Sabina Spielben et Carl Jung interprêtés par Keira Knightley et Michaël Fassbenden |
Lire une article du Monde qui titre à propos du film: "Une triangulaire dans l'antichambre de la psychanalyse"
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/12/20/une-triangulaire-dans-l-antichambre-de-la-psychanalyse_1620823_3476.html ****clic****
"J'illustrerai le processus du refoulement et sa relation nécessaire avec la résistance par une comparaison grossière. Supposez que dans la salle de conférence, dans mon auditoire calme et attentif, il se trouve un individu qui se conduise de façon à me déranger et qui me trouble par des rires inconvenants, par son bavardage ou en tapant du pied. Je déclarerai que je ne peux plus continuer à professer ainsi; sur ce quelques auditeurs vigoureux se lèveront et, après une brève lutte, mettront le personnage à la porte. Il sera "refoulé" et je pourrai continuer ma conférence. Mais, pour que le trouble ne se reproduise plus, au cas où l'expulsé essayerait de rentrer dans la salle, les personnes qui sont venues à mon aide iront adosser leurs chaises à la porte et former ainsi comme une "résistance". Si maintenant l'on transporte sur le plan psychique les événements de notre exemple, si l'on fait de la salle de conférence le conscient, et du vestibule l'inconscient voilà une bonne image du refoulement.
Emotions inconvenantes, paroles déplacées, manifestations bruyantes, tel se présente le contenu de ce qui devra être refoulé par le discours officiel. Le refoulement, fruit d'une "révolte active" ne résout pas celle-ci, le refoulé garde sa force, voire sa virulence, et peut se montrer encore offensif et perturbant en faisant de l'extérieur cette fois, un "vacarme insupportable"... Freud, Cinq essais sur la psychanalyse, 1921.
Freud et Jung dans Dangerous method |
Analyse
Quelle est la signification de ce terme qui est au centre de la méthode freudienne?
Analyse signifie "fractionnement", "décomposition", et suggère une analogie avec le travail que fait le chimiste. Il ne s'agit pas de laisser le patient en miettes et, à la suite de cette recherche sur soi, succède une phase de synthèse, une sorte de restauration de ce qui avait été détruit par la décomposition. Cette synthèse se traduit souvent dans la vie de l'analysant par un changement de style de vie, voire de profession ou de conjoint ou encore par l'écriture d'un roman.Dans le meilleur des cas.
Voici en guise d'illustration une page du Net présentant un roman autobiographique superbe et intense: Les mots pour le dire de Marie Cardinal. C'est l'histoire d'une femme qui effectue le "voyage en psychanalyse", avec les périodes enthousiastes et les moments immanquablement difficiles. A lire, pour savoir, se faire une idée.
http://www.lalivrophile.net/les-mots-pour-le-dire-de-marie-cardinal.html***Clic***
L'inconscient
La notion est, à présent mal vue, en cette période d'individualisme et d'affirmation forcenée de l'ego. C'est le moins qu'on puisse dire. La théorie freudienne considère que les manifestations pathologiques, plus ou moins partagées par la plupart des individus, sont dues à un amalgame de pulsions rassemblées dans le ça. Cette instance pulsionnelle, à deux pôles plus ou moins imbriqués, va se glisser, en petites manifestations ou en débordements intempestifs, dans les actes manqués, les rêves, dans les paroles, les actes, les idées que l'on a, les attitudes et pourquoi pas les idéologies, surtout les idéologies. Le nazisme n'est-il pas par exemple une actualisation quasi parfaite de la pulsion de mort?
Plus banalement, le ça se glisse dans les renversements d'affection, l'amour qui se change en haine ou vis et versa ou cela se voit fréquemment par le retournement sur soi de l'agressivité et donc par les suicides chroniques que sont les différentes addictions, à commencer par le tabagisme.
Les implications philosophiques de cette théorie sont importantes.Pour aller droit au but, le problème est de savoir si nous parlons ou, si nous sommes parlés par notre inconscient, ce "voyou structuré comme un langage", selon le mot de Lacan. En fait Freud change du tout au tout l'image que l'homme se forme de lui-même et, atteint de façon radicale sa prétention à l'objectivité ou à l'impartialité. Selon le psychanalyste, il n'existe pas d'homme qui ne soit mû par des tendances inconscientes.
Cela est à la base de la petite guerre intellectuelle qui a eu lieu dernièrement entre partisans et détracteurs de la psychanalyse dont un des rebelles déclaré est Michel Onfray et son adversaire, Elisabeth Roudinesco, en citadelle assiégée.
Il y a longtemps que ce conflit couve sous la cendre. Je propose un petit cheminement dans Pensées et Complexités pour y voir plus clair. Je vais parler de Onfray, de Sartre, de Freud, de Jung et de tout ceux que je croiserai au hasard pas si hasardeux que cela de mes lectures.
Pour terminer cette page assez longue je vais coller un petit animal. Les animaux sont des amis à moi.
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