samedi 30 janvier 2010
La conscience comme néantisation (suite)
Pour Didier à Brooklin et aux autres philosophes, penseurs, révoltés, étonnés et poètes.
Se plaçant dans la lignée de Descartes, Jean- Paul Sartre va radicaliser sa théorie de la liberté.
Pour le philosophe du cogito, le moi est encore une chose, une substance, défiini par des caractéristiques bien précises. La découverte de l'intentionnalité permet à Sartre de donner une nouvelle définition de la conscience, non plus comme un rassemblement de soi dans son intériorité mais comme un pur mouvement d' extériorisation, " un éclatement vers le monde".
En effet:" Toute conscience est conscience de quelque chose." C'est la définition donnée par Husserl , le penseur de la phénoménologie dont nous aurons l'occasion de parler mais dont on peut dire rapidement qu'il s'agit d'un retour aux choses mêmes, en éliminant les prismes de la subjectivité, de la théorie, du scientisme et de l'idéologie: être dans la vie comme un cosmonaute arrivant sur une autre planète, m'a t-on dit un jour, je l'ai retenu facilement car question vol-plané-terre, je suis une sorte de champion dans le genre.
Cela, la conscience de quelque- chose, signifie qu'il n'y a pas d'un côté le sujet et de l'autre le réel, mais une mise en relation de l'un et de l'autre.
La conscience devient alors une "digestion": elle absorbe et dissout en elle les choses du monde pour les connaître. le sujet se définit ainsi comme une aventure aux choses, un pur rapport au monde que Heidegger nomme " l'être-au-monde".
Dans son mouvement d'extériorisation, le moi perd ses caractères de chose; il perd toute identité stable et définitive ( ce qui entre nous est excellent pour la santé) et y gagne une liberté absolue, puisqu'il n'est rivé à rien, tenu par rien.
" Toute conscience est conscience de quelque chose: il n'en faut pas plus pour mettre un terme à la philosophie douillette de l'immanence, où tout se fait par compromis, échanges protoplasmiques, par une tiède chimie cellulaire. La philosophie de la transcendance nous jette sur la grand route, au milieu des menaces, sous une aveuglante lumière. Etre dit Heidegger, c'est-dans-le-monde. Comprenez cet " être- dans au sens de mouvement. Etre c'est s'éclater dans le monde, c'est partir d'un néant du monde et de conscience, pour soudain, s'éclater-conscience-dans-le-monde.
Que la conscience essaye de se reprendre, de coincider enfin avec elle- même, tout au chaud, volets clos, elle s'anéantit."
Jean-Paul Sartre, in Situations I, 1939.
Arc en Ciel de Février.
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