Ciel des Idées ou donnée par commandements divins , ni inconditionnée et détachée de la réalité historique et sociale. Elle n'est pas, non plus, le produit d'une réflexion individuelle ou collective, dans le sens où des hommes auraient pu se mettre au travail pour formuler des règles de conduite propres à faciliter les comportements humains. La morale est au contraire le produit de la culture et, plus précisément une construction imposée par ceux qui ont pris le pouvoir pour en retirer les avantages et dominer le reste de l'humanité. Une des premières conséquences, nuisibles à l'homme, est l'apparition d'une véritable maladie psychique qui inhibe la véritable activité l'obligeant ainsi à s'intérioriser et rendant celui qui la vit incapable, entre autre, de se poser en tant que rebelle aux pouvoirs qui asservissent.
Cette mauvaise conscience a mis un terme à l'état de nature qui se caractérisait par le fait qu'une horde d'individus forts et violents imposaient leur loi au groupe des faibles. Cela peut paraître salutaire mais cela a mis un terme à la spontanéité naturelle, à l'instinct, à l'insouciance pour laisser la place à cette manie désastreuse de l'introspection et à l'habitude calamiteuse de la réflexivité. Ainsi,   sous le joug de cette morale de "faibles", établie par les hommes du ressentiment, ceux du combat contre la vie joyeuse et naturelle, les "forts" se sont affaiblis, ont été rendus malades, en étant mis en position de se reprocher ce qu'ils étaient. Les valeurs nobles ont été combattues et notamment, la honte a été associée à la satisfaction des instincts naturels et ainsi est née cette contradiction physiologique interne qui tel un "ver rongeur" met fin à l'innocence.
Nietzsche nomme "dyspepsie" cette incapacité qui hypothèque l'agir: l'homme ne parvient plus à assumer ses actes et se scrute sans arrêt soi-même, dans un ruineux et douloureux regard. La conscience est devenu un tribunal, les idéaux ascétiques dominent l'existence et, interdisent l'exercice de la vie naturelle.

" Je tiens la mauvaise conscience pour cette maladie grave à laquelle l'homme a dû succomber à la suite de la transformation la plus profonde qu'il ait jamais vécue, cette transformation qui s'est opérée lorsqu'il se retrouva définitivement captif sous le joug de la société et de la paix. Tout comme les animaux marins qui se virent contraints à devenir terrestres, soit de disparaître, ces êtres demi-animaux qui s'étaient adaptés avec succès au monde sauvage, à la guerre, à l'aventure, d'un coup, tous leurs instincts furent dévalorisés et suspendus. Il leur fallait désormais se tenir sur leurs pieds et se porter eux-mêmes, alors que jusqu'ici l'eau les portait: une pesanteur terrible les accablait, ils n'avaient plus leurs anciens repères dans ce nouveau monde inconnu, à savoirs les pulsions régulatrices qui les guidaient en toute sécurité et inconscience; ils en étaient réduits à penser, à inférer, à calculer, à combiner les causes et les effets, ces malheureux, réduits à leur conscience, leur organe le plus misérable, le plus trompeur....il leur fallait chercher des satisfactions nouvelles et en quelque sorte souterraines. Tous les instincts qui ne se déchargent pas vers l'extérieur se tournent vers l'intérieur, c'est là ce que j'appelle l'intériorisation de l'homme: c'est alors que pousse en l'homme ce qu'on appellera plus tard son âme. Tout le monde intérieur, aussi mince à l'origine que s'il était tendu entre deux membranes, s'est élargi et gonflé..." Nietzsche, Généalogie de la morale


   

" Ces bastions effrayants, au moyen desquels l'organisation étatique se protégeait contre les antiques instincts de liberté - les châtiments sont les premiers de ces bastions-, ont fait que tous ces instincts de l'homme sauvage, libre et nomade, se sont retournés contre l'homme lui-même. L'hostilité, la cruauté, le plaisir de traquer, de contrecarrer, de détruire - tout cela se retournant contre les  détenteurs de ces instincts: voilà l'origine de la mauvaise conscience. L'homme qui, à défaut d'ennemis et de résistances extérieures, engoncé dans l'étroitesse oppressante et la régularité de la coutume, se déchirait impatiemment, se traquait lui-même, se rongeait, se fouaillait, se maltraitait, cet animal qui ne laisse pas de se blesser aux barreaux de sa cage, que l'on veut domestiquer, ce nécessiteux que dévore la nostalgie du désert, contraint de faire soit une aventure, un lieu de supplice, une jungle inquiétante et dangereuse, ce fou, ce prisonnier nostalgique et désespéré devint l'inventeur de la mauvaise conscience." ibid


                                                           
  Ainsi, Nietzsche montre comment et à quel prix s'est formée l'âme, c'est à dire par le combat contre soi-même, jusqu'à la division, par le sacrifice de certains instincts. C'est l'origine du refoulement, de la castration psychique et ainsi,  l'élaboration d'un monde intérieur, médiateur de la réalité, l'exercice de la réflexion, du jugement, de la mémoire, de la méditation et de l'examen critique de soi devient un monde intérieur survalorisé  par rapport au monde pulsionnel, jusqu'à avoir honte de celui-ci..


