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vendredi 19 février 2010

Mauvaise foi et Liberté chez Sartre

Comme cela a été dit précédemment, être condamné à être libre est la cause d'une angoisse que l'on pourrait qualifier d'existentielle, pour mieux faire comprendre car l'expression a été employée peut-être  pour désigner divers états de conscience éloignés des concepts développés. Les hommes prennent peu de soins de leur liberté: ils croient l'aimer mais paradoxalement la contrainte de la liberté fait que  l'on aimerait bien s' y soustraire ( ne pas s'engager, ne pas lutter, suivre le cours des choses, se cacher derrière l' argument externaliste- c'est la société qui change-...

Sartre appelle cela la mauvaise foi. Celle-ci est une réponse à l'angoisse de la liberté, à la peur d'être entraîné dans l'inconnu.

"Il convient de choisir et d'examiner une attitude déterminée qui, à la fois, soit essentielle à la réalité humaine et, à la fois telle, que la conscience au lieu de diriger sa négation vers le dehors, la tourne vers elle-même.
Cette attitude nous a paru être la mauvaise foi."
                                                                                      Sartre, l' Etre et le Néant,

La mauvaise foi, c'est feindre pour soi-même (car cette mauvaise foi n'est pas un mensonge à autrui) que l'on est pas libre au moment où il faudrait assumer sa liberté.
Je suis de mauvaise foi lorsque je me vis sur le mode d'être de la chose, de l'en-soi et où j'oublie que j'ai une conscience, le pour-soi, toujours capable de dépasser le présent vers le futur et également de remplacer la signification de ma vie par une autre signification ( donner un nouveau sens à sa vie, dit- on communément).
Je suis de mauvaise foi chaque fois que je me joue un personnage auquel je me fais croire.


"Par le mensonge, la conscience affirme qu'elle existe par nature cachée à autrui, elle utilise à son profit la dualité ontologique du moi et du moi d'autrui..
Il ne saurait en être de même pour la mauvaise foi, si celle-ci, comme nous l'avons dit, est bien un mensonge à soi. Certes, pour celui qui pratique la mauvaise foi, il s'agit bien de masquer une idée déplaisante ou de présenter comme une vérité une erreur plaisante. La mauvaise foi a donc en apparence la structure du mensonge. Seulement ce qui change tout, c'est que dans la mauvaise foi, c'est à soi-même que l'on se masque la vérité. Ainsi la dualité du trompeur et du trompé n'existe pas ici. La mauvaise foi implique au contraire l'unité d'une conscience.
                                                                                                                                ibid,

 ( à suivre )

1 commentaire:

  1. Bonjour !
    J'arrive chez vous en faisant une recherche sur la mauvaise foi. Intéressant, j'ai trouvé ce que je voulais et j'ai donc mis sur mon blog un lien vers le vôtre ( cet article ), pas adepte non plus du copié-collé; je préfère orienter mes quelques lecteurs vers des sites intéressants. Je ne suis pas aussi organisée que vous ( pochettes, classeurs, carnets et cahiers, j'admire ! ). Je ne suis pas aussi savante que vous, loin s'en faut, mais tout ou presque m'intéresse.
    On ne peut vous suivre que par Google ? J'ai l'impression que oui, alors je vais voir, en tous cas je vous lirai
    La livrophage
    http://lectriceencampagne.wordpress.com

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