" Nous sommes comdamnés à être libres"dit Sartre et cela provoque de la mauvaise foi et de l'angoisse. La mauvaise foi est la conséquence de l'évitement de la liberté et du fait que "j'oublie" que je suis une liberté qui a la possibilité de dépasser le présent en direction d'un futur et remplacer une signification par une autre.
dimanche 21 mars 2010
L'esprit de sérieux selon Sartre
" Nous sommes comdamnés à être libres"dit Sartre et cela provoque de la mauvaise foi et de l'angoisse. La mauvaise foi est la conséquence de l'évitement de la liberté et du fait que "j'oublie" que je suis une liberté qui a la possibilité de dépasser le présent en direction d'un futur et remplacer une signification par une autre.
Je suis de mauvaise foi chaque fois que je me joue un personnage et que je fais comme si quelque chose, un sentiment même, m'était imposé.
En fin de compte, on peut penser , sans trop se tromper, comme le fait Sartre, que l'homme joue, la plupart du temps, le rôle qu'il se donne, même si cela n'est pas drôle. Le philosophe appelle cela l'esprit de sérieux qui relève de la mauvaise foi, en est son corolllaire.
L'esprit de sérieux fait que l'homme croit à l'objectivité des valeurs et des significations, qui ne sont rien, en fait, en dehors de la liberté qui les les pose. Ce qui revient à dire , selon Sartre que l'on ne peut s'appuyer sur rien de transcendant.
" L'esprit de sérieux a une double caractéristique, qui consiste à considérer les valeurs comme des données transcendantes indépendantes de la subjectivité humaines et de transférer le caractére désirable de la structure ontologique des choses à leur simple constitution matérielle"
Sartre, l'Etre et le néant, Perspectives morales,
L'esprit de sérieux considère la valeur comme située dans l'idéal, dans le monde de ce qui n'est pas, "la valeur écrite dans le ciel intelligible" écrit Sartre, en faisant référence à la théorie platonicienne. En effet, personne ne pourra contempler les valeurs morales, elles ne sont pas ailleurs que dans l'esprit de ceux qui les créent ( ou les imposent). Cest la première caractéristique de l'esprit de sérieux.
La seconde, consiste à tranférer, on peut conserver le mot, chosce qui appartient à la catégorie de l'être des choses ( pour l'ontologie classique ) à la matérialité, aux choses. Notre société en est un bel exemple.
Les constructions, les objets, et services véhiculant les figures du désirable (la structure ontologique de choses) sont innombrables et matérialisent donc les valeurs du libéralisme, dont on commence à peine à comprendre les nuisances. On pourrait en dire autant des divers socialismes appliqués dont on a bien compris les désastres qui ont ensanglanté la planéte.
Sartre a raison lorsqu'il dit plus loin dans le même chapitre:
"Toutes les activités humaines sont équivalentes car elles tendent toutes à sacrifier l'homme pour faire surgir la cause en soi. et qui toutes sont vouées à l'échec. Ainsi revient-il au même de s'enivrer ou de conduire les peuples. Si l'une des activités l'emporte sur l'autre, ce ne sera pas à cause de son but réel, mais à cause du degré de conscience qu'elle possède de son but idéal: et dans ce cas le quiétisme de l'ivrogne solitaire l'emportera sur l'agitation du conducteur de peuple."
Sartre, ibid,
L'esprit de sérieux qui sait ou qui croit savoir ce qui compte ou ce qui ne compte pas, qui sait le destin de l'Etat et le sens de l'Histoire, l'esprit de sérieux est une ivrognerie de la conscience hébétée qui a enfin réussi à oublier qu'elle était libre.
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Attention Sartre ne parle critique pas l'objectivité des valeurs, mais leur supposée transcendance; s'il critiquait cette objectivité, alors il serait sceptique; il ne pourrait proposer aucune éthique/morale; or ce n'est pas le cas, la critique de la transcendance des valeurs conduit à la recontextualisation de celles-ci; un peu comme Nietzsche. D'ailleurs "l'esprit de sérieux" provient de ce dernier.
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