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mardi 20 mars 2012

Sartre, la psychanalyse existentielle




Point de vue


Deux possibilités pour comprendre Sartre, dans le domaine proposé, l'analyse existentielle, se lancer dans la lecture de L'être et le néant ou, parcourir la myriade d'analyses et de critiques que l'on trouve dans les ouvrages spécialisés, les manuels de philosophie, les articles divers. Deux méthodes, deux difficultés. L'être et le néant est un ouvrage difficile, un pavé de 690 pages environ; les retours en arrière sont inévitables et il faut véritablement "s'accrocher" à la pensée du philosophe pour le comprendre.J'en suis même venu à me demander s'il n'y avait pas un lien entre cet ouvrage et la Constitution Européenne et les divers traités: beaucoup d'hommes politiques en parlent et ne les ont sûrement pas lus (sinon on en serait pas là). Si on lit les discours sur Sartre, une base ressort, la liberté, la responsabilité, la fameuse mauvaise foi avec immanquablement la description de ce garçon de café aux gestes un peu trop appuyés, l'engagement...mais avec une sorte de superficialité réductrice ou alors avec un esprit critique dont l'objectif est de contester la pensée sartrienne.Une manie d'intellectuel.
En ce qui me concerne, l'attirance pour la philosophie est faite principalement d'une recherche du positif dans la pensée humaine et c'est pourquoi je peux vagabonder du Ciel des Idées, à l'impératif catégorique, du cogito à la théorie des pulsions pour me retrouver à l'analyse existentielle, sans complexe.Ces pensées puissantes me permettent de vivre, intellectuellement et spirituellement et je tente d'en retenir le positif. Ainsi, je me dis que la psychanalyse freudienne peut avoir des aspects de psychanalyse existentielle, malgré l'opposition franche de Sartre à la théorie de l'inconscient et vice et versa, il y a un peu de Freud dans le type d'analyse proposé par Sartre.
Donc, je me plonge dans le texte même. Immersion.


                                                                 
Une phénoménologie pour analyser l'existence humaine

Au premier chapitre de L'être et le néant, Sartre récuse le dualisme qui oppose au niveau de l'existant, l'intérieur de l'extérieur: "Il n'y a plus d'extérieur de l'existant, si l'on entend par là une peau superficielle qui dissimulerait la véritable nature de l'objet". L'idée de véritable nature est elle-même rejetée, la réalité secrète d'une chose n'existe pas non plus. En phénoménologue, Sartre donne le primat à l'apparence:"le dualisme de l'être  et du paraître ne saurait plus trouver droit en philosophie. L'apparence renvoie à la série totale des apparences et non à un réel caché qui aurait drainé en lui tout l'être de l'existant." Il s'agit d'un point de vue anticonceptuel et assystématique: seule issue pour l'existant, l'homme évidemment, s'assumer comme origine de toute signification, s'éprouver comme conscience donatrice de sens.
Tout comme celle de Nietzsche, l'analyse sartrienne met un terme à "l'illusion des arrière-monde", à "l'être derrière l'apparition" qui n'est plus soumise à un doute, "son essence est un paraître qui ne s'oppose plus à l'être, mais qui en est la mesure au contraire."
Ainsi, la démarche phénoménologique est une décision méthodologique. Il s'agit selon la formule classique de revenir aux choses mêmes, c'est à dire aux phénomènes. Il faut pour cela considérer ce qui apparaît, sans tenir compte de concepts sous-jacents: "l'essence d'un existant n'est plus une vertu enfoncée  au creux de cet existant, c'est la loi manifeste qui précède à la succession de son apparition". Par exemple le génie de Proust est l'oeuvre considérée dans l'ensemble de ses productions. L'apparence, la réalité des romans longs et fastidieux de Proust ne cache pas une essence, elle est cette essence.
C'est philosophiquement important, c'est le fait brut de l'existence qui est mis au premier plan, entre le monde et la conscience il n'y a rien, et toute la philosophie sartrienne s'appuie sur cette position: "Tout est dehors, tout jusqu'à nous-même, dehors parmi les autres. Ce n'est pas dans je ne sais quel retraite que nous nous découvrirons, c'est sur la route, dans la ville, au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes" Sartre, Une idée fondamentale de l'intentionnalité, 1939.


    à suivre                                     

                                                                 

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