Blog de réflexion philosophique présentant des fiches de lecture et abordant également des sujets divers. L'auteur est un professeur de Lettres.
samedi 10 août 2013
Michel Onfray, une écriture flamboyante
Au gré de mes relectures, sans cesse digérées, sans cesse méditées, je relis Michel Onfray qui rajoute à la chaleur de l'été, la flamboyance de la pensée et de l'écriture. Voici quelques morceaux choisis du philosophe hédoniste qui me pardonnera sans doute de livrer au public quelques unes des réflexions choisies dans un de ses ouvrages, Politique du rebelle, Traité de résistance et d'insoumission, Editions Grasset,1997. A lire, comme tous les autres essais de cet auteur.
L'usine et le corps
"Le corps devenait une mécanique intégrée dans l'ensemble des fonctions de l'animal: respiration, digestion, circulation, flux d'airs et de vents, d'odeurs de miasmes, de solides et de liquides, de travail et de douleurs, d'hommes et de femmes. L'usine vivait à la manière d'un Léviathan embusqué dans les marécages. Les doigts pincés dans les clayons bleuissaient puis noircissaient de sang coagulé, les yeux piquaient à force de liquides brûlants instillés sous les paupières, les nerfs et les os du dos vrillaient l'influx et la colonne vertébrale dans les reins, les muscles des bras tremblaient tétanisés par la réitération de l'effort et la pensée vagabondait, mais toujours ramenée dans mon esprit au travail et aux conditions dans lesquelles elle s'exerçait.
La peau de mes mains commença à se gondoler, à gonfler, à blanchir, puis à partir, morceau par morceau..." ibid, page 18.
"Au pied de la chaîne de lavage où des jets de vapeur giclaient parfois en direction du visage de celui qui enfournait les cuves, j'ai travaillé avec un ouvrier fier de l'excroissance apparue à la jonction de son bras et de son avant-bras: une boule de viande, de chair, de muscle, construite et fabriquée par des milliers d'heures consacrées à la répétition du même geste..." ibid, page 19.
"Certains qui étaient là depuis trente ou quarante ans avaient fini par se fondre dans le paysage , par devenir des morceaux d'usine, des fragments de la bête qui soufflait toujours autant ses vapeurs méphitiques et ses brumes fades. Le matériau humain se confondait aux autres, au fer des poutrelles, au bois des palettes, à l'aluminium des cuves, au caillé flasque des fromages, aux mucosités noires qui dégoulinaient sur les murs comme des limaces..." ibid, page 24.
"Je fus du genre volant, sans tâche fixe, mais itinérant dans l'usine au gré des besoins, pour remplacer la plupart au moment des pauses de la matinée, quand le vin coulait à flots, quand les dents déchiquetaient les sandwichs épais et quand d'aucuns se dépensaient en ruts tragiques, enfermés dans les toilettes pour copuler comme des bêtes dans un zoo..." ibid, page 21.
Les camps et le corps
"Pour tous ceux qui n'ont connu de destin que dans les fours crématoires et les cheminées de brique des camps; pour ceux dont les peaux tatouées ont servi d'abat-jour; pour ceux dont la graisse est devenue savon, les cheveux tissus; pour ceux, enfants, femmes et hommes qu'on a salis, avilis, humiliés, détruits; pour ceux qui en sont revenus, brisés, habités par des failles, des fêlures, des cauchemars qui creusent dans leurs lits la raideur des paillasses et transforment en suaire les draps où ils risquent tant de nuits d'être ensevelis par la mémoire sombre; pour tous ceux-là, il faut en finir avec les impasses de l'indicible et des expériences limites afin de vouloir la politique d'aujourd'hui et de demain éclairée par les leçons qu'il faut tirer de l'expérience concentrationnaire nazie.." ibid, page 35.
"Réduit à la pure individualité, à la protection de ce qui, en soi, fait le substrat de toute vie et de toute survie, Robert Antelme met au jour un principe nommé par lui la veine du corps selon lequel, devant le spectacle de celui qu'on bat, qu'on frappe, il y a toujours, au fond de soi, là où croupissent et gisent les parts maudites, une satisfaction d'un genre un peu particulier, une jouissance d'un mode étrange, qui suppose un plaisir à ne pas être cet homme frappé. Non pas qu'on jubile de la souffrance de l'autre, mais qu'on s'en protège, en évitant qu'elle nous contamine dés lors que l'événement vaut comme le plaisir d'une douleur évitée, principe d'un hédonisme négatif. Touché par la compassion, fragilisé par le condouloir, toute individualité soumise au rythme et aux cadences violentes des camps de concentration aurait purement et simplement explosé. Veine du corps donc..." ibid, page 40.
Dans un autre domaine: Le journal de Personne, Pourquoi tant de haine?
Une dernière citation de Michel Onfray, pour la route:
"De l'individu ainsi décrit, montré, circonscrit, de cette figure rendue possible par le dénuement, la déconstruction maximale, il s'agit de faire quelque chose.Tombé au degré zéro de l'unité, face à ce qui permet de construire ou reconstruire, il s'agit maintenant de remonter vers une complexité qui détermine et définit le passage de l'ontologie et de la métaphysique à la politique.Toute politique, classiquement, propose un art de soumettre l'individu et d'en faire un sujet à l'aide des travers et avantages que permet une personne. Elle excelle comme technique d'intégration de l'individualité dans une logique holiste où l'atome perd sa nature, sa force et sa puissance. Toutes les utopies déclarées, mais également les projets de société qui ont prétendu se réclamer de la science, de la positivité, de l'utilitarisme le plus sobre, ont posé cet axiome: l'individu doit être détruit, puis recyclé, intégré dans une communauté pourvoyeuse de sens. Toutes les théories du contrat social s'appuient sur cette logique: fin de l'être indivisible, abandon du corps propre et avènement du corps social, seul habilité, ensuite, à revendiquer l’indivisibilité et l'unité habituellement associées à l'individu.
