Ce sociologue se pose avec acuité la question que nous nous posons tous: " Comment vivre dans ce monde sans code ni règles sans tomber dans le chaos?". La réponse ne se trouvera sûrement pas dans les analyses et les sujets connexes qui vont suivre mais, un effort sera fait pour poser des éléments du problème en compagnie de ce livre dont il est dit, en quatrième de couverture, qu'il est "étonnamment lucide, démystificateur et paradoxalement optimiste (ce qui me convient). C'est parti.
Il paraît important de définir certaines notions pour avancer dans cette tâche. Dans un premier temps, une présentation de l'idée de modernité et de postmodernité sera faite, avec auparavant, quelques éléments de connaissance concernant la notion de mentalité.
La mentalité
"A chaque époque, une certaine représentation du monde et des choses, une mentalité collective anime, pénètre la masse entière de la société. Cette mentalité qui dicte les attitudes, oriente les choix, enracine les préjugés, incline les mouvements d'une société, est éminemment un fait de civilisation." (Philosophie et spiritualité.com). Le mental est la faculté de penser qui gouverne la vie ordinaire, à la fois "tourbillon de pensées" plus ou moins irréfléchi mais aussi "intellect raisonneur" qui utilise les concepts, lesquels sont à l'origine des théories.
Etudier "les mentalités" signifie que le terme est pris dans un sens de pensée collective. Par exemple, parler de la mentalité de l'homme moderne exprime le fait qu'il existe une pensée collective, possédant des caractéristiques définies. La mentalité varie selon les époques. Ainsi il est possible d'étudier les mentalités; c'est ce que fait la Nouvelle Histoire qui se penche sur l'histoire des peuples, ce qui donne des titres tels que: "Attitudes et croyances dans l' Ancienne France", "Histoire de la pudeur"...
La mentalité varie selon les lieux, dans un univers contemporain. Une culture donnée possède un système de représentation qui lui est propre et qui manifeste l'attachement à des valeurs communes. Ainsi, les Européens n'ont pas la même mentalité que les Africains ou que les Asiatiques, et, à l'intérieur d'une même culture, des différences notables apparaissent.
L'ouvrage de Baumann permet de faire le point sur la mentalité postmoderne, l'analyse traque tout ce qui fait cette curieuse époque, dont on ne sait si elle va accocher d'un chaos ou d'une balkanisation généralisée ou d'un nouvel âge où l' humanité sera régulée, pour un temps.
Par exemple et pour prendre un peu la mesure de l'ouvrage, voici ce que dit l'auteur à propos de la forme physique dont on sait qu'elle est une valeur très importante à notre époque:
"La forme physique, but suprême à poursuivre (mais inaccessible) par le biais d'une coercition personnelle, à toutes les chances d'être imprégnée d'une anxiété cherchant en vain une issue, mais générant une demande sans cesse croissante d'issues toujours nouvelles mais non testées."( La vie en...page 83, Hachette Littératures.). Le sociologue poursuit en mettant en lumière cette agitation désordonnée symptômatique de "la vie en miettes" ou l'individu se trouve sans cesse portée par sa recherche individuelle coupée d'une quelconque transcendance et s'épuisant à suivre un mouvement incessant: " Il ( le corps en tant que produit livré à la privatisation) prête à la culture postmoderne son énergie sans précédent, une contrainte intérieure à être en mouvement. C'est également une cause cruciale , peut être la principale, de sa tendance innée au vieillissement instantané- l'agitation névrosée, rhizomique, aléatoire, chaotique, désorientée et compulsive de la culture postmoderne- et son cortège stupéfiant de manies, de marottes, de désirs éphémères, d'espoirs de courte durée et d'abominables peurs dévorées par des peurs encore plus abominables." (ibid, page 83).
Oeuvre d' Erich Wilker, peintre, graveur, et poète allemand |
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