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mardi 7 février 2012

L'Europe de la réussite



Avant de poursuivre l'article sur la psychanalyse existentielle, voici un sujet sur la pauvreté en Grande-Bretagne. Les premiers éléments proviennent de Arte Journal diffusé le 6 février 2012.

La pauvreté des enfants au Royaume Uni
4 millions d'enfants  vivent sous le seuil de pauvreté en GB. Les journalistes proposent un reportage au sein d'une famille monoparentale où la mère est au chômage depuis 6 ans.Son fils d'une douzaine d'années n'a pas de loisirs faute d'argent. Le terrain de jeu devant l'immeuble a été supprimé pour des raisons d'économies.
1 enfant sur 3 vit en-dessous du seuil de pauvreté en GB. Paolo, le petit garçon du reportage  aime jouer au bowling mais il va de soi que cela n'est pas possible. Il reçoit 10 à 20 livres pour son anniversaire ou à Noël et les garde d'années en années.

La fracture sociale 

La pauvreté au Royaume Uni, extrait d'un rapport de Eldin Fanny et David Gordon, publié par l'INSEE      http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es383-384-385f.pdf

Encadré 3

PRIVATIONS MATÉRIELLES ET SOCIALES EN GRANDE BRETAGNE EN 1999

- Environ 9,5 millions de personnes ne peuvent pas se permettre un logement correct selon les critères de la
majorité de la population. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas les moyens de se chauffer suffisamment, d’éviter
l’humidité ou de garder leur logement dans un état de décoration décent.

- Environ 8 millions de personnes en peuvent pas se permettre de posséder un ou plusieurs produits ménagers essentiels (par exemple, un réfrigérateur ou un téléphone) ou de faire réparer leurs appareils électriques ou leurs meubles.

- Près de 7,5 millions de personnes ne peuvent pas se permettre de participer à des activités sociales courantes comme le fait d’aller voir des amis ou des proches, d’assister à des mariages ou à des funérailles ou de célébrer des occasions spéciales.

- Un tiers des enfants britanniques sont privés de nécessités matérielles ou sociales (comme trois repas
par jour, des jouets, des activités extrascolaires, des vêtements adéquats). Près d’un cinquième (18 %) sont
privés de deux nécessités ou plus telles que définies par la majorité de la population britannique.

- Quelques 6,5 millions d’adultes doivent se passer de vêtements de base comme un manteau imperméable
chaud, faute de moyens pour se les acheter.

- Approximativement 4 millions de personnes ne se nourrissent pas correctement aux normes d’aujourd’hui. Ainsi, elles n’ont pas les moyens de s’acheter fruits et légumes frais ou de faire deux repas par jour.

- Plus de 10,5 millions de personnes connaissent certaines formes d’insécurité financière comme l’incapacité
à épargner, à assurer leurs biens ou à dépenser ne serait-ce que de petites sommes d’argent pour elles mêmes.

Le pays s'enfonce dans la pauvreté
                                      
Les traders aux affaires s'en mettent plein les poches
Aujourd'hui, Londres est la première place financière au monde. De 1986 à 2006, le volume des actions a augmenté de 1500 pour cent, passant de 161 milliards à 2496 milliards de livres en 2006. (source Wikipedia)


Il paraît qu'il est impossible de taxer les financiers car ils font la valise et vont faire leur beurre ailleurs. En vertu de quoi, on taxe les citoyens. C'est la loi du marché, au black.

Le volume des actions a connu une hausse très importante, on pourrait s'attendre à ce que cela ait des répercussions positives sur la population anglaise. C'est le contraire qui se produit. Selon un rapport du Ministère des Finances britannique publié en 2004, le nombre des pauvres a été multiplié par 3 en 20 ans, soit à 2 années près la période concernée par les 1500% d'augmentation des affaires financières.
Les causes en sont l'augmentation du chômage mais également les caractéristiques du marché du travail et de la politique fiscale qui ont favorisé les mieux lotis. Par exemple, les revenus des 10% des salariés les mieux payés ont augmenté 5 fois plus que les plus bas salaires.

La pauvreté constatée par les professeurs anglais, article du Guardian,1011.