Or, la politique qui construit sur, par et pour la monade reste à écrire. En tant qu'art d'oublier, de négliger, de contenir, de retenir, de canaliser, de dépasser ou de pulvériser l'individu, elle propose depuis des siècles des variations qui toutes se font sur le thème de cette négation. Jamais l'individu n'est perçu et conçu comme une entéléchie, mais toujours comme une parcelle, un fragment qui appelle, pour être réellement, un grand tout prometteur de sens et de vérité.Soumission, sujétion, assujettissement, renoncement, subsomption, c'est chaque fois au nom du tout qu'on appelle à en finir avec la partie, qui, pourtant triomphe comme un tout à elle seule." ibid, page 41.
ATELIER D’ÉCRITURE
Écrire un texte flamboyant, avec des images fortes, des métaphores, des comparaisons, des termes choisis pour leur sonorité, leur expressivité, leur connotation épique, poétique. Ce n'est pas un sujet facile mais l'essentiel est de démarrer. Vous pouvez envoyer aussi un passage coup de cœur, à kayak83@orange.fr, cela sera publié sur Écrire, penser, comprendre.
Professeur de Lettres, je suis un bon lecteur , pour ne pas dire un grand lecteur. Par déformation professionnelle, je souligne, j'annote, je prends des notes. Ainsi j'ai accumulé une série de carnets, de cahiers, de feuilles volantes que je classe dans des chemises de différentes couleurs. Lorsque je raconte ça à mes élèves, ils me regardent avec des yeux grands comme des soucoupes mais aussi avec une certaine sympathie : je me dis qu' en tant que compilateur un peu addictif, je dois correspondre à l' image traditionnelle du prof ( image qui est en train de disparaître, c'est le moins que l'on puisse dire) .
Je vais mettre mes habitudes, ou talents, ce sera aux lecteurs de décider, sur la Toile ... Le fil conducteur de mes fiches de lecture et autres réflexions sera la philosophie, la politique, mais très vite, je sens que je vais devenir éclectique et même hétéroclite car je lis tout ce qui me tombe sous les yeux et que tout me fait réfléchir et même ruminer. Ainsi, je vous parlerai en outre de sociologie, d'écologie, de psychanalyse, d' art, de développement personnel, de santé et pourquoi pas de cuisine. C' est parti !
Ma méthode de lecture
En ce qui concerne les journaux et magazines, je conserve ceux qui m'intéressent, je les classe. Ainsi, j'ai une pile Philosophie magazine, une Libération, une Marianne, Une Nouvel Obs et autres (il va de soi que j'élague au fur et à mesure du temps mais je possède encore quelques numéros d'Actuel ou Libé ou Photos datant de trente ans...et aussi des pochettes d'articles découpés aussi anciens). Entre autres.
Mes livres sont classés en rayons Philosophie, Littérature, Psychanalyse, Sociologie, Pédagogie,
romans et cuisine voyage et livres d'art, en gros et en désordre parfois...Mais je procède à des rangements périodiques ou à des déplacements stratégiques. Les livres de classes! Deux étagères rases...rangées de la sixième à la terminale et dans un coin mes cours de fac, mes dossiers de stages et mes classeurs.
J'ai aussi un bon nombre de carnets et cahiers dans lesquels j'ai pris des notes ( il m'arrive de prendre des notes devant la télé...oui, oui, vous avez raison, c'est maladif: je suis atteint d'une "pulsion épistémophile" ( épistémè= connaissance en grec, l'auteur de ce néologisme se reconnaitra ). Mais cette affection enjolive ma vie, me transporte dans un monde d'idées et aussi de rêves et il se peut que je passe une bonne partie de ma vie en rêvant- je peux d'ailleurs disparaître une bonne dizaine de jours n'ayant pas vu le temps passer occupé que je suis à lire à écrire car je suis aussi écrivain amateur ( j'écris des nouvelles)-
Mes livres sont donc annotés et je pousse le vice parfois à écrire un lexique perso à la fin des ouvrages avec des renvois aux pages correspondantes (oui, oui, je sais c'est grave).
Ensuite, quand cela me prends j'écris des articles qui sont à mi-chemin entre les notes de lecture, les résumés ou commentaires de texte ou qui correspondent à des formes précises de ce que je viens de citer. Certains articles sont plus franchement personnels mais de toutes façons tout écrit est une sorte de réécriture comme me le disait un de mes professeurs.
Ce qui se trouve sur ce blog n'est en aucun cas un copié-collé, technique si chère à mes élèves mais qui est rarement la mienne( quasiment jamais). Bien que ce procédé ait de la valeur puisqu'il nécessite un effort de lecture et d'organisation.
Aux lecteurs,
Commentez, recherchez, adhérez, à cette humble contribution à la connaissance.