Michel Onfray nous parle de Nietzsche: "Il n'y a pas de vérité, il n'y a que des perspectives."


          

                                                                                    

vendredi 19 octobre 2012

Le naufrage de l'Europe vu par l'inénarrable eurodéputé Nigel Farage


Un exercice périlleux en cette période de suivisme et de quiétisme: "ne vous faites pas de soucis, consommez sur vos deux oreilles, l'Europe veille à vous endetter jusqu'au cou."


                                                   

                                        

jeudi 18 octobre 2012

Les parlementaires, les commissaires, les hommes politiques, de l'Europe du désastre économique et social, ne se mouchent pas avec les doigts


A voire la mine épanouie, les sourires, les ronds de jambe, des hommes politiques européens on comprend que Bruxelles est loin du Portugal, de la Grèce et de l'Espagne et plus généralement de tous ces gens qui tirent le diable par la queue en Europe. Cet article de l'hebdomadaire "Le Point", qui est une publication sérieuse, nous apprend que ces gens n'ont aucun soucis à se faire pour la retraite et qu'ils pourront investir dans les oeuvres d'art et les collections de montres.




Lire l'intégralité du rapport : "Les retraites de nababs des hauts fonctionnaires européens"

D'accord, rien de comparable avec les retraites en or des PDGdg, mais les 129 - très - hauts fonctionnaires de l'Union européenne (commissaires, juges, greffiers...) n'ont vraiment pas à se plaindre. Aucun régime de retraite de la fonction publique dans les 27 États membres n'est aussi favorable. Et pour cause, un commissaire européen, un juge, un avocat général de la Cour de justice... n'acquittent aucune cotisation, contrairement au fonctionnaire européen lambda qui, lui, verse 10,90 % de son traitement de base.

Mais pour ce tarif zéro, les hauts fonctionnaires de l'Union bénéficient de prestations luxueuses détaillées dans un rapport que s'apprête à publier Sauvegarde Retraites, association connue pour son obstination à traquer les abus. Ainsi, quand ils abandonnent leurs fonctions, les maîtres de l'Union peuvent toucher jusqu'à 70 % d'un dernier traitement très confortable. Les émoluments de ces "super-fonctionnaires" s'élèvent, en moyenne, à 21.260 euros mensuels. Au bas de l'échelle, le greffier du Tribunal de la fonction publique touche 16.327 euros. En haut, le président de la Cour des comptes perçoit 23.405 euros et celui de la Cour de justice 26.651 euros, et cela, sans indemnités et autres suppléments familiaux (par exemple, plus de 2.000 euros par mois pour 3 enfants à charge !).

Pour obtenir les 70 % de leur dernier salaire pour leurs retraites, les hauts fonctionnaires de l'Union n'ont pas besoin de trimer 40,5 ans, comme dans le privé, en France. Il suffit de "tenir" 16 ans. La vérité oblige à dire qu'il est assez rare de parvenir à ce seuil fatidique compte tenu de la durée des mandats, mais même un court passage reste avantageux. Ainsi, Jacques Barrot, vice-président de la commission chargée des transports, au terme de seulement 5 ans de mandat, aura droit, en octobre, à une pension de 4.728,20 euros.

Les partants peuvent espérer toucher entre 300.000 et 500.000 euros
La vérité oblige à dire là aussi que ces retraites sont cumulables avec celles obtenues dans les pays d'origine. Et qu'en cas de départ avant l'âge - 65 ans -, les 129 privilégiés de l'Union touchent de confortables parachutes. Sous forme d'une "indemnité de déménagement", sachant que tous les coûts (transports, assurances...) sont, en plus, pris en charge par l'Union. S'ajoute une "indemnité de transition" servie mensuellement pendant 3 ans en proportion du salaire de base et de la durée du mandat effectué (40 % pour moins de 2 ans, jusqu'à 65 % au-delà de 15 ans). Une restriction toutefois : une fois le mandat achevé, si le haut fonctionnaire européen exerce une nouvelle activité, sa rémunération ne doit pas dépasser, y compris l'indemnité de transition, ce qu'il percevait à Bruxelles ou à Luxembourg.

