![]() |
Jean d'Ormesson |
Une vidéo intéressante sur le mur de Plank et l'instant zéro:
Kant
"Après Platon et Aristote, le plus grand nom de la philosophie, l'auteur d'un renversement métaphysique qui s'inspire de la révolution entreprise par Copernic dans le domaine de la cosmologie, c'est Emmanuel Kant. Ce qu'établit Kant dans sa célèbre - et difficile- Critique de la raison pure, c'est que l'espace et le temps sont, pour les hommes, les conditions nécessaires et universelles de tout savoir. La nature et toutes les choses de ce monde ne nous sont jamais données, sous forme de phénomènes, qu'à travers l'espace et le temps."
Dieu et les hommes
" Ce que les hommes ne comprennent pas, ils le mettent sur le compte de puissances auxquelles ils donnent le nom de dieux. Un pan immense de notre histoire est lié à cet exercice. On dirait qu'une des activités principales de l'humanité est d'inventer des religions. Selon la Genèse, Dieu a créé l'homme à son image. Les hommes ont pris leur revanche: ils ont créé des dieux à leur image."
La France
"Le pays et la langue auxquels j'appartiens ont lentement décliné à mesure que je vieillissais. Auréolée de sa victoire sur les empires centraux, la France d'entre les deux guerres était encore au centre de l'univers. La marche vers la Seconde guerre mondiale a été un chagrin illuminé par des livres plus brillants que jamais. La défaite de 40 a été le coup le plus dur porté à ce pays. Les six années de guerre ont été une horreur. Le monde en est sorti brisé, et comme désenchanté. L'image qui restera de ce temps n'est pas très brillante. La science et la technique ont fait des progès inouïs. Elles commencent à faire peur."
Les forts et les faibles
"On dirait que l'histoire se résume à une lutte entre les forts et les faibles. Les forts, naturellement, l'emporte sur les faibles. Dieu, comme chacun sait, est du côté des vainqueurs. Mais en fin de compte, par une ruse constante de l'histoire, ce sont les plus faibles qui deviennent les plus forts. Les maître règnent, les tyrans exterminent, les orgueilleux tiennent le haut du pavé. Et partout, à la longue, les esclaves l'emportent sur les maîtres, les peuples sur les tyrans, les humbles sur les orgueilleux. Le secret foudroyant et consolant de notre monde est, sinon que les plus faibles gagnent à tous les coups, du moins que les plus forts finissent toujours par perdre. C'est la règle. C'est la loi."