"Ma situation personnelle ne veut rien dire: elle dépend étroitement de l'état du monde. Si le monde évolue dans le bon sens, si la communauté internationale est favorable à la liberté d'expression, si la conviction que les décisions étatiques doivent être plus transparentes se diffuse, alors mon action sera réévaluée et jugé de manière positive. On appréciera le rôle que Wikileak a joué dans la dénonciation de certains crimes de guerre en Irak ou en Afghanistan, ou le fait que le Cablegate ait encouragé le printemps arabe, puisque la parution des câbles diplomatiques américains a sapé la légitimité de dictateurs comme Moubarak, Ben Ali ou Kadhafi. Mais si le monde évolue dans le sens inverse, vers une dystopie totalitaire, avec une surveillance et un contrôle omniprésent, alors je serai probablement enfermé quelque part." Julian Assange, propos recueilli par Philosophiemagazine, juin 2013.
"L'avènement du Dieu chrétien, comme le plus grand des dieux jusqu'ici atteint, a fait également naître pour cette raison le plus grand degré de sentiment de culpabilité sur terre." Nietzsche, Généalogie de la morale.
"La souffrance d'autrui est chose qui doit s'apprendre: et jamais elle ne peut être apprise pleinement". Nietzsche, Humain trophumain.
"Internet est devenu le système nerveux de nos sociétés." Julian Assange
"Ce n'est pas seulement la philosophie, ce sont les beaux-arts qui travaillent à résoudre le problème de l'existence humaine." Arthur Scopenhauer
"Lorsque la passion de la liberté s'est réveillée, alors l'individu se choisit lui-même et lutte pour cette possession comme pour son salut, et c'est son salut." Kierkegaard
"Ils (les hommes) sont condamnés au désespoir, car ils découvrent que toutes les activités humaines sont équivalentes-car elles tendent à sacrifier l'homme pour faire surgir la cause de soi-et que toute sont en principe vouées à l'échec. Ainsi revient-il au même de s'enivrer solitairement ou de conduire les peuples. Si l'une de ces activités l'emporte sur l'autre, ce ne sera pas à cause de son but réel, mais à cause du degré de conscience qu'elle possède de son but idéal; et, dans ce cas il arrivera que le quiétisme de l'ivrogne solitaire l'emportera sur l'agitation vaine du conducteur de peuple." Sartre, L'être et le néant,1943.
"Cette pulsion d'agression est le rejeton et le représentant principal de cette pulsion de mort que nous avons trouvée à côté de l'Eros et qui se partage avec lui le règne du monde. Et je pense que désormais, le sens du développement de la culture n'est plus obscur pour nous. Il doit nous montrer le combat entre l'Eros et la mort, entre la pulsion de vie et la pulsion de destruction. Ce combat est le contenu essentiel de la vie en général, et c'est pourquoi le développement de la culture doit être qualifié sans détour de combat vital pour l'espèce humaine. Et c'est cette lutte de géant que nos bonnes d'enfant veulent apaiser en chantant "dodo l'enfant do' du ciel"!" Freud, Le malaise dans la culture, 1930.
" Je suis abolitionniste, vendre son corps n'est pas un métier comme les autres: ça touche aux normes sociales. Je pense qu'il faut sortir la sexualité du rapport marchand. Il y a quelque chose d'utopique dans l'abolitionnisme, mais les utopies sont des boussoles" Clémentine Autain, citée par Philosophie Magazine, mars 2012.
Nicole Caligaris, écrivain, auteure notamment de Dans la nuit de samedi à dimanche: "Je m'intéresse au réel, au corps-la littérature n'est pas dans un vase de cristal de Bohème, l'humain pue et pète... Ce n'est pas ce qui a été hygiénisé, qui nous fait oublier qu'on ne s'en sortira pas, qu'on n'éludera pas la mort, d'une manière ou d'une autre." Propos recueilli pour l'excellent magazine Transfuge, consacré à la littérature et au cinéma.
"Je ne pense qu'à ça: écrire un livre qui saurait dire ce qu'est devenu politiquement la France, qui ferait entendre la destruction même de la "politique" et le désespoir qui git à l'intérieur de ce mot: un livre qui raconterait ce qu'est vivre et survivre dans un pays mort, qui décrirait la mort politique de chacun, ce qui arriverait aux corps, l'asservissement et le contrôle, le calvaire que subissent les étrangers, et comment nous devenons tous des étrangers dans notre propre pays, des exilés expropriés de leur langage: un livre qui nommerait l'invivable, et saurait en même temps deviner, dans les intervalles, cette nervure insurrectionnelle que Georges Didi-Huberman, après Pasolini, appelle les "lucioles", et qui, survivant au coeur du pire, est seule capable de le renverser." Yannick Haenel, Chronique, Transfuge, mars 2011.
" Quiconque se soumet de bonne grâce à la nécessité est sage."Epictète
"La mélancolie n'a pas seulement accompagné- comme son ombre-la culture européenne depuis deux mille cinq cents ans. Elle est la source m^me de l'âme occidentale." Laszlo Földényi, Mélancolie,Acte Sud.