Au total, en cumulant les deux indemnités, les partants peuvent espérer toucher entre 300.000 et 500.000 euros, ce qui n'altère en rien les prestations de retraite à venir. Pas mal pour des responsables mieux que bien payés (le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, avec 29.504 euros, touche plus que le président des États-Unis) et qui, le plus souvent, réintègrent leur administration d'origine, reviennent à la politique ou pantouflent dans le privé. Conclusion de Sauvegarde Retraites : "C'est un comble, l'administration européenne, garante de l'orthodoxie budgétaire et si prompte à jouer les gendarmes vis-à-vis des États membres qui ne respectent pas les principes de bonne gestion et de rigueur économique, mène, pour elle-même, aux frais des contribuables, une politique laxiste totalement coupée des réalités



  

Bébé venant de lire le tableau ci-dessous
              

A voir  ce tableau de frais de représentation des Commissaires européens datant de 2009, on imagine que les commissaires, (qui ne sont pas des co-misères..bon ça vaut ce que ça vaut...), ne doivent pas avoir des mollets de campeurs car ils ne doivent pas aller dans des hôtels sans ascenseur. Par contre, ils doivent avoir de très grosses bourses. A peu près à la même hauteur, l'européen de base, lui, possède un rectum très large.



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A voir les frais, on imagine que les Commissaires européens ne doivent pas avoir des mollets de campeurs étant donné qu'il ne doivent jamais descendre dans des hôtels sans ascenseur. Par contre, il est certains qu'ils doivent avoir de grosses bourses. Le citoyen européen, lui, présente une capacité d'absorption de plus en plus développée.             

Les Commissaires européens ont dépensé des millions en jets privés, hôtels de luxe et cocktails. Des dépenses somptuaires qui font mauvais effet au moment où la Commission réclame un budget en hausse pour l'UE et demande à la Grèce de se serrer toujours plus la ceinture.

Les négociations s’annonçaient difficiles entre les Etats membres et la Commission européenne, qui souhaite une augmentation de 4,9% du budget de l'Union* pour 2012. Une position plus délicate à tenir quand le Bureau of Investigative Journalism révèle que
la Commission européenne a dépensé des millions en jets privés, séjours en hôtels cinq étoiles, cocktails et cadeaux de bijoux Tiffany (…) à l’heure même où les Européens subissaient compressions budgétaires et plans de sauvetage du FMI.
Des dépenses somptuaires pour le moins mal venues en ces temps de crise où les cures d'austérité se multiplient pour les citoyens de l'UE et alors même que que la Troïka UE-FMI-BCE va demander à la Grèce de renforcer les mesures d'austérité en contrepartie de nouvelles aides.
Le Bureau of Investigative Journalism a épluché les données disponibles grâce au Système de transparence financière (SFT) de l’Union européenne. "Tous les chiffres ont été vérifiés par les services appropriés de la Commission", précise cette association à but non lucratif.

La crédibilité de la Commission en jeu

Le détail des faits – noms et adresses des hôtels de luxe, compagnies aériennes… - peut être consulté sur son site.
En voici les principaux points :
  •  Plus de 7 500 000 euros ont été dépensés en jets privés pour les déplacements de commissaires entre 2006 et 2010.
  •  La note d’hôtel pour le président Barroso et la délégation de huit personnes qui l’accompagnait à New York, en septembre 2009, s'est monté à 28 000 euros: quatre nuits au Peninsula Hotel où le tarif moyen des suites est de l’ordre de 780 euros par nuitée. C'est plus du triple de la limite de 275 euros par personne pour un logement à New York prévue par les règles européennes, rappelle le The Telegraph. La Commission fait valoir des raisons de protocole et de sécurité.
  • Les orateurs invités à parler à la Commission se sont vu offrir des bijoux, boutons de manchettes ou encore des stylos plume Tiffany. Au total, 20 000 euros ont été dépensés en cadeaux pour les visiteurs entre 2008 et 2010.
  • Plus de 300 000 euros ont été dépensés en 2009 en événements décrits comme des "cocktails". 
Peut-être plus dérangeant encore : En 2009, la Commission a également pris en charge le coût de séjours en résidences cinq étoiles pour divers fonctionnaires et leurs familles, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Ghana.
Il est extrêmement décevant de voir avec quelle facilité la Commission dépense l’argent des contribuables européens – des millions d’euros – en jets privés et hôtels de luxe. Cela ne fait qu’élargir et approfondir le gouffre entre les citoyens et la bureaucratie européenne ,
s'indigne Martin Ehrehauser, député européen indépendant autrichien.
Le Secrétaire d'Etat britanique chargé de l'Europe, David Lidington, s'est également montré très critique envers la Commission.
Les contribuables de toute l'Europe sont confrontés à des décisions difficiles quant à leurs propres budgets domestiques (...) Toute preuve de prodigalité et le gaspillage pourrait endommager la réputation non seulement des commissaires personne concernée mais aussi de l'UE dans son ensemble. Ce qui est très clair, c'est que la Commission ne peut se permettre de faire des économies avant de demander aux gouvernements tout l'argent supplémentaire.
L'exécutif européen se bornait mercredi soir a assurer que ces chiffres ont été "sortis de leur contexte et délibérément mal interprétés". Une réponse un tantinet courte.
*La Commission a demandé une augmentation de 4.9% en paiements pour le budget de l'UE et non pas pour son budget. Au contraire, la Commission a gelé son propre budget administratif en termes nominaux.