In The Guardian


Les enfants viennent à l’école dans des chaus­sures trop petites ou ne portent aucun caleçon, selon une enquête du per­sonnel scolaire.Quatre per­sonnels sur dix d’écoles et  decol­lèges disent que la pau­vreté parmi leurs élèves est pire depuis que la récession a com­mencé et des parents ne peuvent plus se per­mettre de donner de petit-​​déjeuner aux enfants, selon une enquête d’un syn­dicat enseignant.
Les pro­fes­seurs annoncent aussi des cas d’enfants portant des chaus­sures mal adaptées, venant à l’école sans caleçon et man­quant les classes parce qu’ils ne peuvent pas se per­mettre d’acheter un ticket de bus.
Près de 80 % du per­sonnel ensei­gnants dit qu’ils ont des élèves ou les étudiants vivent dans la pau­vreté selon l’enquête de l’Association de Pro­fes­seurs et de Confé­ren­ciers (ATL).
Une majorité de pro­fes­seurs conste que les élèves dont les familles sont affectées par la pau­vreté viennent à l’école fatigués et affamés Les enseignants savent que beaucoup d’enfants manquent d’un endroit calme pour étudier à la maison et qu'ils sont inca­pables de se concentrer et ont un plus haut taux d’absentéisme.
Craig Macartney, un ensei­gnant du secon­daire de Suffolk, affirme : "de plus en d’enfants de milieu défa­vorisé ne peuvent pas se payer les trans­ports sco­laires et les familles trouvent ne supportent plus financièrement le coût des produits de base."Une famille avec deux ou trois enfants ado­les­cents qui a un seul salaire, ou un emploi partiel  a du mal à assurerles dépenses essentielles."
Un pro­fesseur tra­vaillant avec des étudiants à Not­tingham a vu un étudiant qui "n’avait pas mangé pendant trois jours parce que leur mère n’avait plus d'argent jusqu'à la fin du mois" et connaît la situation d'étudiants qui travaillent une bonne partie de la semaine  pour payer leur bus et la nourriture".
Anne Pegum, un pro­fesseur du Hert­ford­shire, constate que quelques étudiants s'absentent parce qu’ils ne peuvent pas pyer les transports en commun, tandis que d’autres sautent des repas.
Un chargé de travaux dirigés à un Ouest Mid­lands dans le secon­daire a précisé lors de cette enquête lo : "chaque jour je prends  conscience que les enfants souffrent de la pauvreté. Aujourd’hui j’ai pu constater qu’un enfant avait les orteils infectés à cause des pieds écrasés dans des chaus­sures beaucoup trop petites."
Plus de 40 % des enseignants qui ont répondu à l’enquête croient que la pau­vreté parmi leurs élèves est pire  depuis trois ans. Ils accusent prin­ci­pa­lement le chômage et le prix des denrées ali­men­taires . Un peu plus de la moitié dit que le gou­ver­nement devrait pro­longer la mise en place des repas gratuits
L’OCDE préconise une amélioration rapide de cette situation.
Docteur Mary Bousted, le secré­taire général de l’ATL, dit : "il est épou­van­table qu’en 2011 tant d’enfants au Royaume-​​Uni soient sévè­rement désa­van­tagés par leurs cir­cons­tances  économiques et échouent à réa­liser leur potentiel."Quel message ce gou­ver­nement pense-​​t-​​il qu’il envoie aux jeunes quand il coupe l’EMA, et qu’il augmente les frais de sco­larité ?"Le gou­ver­nement devrait oublier la rhé­to­rique vide de la mobilité sociale et se concentrer sur les causes de la pauvreté et les difficultés économiques qui maintiennent tant de jeunes dans la pauvreté".

La pauvreté en Allemagne

L'économie allemande est présentée comme un parangon de vertu en ces temps de campagne électorale.
Cependant, le nombre de pauvres dans ce pays est passé de 8 à 11,5 millions en dix ans. Un quart des moins de 25 ans sont pauvres. Autre spécificité, la faiblesse du taux d'emploi des femmes avec enfant. Il est vrai que Outre-Rhin, seuls 15% des enfants de moins de trois ans trouvent une place en crèche, ce qui obligent les mamans à rester à la maison. Il s'agit non pas un résumé du journal l'Humanité, dont on pourrait penser que son objectivité en entachée d'un parti-pris anti-libéral mais d'un très bref résumé d'un article du Figaro, paru le 19/02/ 2010. A prendre en comte donc parce que le Figaro question libéralisme...

http://www.lefigaro.fr/international/2010/02/19/01003-20100219ARTFIG00522-la-pauvrete-gagne-du-terrain-outre-rhin-.php

La pauvreté en Europe selon l'Observatoire des inégalités            


le 26 janvier 2010
17 % de la population européenne est pauvre. Le taux va de 11 % aux Pays-Bas à 23 % en Roumanie.