"Dans notre démocratie libérale, je redoute une tyrannie des individus. De ceux qui possèdent un pouvoir exorbitant." Tzvetan Todorov
"La vitesse technique peut provoquer des courts-circuits dans nos âmes." Bernard Stiegler
"Je n'aime pas beaucoup Orwell, le portrait du totalitarisme qu'il a donné est faux. Mais il y a cette scène merveilleuse dans 1984 ou Winston Smith demande à cet homme -dont le nom m'échappe: "Dites-moi, Big Brother existe-t-il réellement ?" Et vous savez quelle est la réponse? "C'est une mauvaise question. Ce n'est pas Big Brother qui n'existe pas, Vous n'existez pas." Slavoj Zizek, Philosophie Magazine, mars 2012
"La pire des attitudes est l'indifférence, dire:"Je n'y peux rien, je me débrouille". En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes qui fait l'humain. Une des composantes indispensables: la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence." Stéphane Hessel
"Personne ne croit plus au progrés ni à l'histoire; la production culturelle n'a jamais été aussi importante quantitativement ni aussi médiocre qualitativement." Kenneth White, poète et philosophe
"La crise, c'est l'un de ses aspects tragiques, a été complètement gaspillée. Elle n'a pas été assez profonde. Personne ne veut quelque chose d'analogue à la Grande Dépression, mais il n'empêche que les décideurs on été si prompts à agir pour empêcher l'effondrement qu'un bon nombre de politiques se sont débarassées des implications de cette crise et ont affirmé, en un sens que rien de ce qui s'était produit ne pouvait miner la croyance dans l'autorégulation des marchés" Francis Fukuyama, philosophe américain, The Browser
"A force de nous écouter, nous n'entendons pas grand-chose." Michel Eltchaninoff
"Nous sommes ce que nous faisons de nous." Michel Onfray
"Je m'inscris dans le lignage de la philosophie antique de la construction de soi par la volonté." M Onfray
"La psychanalyse vise moins la connaissance que le dessaisissement du moi."Jean-Bertrand Pontalis
"Il ne s'agit pas de trouver un moi solide mais d'assumer sa fragilité." J B Pontalis
"Au plus profond, nous sommes l'histoire que nous nous racontons sur nous-mêmes."Paul Ricoeur à propos de" l'identité narrative"
"Faute de pouvoir voir clair, nous voulons à tout le moins, voir clairement les obscurités."?
"Notre conscience , loin d'être le juge implacable dont parlent les moralistes, est par ses origines, de l'angoisse sociale et rien de plus." Freud
"Le second acte philosophique est de savoir rester à sa place. Le premier est de savoir où elle se trouve." Freud
"Il existe infiniment plus d'hommes qui acceptent la civilisation en hypocrites que d'hommes réellement civilisés" Freud
"La psychanalyse est un remède contre l'ignorance. Elle est sans effet sur la connerie" Jacques Lacan
Le nouveau pouvoir, c'est le monstre doux dont l'Italie me semble être l'avant-garde, le prototype abouti. Il s'agit d'un régime global de gouvernement, mais aussi d'un système médiatique, culturel, cognitif, une forme d'ambiance infantilisante pesant sur toute la société. Raffaele Simone, philosophe.
Le motif d'une émancipation de l'humanité n'a rien perdu de sa puissance. Alain Badiou
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La "capabilité", c'est 'abandonner la focalisation sur les moyens d'existence pour s'intéresser aux possibilités réelles de vivre. Amartya Sen
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Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de la bêtise du bourgeois. le rêve est en partie accompli. Il lit les mêmes journaux et a les mêmes passions. Gustave Flaubert
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Crois-moi, démon aux éruptions tapageuses et infernales! les plus grands événements-ce ne sont pas nos heures les plus bruyantes, mais nos heures les plus silencieuses. Nietzsche
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L'égoïsme est une illusion d'optique, il met sur le même plan le moi et le reste du monde. Mais sous couvert de prudence,il laisse toute latitude à la peur. Enthoven (magazine Philosophie)
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Il faut transformer la société de consommation de l'intérieur et pas en s'installant dans le désert. Serge Latouche, théoricien de la décroissance.
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Chacun est libre de composer sa propre beauté, mais ce bricolage dissimule mal un conformisme généralisé. Philosophie magazine
Je crois qu'on s'enlaidit si l'on reste trop conscient de son image! C'est un paradoxe. Elsa Zylberstein
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Qui dispense la réputation, qui donne le respect et la vénération aux personnes, aux ouvrages, aux lois, aux grands, sinon cette faculté imaginante? Pascal, Pensées.
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"Se révolter, c'est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l'intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté...Il ne reste plus que la fuite." Henri Laborit, éloge de la fuite.
"Il se dressa orgueilleusement, face au soleil, trônant sur ses déchets et sur ses oiseaux morts. Mais il eut beau tendre les bras, et refermer ses doigts sur les rayons impalpable, nul miel n'en coula. Et du haut de ma cathédrale, je le vis s'étendre et mourir.A quelques temps de là, on vit lentement poindre une tige qui s'orna d'une fleur. mais il n'y avait personne pour la sentir." même auteur...brrr!
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Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allure que peut prendre un voilier: la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l'arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l'horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu'ignoreront ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime." H. Laborit, ibid.
Le sommet le plus élevé que l'homme puisse atteindre réside dans la prise de conscience de ses propres convictions et pensées et dans la connaissance de soi, facultés qui lui permettent de connaître intimement des tempéraments étrangers. Goethe
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La difficulté n'est pas de déterminer ce qu'il y a à faire, mais qui doit le faire. Nous ne disposons pas d'organismes pour faire face aux défis de la globalisation. même auteur
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C'est à tenter de connaître le moi que répond l'inconfortable jubilation d'écrire. Gwenaëlle Aubry
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Il y a un rejet populaire des mots savants; brûler des mots, brûler des livres, c'est pareil; c'est du fascisme.
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La complainte des hommes creux
We are the hollow men,
Whe are the stuffed men learning together,
Headpiece filled with straw
Alas!
Shape without form, shade without color, paralysed force gesture without motion,
This is the way the world ends,
Not with a bang but a whimper...
