Powered By Blogger

vendredi 20 janvier 2012

Freud or not Freud?



Voici un dialogue entre un partisan de Freud et un Sartrien, j'ai fait intervenir aussi un Disciple de Michel Onfray et, je crois que j'ai écrit un dialogue de sourds, qui pourrait toutefois être médité.

Dialogue sur l'inconscient

Le Freudien: "Le psychisme est organisé en trois topiques (du grec topos, lieu): une est consciente, le moi, et les deux autres sont respectivement subconsciente et inconsciente, le Surmoi et le ça, le "réservoir" formé des préceptes et des interdits donnés par l'éducation, et le lieu des pulsions enfouies, Eros et Thanatos, la pulsion de vie et la pulsion de mort."

Le Sartrien: "Moi je pense que l'inconscient n'existe pas. Le psychisme est à la naissance une "table rase" que l'expérience dresse au fur et à mesure de l'existence et que si pulsions il y a, un tri est nécessairement fait, de façon consciente-tout le monde ne tue pas son père et ne viole pas une femme qui ressemble à sa mère- c'est bien que la conscience a dû voir les pulsions avant de les refouler."

Le Freudien: "Quand vous entendez quelqu'un dire "Moi je pense que...", vous pouvez en conclure qu'il ne pense pas, qu'il livre, derrière son affirmation, l'opinion la plus commune, que le moi qu'il met en avant est si incertain qu'il a besoin de le coller à un "je"."

Le Sartrien: "Ce n'est pas un besoin, c'est une nature, d'ailleurs, vous les partisans de Freud et de l'existence de l'inconscient, des pulsions, de l'analyse qui mettrait tout cela au grand jour, vous savez que tout commence avec la conscience de soi, quand l'enfant dit pour la première fois "je".

Le Freudien: "Il est vrai que le moi est une conquête historique sur le plan social et individuel. L'enfant doit conquérir son existence. Il affirme avec force: : "Ce jouet est à moi!" mais plus tard, il découvre sa propre altérité en regardant une photo ou en évoquant des souvenirs et il a du mal à se reconnaître." Comme disait le poète: "Je est un Autre."

Le Sartrien: "On ne peut pas tout retenir, les détails sur soi ou les souvenirs oubliés ne sont pas le signe d'une ambivalence de son moi. L'individu est un projet de vie qui se redessine sans cesse. Nous faisons l'expérience du monde à travers nous-mêmes. La conscience humaine est "projetée"-jetée devant nous- vers un extérieur qui sera la condition de son retour à elle-même. L'oubli est un phénomène naturel lui aussi."

Le Freudien: "Voilà un exemple de ce que Winnicott appelle le "faux self", une sorte de masque qui se veut être le soi que l'on met en vitrine, pour les autres, en tant qu'il a le désir de se conformer à ce qui est attendu de vous, en l'occurrence pour Sartre, un homme engagé."

Le Sartrien: " Evidemment que les autres comptent même si l'enfer sont les autres: Sartre était comme nous tous un être social.Il a découvert la liberté au cours de ses mois de captivité au stalag, ce n'est pas pour se livrer pieds et points liés à des pulsions cachées."

Le Freudien: " Vous ne parlez pas avec vos mots mais avec les tics des autres. Il faudrait vous séparer de vous-même comme dit Maupassant sans tomber dans un chaos ou une vue superficielle où tout est confondu. Voilà ce qu'est la quête de soi hors du narcissisme si répandu de nos jours. Il faut être à l'écoute de ses rêves, écrire et voyager pou retrouver "l'infans" qui est en nous et n'a pas d'âge."

Le Sartrien: "Inutile de plonger toujours en soi. Exister, c'est Ek-sister (du grec ek, hors de), être jeté hors de soi. Il y a un "excédent d'être au coeur de l'humain, une force de vie qui vous porte au-delà de vous-même.
Un Disciple de Michel Onfray (qui avait tout entendu et qui bouillait d'impatience): "C'est vrai, il faut sortir de soi pour se construire. Que parler fasse du bien ne prouve en rien  que chaque homme ait envie de coucher avec sa mère et de tuer son père. Le logothérapeute est une une vielle figure du sacré chamanique. Freud se trouve en bout de course d'une tradition plurimillénaire."

Le Freudien: "Vous avez raison, l'homme a toujours essayé de deviner ce qui se cache en lui et de faire advenir le "je" à la place du ça."

Les trois hommes se séparèrent bons amis mais tout de même avec des regards obliques..

Jean-Paul Sartre
                                                .

                                                            

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire