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mardi 29 mars 2011

Le monde, une chose étrange



Jean d'Ormesson
                                                               

Voici quelques citations et commentaires d'un roman que l'on pourrait qualifier de réflexion écrit par Jean D'Ormesson"C'est une chose étrange à la fin que le monde" publié en 2005 aux éditions Robert Laffont. Cet ouvrage m'a été prêté par Didier de Brooklyn, qui cherche au gré du monde, des espaces de liberté et de survie. L'Académicien donne son avis éclairé sur le fonctionnement de l'univers, sur la présence de la matière et du vivant. Il s'appuie pour nous livrer de savantes et poétiques méditations, sur  l'idée de Dieu dont il remet sans cesse l'existence en question, sur les philosophes, les mathématiciens, les physiciens, sur les savants auteurs de découvertes majeures comme Copernic, Newton, Darwin, Einstein, sur des théories comme celle du Big Bang, " le fameux mur de Plank".
Dans ce cheminement de l'homme à la recherche du secret du monde, Jean d'Ormesson mêle les religions, les textes fondateurs, l'histoire, la philosophie évidemment, pour une synthèse personnelle et savante sur l'état de nos connaissances. Il faut lire aussi, sans trembler ce qui concerne la mort. Il dit à ce sujet: " Nous ne mourrons pas, nous mourons." et que "la mort n'est pas une anecdote... Tout dans notre parcours relève de l'anectode sauf la mort."
A lire, pour se replacer, se situer, dans sa vie, dans le monde, avec les autres, face à la déraison et aux pouvoirs. Pour quelles raisons? Parce que "Les hommes ont besoin de sens...et que, le mystère est notre lot" comme le dit cet écrivain hors catégorie qui "raconte le roman fabuleux de l'univers et des hommes".



Le présent

"Le présent est une prison sans barreaux, un filet invisible, sans odeur et sans masse qui nous envellope de partout. Il n'a ni apparence ni existence, et nous n'en sortons jamais. Aucun corps, jamais, n'a vécu ailleurs que dans le présent, aucun esprit, jamais, n'a rien pensé qu'au présent."

L'avenir

"Dans le système de l'univers, l'avenir est opaque et il est imprévisible. C'est son rôle. C'est sa vocation. Le triomphe du christiannisme, la conquête arabe...la carrière du Saint Empire romain germanique, l'ascension de Staline et de Hitler, la chute du mur de Berlin étaient imprévisibles- et d'ailleurs imprévus."

Le passé

" La question est de savoir ce que nous allons trouver au bout de l'aventure à rebours, au commencement plein de mystère de toutes les choses de ce monde."

Le temps

"Le temps depuis toujours est lié au pouvoir: une des prérogatives majeures de tout pouvoir politique ou religieux est de dominer le temps et de le manier à son gré, de le découper en séquences, de fixer les dates des vacances et des fêtes, de décider de l'heure d'hiver ou de l'heure d'été."

Le regard personnel de l'auteur sur le temps

"...invraisemblable mécanisme du temps, avec son avenir inépuisable qui se change à chaque instant en un présent éternel et insaisissable que pour se transformer aussitôt en un passé fantomatique et toujours victorieux, me paraissaît se confondre avec l'ordre du monde. le temps produisait tout : les grandes espèces animales et l'Illiade et l'Odyssée, les grands empires universels et une rixe entre deux bandes dans une banlieue de Hong Kong. Il suffisait d'attendre et tout survenait."

Le mur de Plank

"Qu'est-ce que le mur de Plank? Accrochons nos ceintures. Le mur de Planck est un temps, égal à 10-43 seconde, qui indique le moment, où notre physique perd pied, où les limites de nos connaissances sont atteintes... Et le temps de Plank, qui  dresse son mur devant notre science est inimaginablement court : 0,00 seconde...le premier chiffre non nul survient après 43 zéros..."


Une vidéo intéressante sur le mur de Plank et l'instant zéro:                                                           


Kant


"Après Platon et Aristote, le plus grand nom de la philosophie, l'auteur d'un renversement métaphysique qui s'inspire de la révolution entreprise par Copernic dans le domaine de la cosmologie, c'est Emmanuel Kant. Ce qu'établit Kant dans sa célèbre - et difficile- Critique de la raison pure, c'est que l'espace et le temps sont, pour les hommes, les conditions nécessaires et universelles de tout savoir. La nature et toutes les choses de ce monde ne nous sont jamais données, sous forme de phénomènes, qu'à travers l'espace et le temps."


Dieu et les hommes


" Ce que les hommes ne comprennent pas, ils le mettent sur le compte de puissances auxquelles ils donnent le nom de dieux. Un pan immense de notre histoire est lié à cet exercice. On dirait qu'une des activités principales de l'humanité est d'inventer des religions. Selon la Genèse, Dieu a créé l'homme à son image. Les hommes ont pris leur revanche: ils ont créé des dieux à leur image."


La France


"Le pays et la langue auxquels j'appartiens ont lentement décliné à mesure que je vieillissais. Auréolée de sa victoire sur les empires centraux, la France d'entre les deux guerres était encore au centre de l'univers. La marche vers la Seconde guerre mondiale a été un chagrin illuminé par des livres plus brillants que jamais. La défaite de 40 a été le coup le plus dur porté à ce pays. Les six années de guerre ont été une horreur. Le monde en est sorti brisé, et comme désenchanté. L'image qui restera de ce temps n'est pas très brillante. La science et la technique ont fait des progès inouïs. Elles commencent à faire peur."


Les forts et les faibles


"On dirait que l'histoire se résume à une lutte entre les forts et les faibles. Les forts, naturellement, l'emporte sur les faibles. Dieu, comme chacun sait, est du côté des vainqueurs. Mais en fin de compte, par une ruse constante de l'histoire, ce sont les plus faibles qui deviennent les plus forts. Les maître règnent, les tyrans exterminent, les orgueilleux tiennent le haut du pavé. Et partout, à la longue, les esclaves l'emportent sur les maîtres, les peuples sur les tyrans, les humbles sur les orgueilleux. Le secret foudroyant et consolant de notre monde est, sinon que les plus faibles gagnent à tous les coups, du moins que les plus forts finissent toujours par perdre. C'est la règle. C'est la loi."

                                                                        

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