T.S. Eliot ( 1925 )
"Nous sommes les hommes creux, les hommes empaillés, cherchant appui ensemble, la caboche pleine de bourre, hélas!
silhouettes sans forme, ombres décolorées, geste sans mouvement, force paralysée ,c'est ainsi que finit le monde sans grand fracas mais dans un gémissement..."
Ce n'est pas très gai mais j'aime bien l'expression " la caboche pleine de bourre".
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"Nos coeurs se livrent une douce bataille jusqu'à ce qu'amour s'en suive."
Cristophe Forgeot, Murmures d' Eros, Wallada, 2008.
" Ton regard souffle et lentement ma bouche accoste sur des terres inconnues."
Même auteur
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" Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant
Mon âme au creux de ta blessure."
Leo Ferré, la mémoire et la mer
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" Je lui explique que l'écume du temps, c'est le temps de l'horloge cosmique filtré. Un temps formé de petites bulles éphémères qui subsistent un instant et éclatent avec un bruit menu. Je lui dis aussi que ces petite bulles, c'est le bonheur et que ce bonheur ne dure pas comme ne dure pas l'écume des vagues qui reflue sur le sable. Mais que celle-ci revient avec la prochaine vague."
Pat Palmer, Par delà l'amer.
" Elle est là, avec son regard bleu et son corps de rivière. Nous vivons sur un mouillage en pleine mer."
même auteur
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" une nuit
ici
entre les étoiles
splendeurs intimes
du ventre nocturne"
Maria Enselmo, Les Iles.
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"Chaque fois que les généralités et les dogmes triomphent de l'esprit, les pires folies deviennent possibles. L'homme veut à tout prix que tout soit possible, réglé une fois pour toutes: le Fürher infaillible, tous les Russes monstrueux...Même au moment où tout s'écroule, ce besoin de se réfugier dans une croyance absolue, dans les idées toutes faites, dans l'incompréhension d' autrui demeure .Ne serait-il pas bon de poursuivre la difficile et complexe vérité avant que les mensonges faciles et simplificateurs n'aient tout ravagé?"
Emile Jacottet, Tout n'est pas dit.
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"D'où provient le sens bénéfique de tout temps accordé à l'ascension, la vénération du "haut", le mépris du "bas"? Ces notions sont tellement enracinées en nous que la question semble puérile. Et faut-il vraiment que l'homme monte, c'est à dire se détache de la terre?
J'aurais préféré, l'image d'un grain qui s'enfouit dans la terre; l'homme ainsi s'enfouirait dans son corps pour qu'il mûrisse et porte fruit. L'homme consentirait à son enterrement sous toutes les formes."
Emile Jacottet, Carnet.
" Je propose à chacun l'ouverture des trappes intérieures, un voyage dans l'épaisseur des choses, une invasion de qualité, une révolution ou une subversion comparable à celle qu'opère la charrue ou la pelle, lorsque tout à coup et pour la première fois, sont mises à jour des millions de parcelles, de racines, de paillettes, de racines, de vers, et de petites bêtes jusqu'alors enfouies.."
Francis Ponge, Galets
" Il y a d'une part les hommes, avec vos civilisations, vos journaux, vos artistes vos poètes, vos passions, sentiments enfin tout le monde humain de plus en plus révoltant, invivable, injustifiable. Et d'autre part nous, le reste; les muets, la nature muette, les campagnes, les mers et tous les objets et les animaux et les végétaux. Pas mal de choses, on le voit. Enfin tout le reste."
Francis Ponge, Bords de mer.
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La crédulité des hommes dépasse ce qu'on imagine. Leur désir de ne pas voir l'évidence, leur envie d'un spectacle plus réjouissant, même s'il relève de la plus absolue des fictions, leur volonté d'aveuglement ne connaît pas de limite. Plutôt des fables, des fictions, des mythes pour enfants, que d'assister au dévoilement de la cruauté du réel qui contraint à supporter l'évidence tragique du monde. Pour conjurer la mort, l'homo sapiens la congédie. Afin d'éviter d'avoir à résoudre le problème, il le supprime. Avoir à mourir ne concerne plus que les mortels: le croyant, lui, naïf et niais sait qu'il est immortel, qu'il survivra à l'hécatombe planétaire. Michel Onfray, Traité d'athéologie, 2005.
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Cette marge gauche de mon blog fait ce qu'elle veut: tantôt tout disparaît et me voilà obligé d'aller chercher dans mes brouillons et de faire un copié-collé; tantôt tout s'étend démesurément sur des kilomètres de marge et je passe plusieurs dizaines de minutes à tout rassembler; sur le Google des familles, il est la plupart du temps parfaitement impossible de travailler dans cette partie du blog; en changeant de navigateur cela va mieux mais dans la fenêtre sur laquelle je travaille les lettres sont immenses pour se retrouver de taille normale une fois la citation publiée; cependant la police change à son gré, ainsi que les tailles. Aujourd'hui par exemple, ce que j'écris est dans la police "time", si je ne fais pas d'erreur, au-dessus les lettres sont énormes. Je ne maîtrise pas ces phénomènes. Je déverse des chapelets d'injures sur la machine et souvent ça marche mieux. Il faut donc être ferme avec les PC. Autrefois on tapait un bon coup sur le capot de la guimbarde, à présent il faut insulter grossièrement son ordinateur. Pat Palmer
********************** Dire je t'aime au lieu de dire je te désire, c'est se proposer une tâche infini. Gilles Deleuze
*********************** Tout se tire banane!... Ma femme.
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Dépassons donc la laïcité encore trop empreinte de ce qu'elle prétend combattre. Bravo pour ce qu'elle fut, éloge de ses combats passés, un toast pour ce qu'on lui doit. Mais avançons de manière dialectique. Les combats du jour et de demain nécessitent de nouvelles armes, mieux forgées, plus efficaces, des outils de l'époque. Encore un effort, donc, pour déchristianiser l'éthique, la politique et le reste. Mais aussi la laïcité qui gagnerait à s'émanciper de la méthaphysique judéo-, et qui pourrait servir vraiment dans les guerres à venir. Michel Onfray, Traité d'athéologie.