L’Union européenne n’en a pas fini avec la pauvreté. En 2008, 17 % de sa population vivait sous le seuil de pauvreté*. Les pays nordiques, l’Autriche et les Pays-Bas sont sans surprise les états où le taux de pauvreté est le plus faible avec 11 à 12 % de pauvres. La France arrive juste derrière avec 13 %. Une position très favorable, notamment compte tenu de la part de la population immigrée démunie.
Les taux les plus élevés sont à relever en Europe de l’est, en Roumanie et en Bulgarie, respectivement 23 et 21 % de pauvres. Mais plusieurs grands pays d’Europe, Le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne ou la Grèce ne font guère mieux, avec un taux de pauvreté d’environ 20 %.
Il faut analyser ces données avec précaution. D’une part, elles présentent une conception large de la pauvreté : le seuil ainsi défini dépasse les 2 000 euros par mois pour une famille avec deux enfants en France. D’autre part, le seuil retenu n’est pas le revenu médian européen, mais le revenu médian de chaque pays. Le Royaume-Uni enregistre 19 % de pauvres, mais le seuil de pauvreté britannique est beaucoup plus élevé que le seuil Roumain si l’on considère cette donnée en valeur absolue : il est estimé à 13119€ par an pour le Royaume-Uni contre 1173€ pour la Roumanie.
* Proportion de personnes qui vivent avec moins de 60 % du revenu médian, celui qui sépare la population en deux, la moitié recevant moins que ce revenu, l’autre plus.

La désindustrialisation de La France

L'industrie française a perdu 36% de ses emplois en 30 ans. Encore une réussite. ""On est encore loin d'une France sans usine, dit l'article du Figaro Economique, mais on s'en rapproche". L'hexagone est ainsi passé d'une économie héritière d'une tradition industrielle à une économie de service.
De 1990 à 2007, la France a perdu  1 913 500 emplois, soit les 36% des effectifs dans l'industrie. Premirère cause en langage soignée, selon ce journal ultralibéral: "la recherche d'une plus grande efficacité pour les entreprises qui s'est traduit par un recours à l'externalisation (toujours sur le territoire dit le journal dans une parenthèse rassurante), d'une partie des activités industrielles vers le secteur des services.
En langage clair, cela signifie que, les entreprises, soucieuses de l'intérêt général, se font la malle, vers les cieux plus clément de la main-d'oeuvre à bas prix, proche de l'esclavage, en conservant toutefois, les structures pour vendre les biens produits dans les pays bénis des esclavagistes, en France. Les services marchands ont d'ailleurs subi une évolution inverse.
On ne produit plus grand chose en France. Une famille achète mais ne produit rien ou presque. Que se passe-t-il?

Lire l'article du Figaro Economique:  http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/02/20/04016-20100220ARTFIG00193-l-industrie-francaise-a-perdu-36-de-ses-effectifs-en-30-ans-.php         
Aussi le déficit du commerce extérieur a atteint 70 milliards en 2011. C'est sûrement bon pour la Nation.
Lire l'article du Nouvel Observateur-Challenge :
http://www.challenges.fr/economie/20120207.CHA0889/le-deficit-commercial-de-la-france-a-atteint-pres-de-70-milliards-d-euros-en-2011.html

 Le termes patrons esclavagistes ou entreprises esclavagistes paraît exagéré, au prime-abord. Pourtant, il faut lire, entre autres, cet article de VSD du 23/11/09 où on prend conscience des conditions misérables des ouvriers et ouvrières du Sud-Est asiatique: voici des femmes qui travaillent 100 heures par moi pour un salaire de 23 euros. Les entreprises, les patrons, les financiers et actionnaires on trouvé l'Eldorado. Alors l'Europe...   
Lire l'article:http://www.vsd.fr/contenu-editorial/l-actualite/les-indiscrets/1217-victimes-de-la-mode-au-bangladesh 

Des révoltes ouvrières ont lieu dans ce pays où les employés sont sur-exploités. Les normes prévoient 3200 calories par jour pour un travailleur et un salaire mensuel de 27 euros par mois

Manifestation au Bangladesh
                                          
Les vrais victimes de la mode: des millions d'ouvrières vivent dans des conditions inhumaines en Asie.
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Des esclaves dans votre PC: les ONG dénoncent les conditions abusives du secteur technologique, en Asie, 80 heures par semaine, aucune règle de sécurité en ce qui concerne le travail sur des matériaux dangereux pour la santé.

 Je ne suis pas parvenu à insérer la vidéo, voici l'adresse sur Youtube: des esclaves dans votre PC, édifiant:                               http://www.youtube.com/results?search_query=des+esclaves+dans+votre+pc&oq=des+esclaves+dans+votre+pc&aq=f&aqi=&aql=&gs_sm=s&gs_upl=767l11000l0l12554l26l26l0l20l20l0l147l574l3.3l6l0
                                                                                                  
 Conclusion: les entreprises ont trouvé les nouveaux esclaves, pas de syndicat, pas de protection sociale, pas de code du travail. Pendant ce temps là, l'Europe, inexorablement, pieds et poings liés par une politique ultra-libérale, s'enfonce dans la pauvreté, les amorces de récession et la rigueur.                                                       
                                                                                                                                      

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