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dimanche 24 avril 2011

Réflexions lues: la philosophie,une ontologie du présent, l'androcentrisme et l' utérocentrisme



Voici quelques extraits que j'ai choisis pour leur pertinence  au hasard de mes lectures et de mes relectures. Le premier concerne la philosophie au quotidien un concept de vie auquel je tiens beaucoup. J'ai commencé à relier la philosophie et la vie à partire de la lecture du Petit traité des grandes vertus d'André Comte Sponville qui est un des ouvrages qui, à mon sens a signé, l'arrivée de la Philo dans la vie ordinaire.C'est mon point de vue du moins. Auparavant la philosophie faisait partie de ces pensées puissantes, inacessibles à une pratique, destinées à l'étude où à l'exercice ou l'exercice intellectuel spéculatif. Enfin voici l'extrait: c'est le début de l'éditorial d'Alexandre Lacroix, Rédacteur en chef de Philosophie Magazine,cela date d'avril 2006 et il s'agit du premier numéro. Je recommande (fermement, c'est leprof qui parle) la lecture de ce mensuel qui relie l'étude de la sagesse et la vie (il ne s'agit pas d'une pub, je n'ai aucun intérêt autre qu'intellectuel). 

Philosophie et journalisme

" La question de la philosophie, disait Michel Foucault, c'est la question du présent qui est en nous mêmes". Qu'on s'en réjouissent ou qu'on s'en lamente, la philosophie s'occupe de plus en plus de l'histoire du présent. C'es ainsi que s'est élaboré le style propre des penseurs contemporains, bien différents de leurs prédécesseurs. Qu'il s'agissent des attentats du 111 septembbre, sur lequels les plus grands , à l'instar de Jacques Derrida et de l'Allemand question de Dieu et la métaphysique traditionnelle,ayant été reléguée à l'arrière plan, la philosophie se consacre pour reprendr Foucault, à l'"ontologie du présent"...  Alexandre Lacroix, Philosophie, 2006. Jürgen Habermas, se sont exprimés, ou la trilogie Matrix, des fréres Wachoski, intronisée "machine philosophique", une nouvelle méthode de réflexion s'élabore qui mêle librement les outils traditionnels de la philosophie à l'observation circonstanciée de l'époque. Dans les ouvrages de philosophie qui paraissent aujourd'hui, on est souvent surpris de trouver, aux côtés des références canoniques à Platon, Epicure,ou Nietzche des analyses d'événements politiques, de blokbusters, de faits divers, voire des décryptages de tendances, de "mythologie". La question de Dieu et la métaphysique traditionnelle ayant été reléguée à l'arrière plan, la philosophie se consacre, pour reprendre Foucault, à  l'"ontologie  du présent".         


La couverture du numéro 1 de Philosophie Magazine
                                                 

Ce même numéro présente une discussion entre Sylviane Agacinski, philosophe et Marcela Iacub, jeune sociologue, auteure de l'Antimanuel d'éducation sexuelle.Elle critique le nouvel ordre sexuel et donne un coup de balai salutaire dans la réflexion sur la place de la femme, sa liberté, ses rapports avec l'homme, la sexualité, l'enfantement: une vraie féministe en avance sur son temps.

Voici le début de cet entretien:

Après le règne du mâle

Sylviane Agacinski, à partir de la question concernant la sortie du patriarcat, de la fin de la domination masculine, au passage à cet "empire du ventre" dont Marcela Iacub dénonce les travers:

"Les pays européens, où les femmes ne sont plus considérées comme des mineures, sont sortis du patriarcat. mais il existe encore, dans bien des endroits du globe, des formes violentes de domination masculine. Là où les femmes vivent sous la burka règne une forme de patriarcat. rappelons que l'Europe n'en est sortie que depuis peu. Il a fallu attendre le milieu des années 1970, avec le droit à l'avortement et à la contraception, pour que les femmes se réapproprient un corps qui leur avait été confisqué par le mariage ou la prostitution. cela dit sortir du patriarcat ne veut pas dire sortir de l'androcentrisme, c'est à dire de la supériorité du masculin. Simone de beauvoir disait déjà: "On est dans son droit en étant un homme, on se sent dans son tort lorsqu'on est une femme." Dans la mentalité commune, le masculin incarne encore l'universel alors que le féminin reste une particularité."

Marcela Iacub:

"Présenter la contraception et l'avortement comme une victoire des femmes contre les hommes ne me paraît pas juste. ce n'était pas les hommes mais l'Etat qui interdisait aux femmes l'usage libre de leur corps, notamment en raison d'un contôle des naissances qui devient massif à partir du début du XXe siècle. La conquête des droits sexuels concerne tout le monde, car les hommes étaient également victimes de cet Etat nataliste. je m'inscis en faux de l'histoire dans laquelle les hommes apparaîtraient comme les auteurs intentionnels d'un complot pour subordonner les femmes.Il n'y avait pas une mauvaise intention masculine, mais une structure familiale qui répartissait les rôles sociaux et sexuels. Aujourd'hui...les femmes capables d'accoucher par elle-même "Un enfant quand je veux et si je veux", sont les seules à pouvoir imposer aux hommes des enfants. Vous parlez d'androcentrisme, et moi d'utérocentrisme....il aurait fallu remplacer les contraintes que le mariage imposait à la reproduction par un modèle contractuel...Nous sommes passés d'un modèle matrimonial à un autre concubinaire où la voloté des femmes fertiles est devenue l'élément central. ce changement s'est fait au détriment des femmes, car il les a enchaînées de nouveau à un rôle de reprodructrice.



          
Marcella Yacub

Sylviane Agacinski
                                          


                                         
                                                                                                                                     

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