***************** J'ai toujours cru à la possibilité et à la nécessité de la discussion en philosophie, possible aussi bien avec les morts qu'avec les vivants. Jacques Bouveresse
* La nouvelle philosophie, à la fin des années 1970, a cherché à remplacer la consécration "académique" par la consécration médiatique. ( même auteur)
* La philosophie m'intéresse surtout lorsqu'elle parvient à réunir en elle deux choses: éprouver la déficience de la vie donnée et développer l'ambition d'une opération sur l'existence tout entière. On peut le dire différemment: se situer dans un réseau complet d'interrogations infinies et y tracer un chemin de pensées rigoureuses et belles. Cette excellente définition de la philosophie est de Yann Kassile, auteur de films sur Nietzche et Pierre Bonnard, L'expérience de Nietzche et L'Energie de Pierre Bonnard, la Huit Production ( www.lahuit.com )
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En regardant Karl Lagerfeld:" C'est pas Georges Brassens!", ma femme (qui n'a pas sa langue dans la poche).
Mots, pensées, citations, poésies et autres plaisanteries. * Le motif d'une émancipation de l'humanité n'a rien perdu de sa puissance. Alain Badiou
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La "capabilité", c'est 'abandonner la focalisation sur les moyens d'existence pour s'intéresser aux possibilités réelles de vivre. Amartya Sen
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Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de la bêtise du bourgeois. le rêve est en partie accompli. Il lit les mêmes journaux et a les mêmes passions. Gustave Flaubert
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Crois-moi, démon aux éruptions tapageuses et infernales! les plus grands événements-ce ne sont pas nos heures les plus bruyantes, mais nos heures les plus silencieuses. Nietzsche
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L'égoïsme est une illusion d'optique, il met sur le même plan le moi et le reste du monde. Mais sous couvert de prudence,il laisse toute latitude à la peur. Enthoven (magazine Philosophie)
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Il faut transformer la société de consommation de l'intérieur et pas en s'installant dans le désert. Serge Latouche, théoricien de la décroissance.
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Chacun est libre de composer sa propre beauté, mais ce bricolage dissimule mal un conformisme généralisé. Philosophie magazine
Je crois qu'on s'enlaidit si l'on reste trop conscient de son image! C'est un paradoxe. Elsa Zylberstein
Slavvoj Zizek, à propos de la révolution du quotidien:
"je suis obsédé par cette idée, mais pas au sens de soixante-huit: et si on allait baiser tous ensemble sur la place du marché...Non! Ce que je veux dire- et c'est un aspect de mon positionnement anticarnaval- c'est que je n'ai jamais été intéressé par des centaines de milliers de gens s'attroupant dans les rues pour clamer haut et fort leur solidarité. Cela ne coûte pas cher. La chose qui m'intéresse, c'est le jour d'après: qu'en est-il alors de ce grand moment où nous pleurions ensemble? Comment traduire cela dans la vie quotidienne?"
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" Même si les socialistes éteignent un moment toutes les étoiles du ciel, je veux marcher avec eux dans le chemin sombre qui mène à la justice" Jean Jaurès, Socialisme et Liberté.
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" La littérature propose une vision complexe, nuancée, non manichéenne de l'Homme et de la société. En cela, elle est le contraire de la politique en acte, qui tend à simplifier, car elle vous conduit à dénigrer vos rivaux et à vous présenter comme un sauveur. Par son métier, le politique est obligé de promettre qu'il résoudra tous nos problèmes , ce que je trouve inquiétant: certains d'entre eux ne seront jamais résolus car ils tiennent à des dimensions de la condition humaine-que justement la littérature éclaire de façon puissante. Elle sait montrer comment le mal peut naître des meilleures intentions ou en quoi les ennemis jurés se ressemblent. La politique est tentée par l'utopisme, la littérature préserve mieux le sens tragique de la vie." Tzvetan Todorov
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Les mathématiciens financiers ont été leurrés par la forme au détriment de la substance. Ils ont donné l'illusion d'une science. un ex trader ( philosophie mag)
Ce qui me paraît nouveau aujourd'hui, c'est la diversité, la multiplicité des modèles féminins. Il y a une diversité de choix existentiels incroyable, que n'ont pas les hommes. E. Badinter
Je reste fidèle à des cadres de compréhension appris chez Marx: dégoût pour toutes les formes d'injustice sociale et volonté de dénoncer les mensonges. Zygmunt Bauman
Simone de Beauvoir
***************** "L'autre grand désastre de l'humanité fut l'invention du monothéisme. Cette foi des juifs, des chrétiens et des musulmans en un dieu unique et singulier n'a rien apporté au monde sinon la dévastation -comme on le voit aujourd'hui avec la montée du fondamentalisme en Occident et en Orient-. Je propose que l'on retourne tous au paganisme! Ce que les Grecs incarnaient avec justesse, c'est la vision tragique de la vie. Or cette vision tragique n'inclut pas le désespoir, au contraire! La chose la plus néfaste qu'aient accompli les monothéistes fit de persuader leurs croyants que cette vie, notre vie sur cette planète, n'avait aucune valeur en comparaison de la "vie à venir". Comme nous serions plus heureux si nous revenions à l'idée païenne d'un monde unique, d'une vie sur terre au cours de laquelle nous goûterions et à l'enfer et au paradis! Voilà ce qu'est la vision tragique: une vision positive du monde." John Banville, Magazine Transfuge, mars 2011.
Friedrich Nietzsche
"Des images, toujours des images, rien que des images sur des écrans toujours plus grands, toujours plus plats: elles s'interposent entre votre système nerveux et votre désir. Souriez, vous êtes filtrés. C'est organisé. Si vous n'y prenez garde, vous allez tourner malgré vous dans ce mauvais film, la superproduction planétaire de la marchandise. On vous y encourage? Résistez. On vous fait miroiter un mirobolant contrat pour un petit rôle dans cette comédie qui sent la mort? Refusez. Tenez ferme sur votre désir, c'est l'avenir." Le désir, c'est l'avenir, Vincent Roy, Transfuge, à propos du Dictionnaire libertin de Patrick Wald Lasowski, Mars 2011.
Albert Camus et Michel Onfray
Le résistant, Stéphane Hessel
Dans le monde les signifiés se défilent, et les défilés des signifiants ne mènent nulle part. Jean Baudrillard
Les mathématiciens financiers ont été leurrés par la forme au détriment de la substance. Ils ont donné l'illusion d'une science. un ex trader ( philosophie mag)
Ce qui me paraît nouveau aujourd'hui, c'est la diversité, la multiplicité des modèles féminins. Il y a une diversité de choix existentiels incroyable, que n'ont pas les hommes. E. Badinter
Je reste fidèle à des cadres de compréhension appris chez Marx: dégoût pour toutes les formes d'injustice sociale et volonté de dénoncer les mensonges. Zygmunt Bauman
La difficulté n'est pas de déterminer ce qu'il y a à faire, mais qui doit le faire. Nous ne disposons pas d'organismes pour faire face aux défis de la globalisation. même auteur
C'est à tenter de connaître le moi que répond l'inconfortable jubilation d'écrire. Gwenaëlle Aubry
"Se révolter, c'est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l'intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté...Il ne reste plus que la fuite." Henri Laborit, éloge de la fuite.
"Il se dressa orgueilleusement, face au soleil, trônant sur ses déchets et sur ses oiseaux morts. Mais il eut beau tendre les bras, et refermer ses doigts sur les rayons impalpable, nul miel n'en coula. Et du haut de ma cathédrale, je le vis s'étendre et mourir.A quelques temps de là, on vit lentement poindre une tige qui s'orna d'une fleur. mais il n'y avait personne pour la sentir." même auteur...brrr!
Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allure que peut prendre un voilier: la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l'arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l'horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu'ignoreront ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime." H. Laborit, ibid.
Le sommet le plus élevé que l'homme puisse atteindre réside dans la prise de conscience de ses propres convictions et pensées et dans la connaissance de soi, facultés qui lui permettent de connaître intimement des tempéraments étrangers. Goethe
"L'explosion du savoir, les défis inédits posées par les nouvelles technologie, la surabondance événementielle et spatiale, le fétichisme de la technique, les leurres qu'offre le magnifique déploiement de moyens techniques d'information,ordinateurs, médias électroniques,Internet, et ce n'est évidemment qu'un début,s'accompagne d'une perte d'expérience, de contact aussi avec le sensible, avec le réel concret, d'une passivité et d'une apathie accrue, d'un renoncement à l'expérience propre d'imaginer et de penser -qu'exige par exemple la lecture- voire à l'expérience de ses propres sentiments, à la satisfaction de désirs ou de besoins vraiment siens." Thomas De Koninck, La nouvelle ignorance et le problème de la culture, PUF,2000.
Si apprendre c'est faire naître, empêcher d'apprendre c'est tuer. Plutarque
"Nos yeux à facettes sont adaptés au quantitatif, à ce qui est émietté; nous sommes devenus des analystes du monde, et aussi de l'âme, et nous ne sommes plus capables de voir une totalité. Pour peu que l'on substitue au concret vivant,intégral, des aspects qui sont bien là mais qui, une fois isolés du tout leur donnant sens et vie, ne sont plus que des fictions résiduelles et vides, on tombe à vrai dire dans un sommeil qui n'a même pas le statut d'un rêve lucide." même auteur
Le juge chinois
-Avez-vous cessé de battre votre femme , oui ou non?
-Monsieur le juge, je n'ai pas de femme et je n'ai jamais battu personne.
-Accusé, vous digressez. Répondez à mes question.Est-ce oui ou non?
La pensée est la plus haute des vertus. Héraclite
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Les hommes ont le tort de juger d'un tout dont ils ne connaissent que la plus petite partie.
Voltaire
Que d'enfers, quotidiens domestiques, professionnels, sociaux, microcosmes d'enfers plus vastes des relations humaines!
Edgar Morin
La peur de comprendre empêche la condamnation.
Pat Palmer
*
L'indifférence,
Un cal mental qui disparaît au cinéma, à la lecture d'un roman quand l'empathie face à l' imitation saisit le spectateur ou le lecteur; cette compréhension cesse à la fin du spectacle ou de la lecture: l'aimant du simulacre.
*
Il y a un rejet populaire des mots savants; brûler des mots, brûler des livres, c'est pareil; c'est du fascisme.
****
La complainte des hommes creux
We are the hollow men,
Whe are the stuffed men learning together,
Headpiece filled with straw
Alas!
Shape without form, shade without color, paralysed force gesture without motion,
This is the way the world ends,
Not with a bang but a whimper...
T.S. Eliot ( 1925 )
"Nous sommes les hommes creux, les hommes empaillés, cherchant appui ensemble, la caboche pleine de bourre, hélas!
silhouettes sans forme, ombres décolorées, geste sans mouvement, force paralysée ,c'est ainsi que finit le monde sans grand fracas mais dans un gémissement..."
Ce n'est pas très gai mais j'aime bien l'expression " la caboche pleine de bourre".
*
"Nos coeurs se livrent une douce bataille jusqu'à ce qu'amour s'en suive."
Cristophe Forgeot, Murmures d' Eros, Wallada, 2008.
" Ton regard souffle et lentement ma bouche accoste sur des terres inconnues."
Même auteur
*
" Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant
Mon âme au creux de ta blessure."
Leo Ferré, la mémoire et la mer
*
" Je lui explique que l'écume du temps, c'est le temps de l'horloge cosmique filtré. Un temps formé de petites bulles éphémères qui subsistent un instant et éclatent avec un bruit menu. Je lui dis aussi que ces petite bulles, c'est le bonheur et que ce bonheur ne dure pas comme ne dure pas l'écume des vagues qui reflue sur le sable. Mais que celle-ci revient avec la prochaine vague."
Pat Palmer, Par delà l'amer.
" Elle est là, avec son regard bleu et son corps de rivière. Nous vivons sur un mouillage en pleine mer."
même auteur
*
" une nuit
ici
entre les étoiles
splendeurs intimes
du ventre nocturne"
Maria Enselmo, Les Iles.
*******
"Chaque fois que les généralités et les dogmes triomphent de l'esprit, les pires folies deviennent possibles. L'homme veut à tout prix que tout soit possible, réglé une fois pour toutes: le Fürher infaillible, tous les Russes monstrueux...Même au moment où tout s'écroule, ce besoin de se réfugier dans une croyance absolue, dans les idées toutes faites, dans l'incompréhension d' autrui demeure .Ne serait-il pas bon de poursuivre la difficile et complexe vérité avant que les mensonges faciles et simplificateurs n'aient tout ravagé?"
Emile Jacottet, Tout n'est pas dit.
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"D'où provient le sens bénéfique de tout temps accordé à l'ascension, la vénération du "haut", le mépris du "bas"? Ces notions sont tellement enracinées en nous que la question semble puérile. Et faut-il vraiment que l'homme monte, c'est à dire se détache de la terre?
J'aurais préféré, l'image d'un grain qui s'enfouit dans la terre; l'homme ainsi s'enfouirait dans son corps pour qu'il mûrisse et porte fruit. L'homme consentirait à son enterrement sous toutes les formes."
Emile Jacottet, Carnet.
" Je propose à chacun l'ouverture des trappes intérieures, un voyage dans l'épaisseur des choses, une invasion de qualité, une révolution ou une subversion comparable à celle qu'opère la charrue ou la pelle, lorsque tout à coup et pour la première fois, sont mises à jour des millions de parcelles, de racines, de paillettes, de racines, de vers, et de petites bêtes jusqu'alors enfouies.."
Francis Ponge, Galets
" Il y a d'une part les hommes, avec vos civilisations, vos journaux, vos artistes vos poètes, vos passions, sentiments enfin tout le monde humain de plus en plus révoltant, invivable, injustifiable. Et d'autre part nous, le reste; les muets, la nature muette, les campagnes, les mers et tous les objets et les animaux et les végétaux. Pas mal de choses, on le voit. Enfin tout le reste."
Francis Ponge, Bords de mer.
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"Quand une société ne peut enseigner, c'est que cette société ne peut pas s’enseigner; c'est qu'elle a honte, c'est qu'elle a peur de s'enseigner elle-même...Une société qui n'enseigne pas est une société qui ne s'aime pas, qui ne s'estime pas; et tel est le cas précisément de la société moderne. " Charles Péguy
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« Le sujet postmoderne est incapable de faire un tri et, ainsi, de faire époque sur un autre mode que celui de la destruction, de la ruine ou de la dérision. »
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*"C'est à travers le renoncement que l'on parvient à se sculpter soi-même." Michel Vaujour
"La grande affaire, c'est ce thumos qui vient s'insérer entre la tête raisonneuse et le ventre-sexe plein de borborygmes." Michel Tournier
"Le courage n'est plus à la guerre mais dans l'âme." Vincent Delecroix, maître de conférences,sciences sociales.
"La seule chose dont on puisse être coupable, dans la perspective psychanalytique, c'est d'avoir cédé sur son désir." Jacques Lacan
"La victoire sur soi-même est de toutes les victoires la première et la plus glorieuse." Platon
"la nature du capitalisme s'est métamorphosé. Après avoir surmonté le défi totalitaire, la démocratie est mise en demeure de se réinventer." Claude Lefort
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Mode d'emploi du diapo
Tu cliques sur la photo et ensuite plein écran en haut à gauche, c'est le pays, c'est beau.
mots, pensées, citations, poésies et autres plaisanteries.
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La pensée est la plus haute des vertus.Héraclite
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Nous ne lisons pas l'oeuvre de More avec les yeux des hommes de son temps. L'île d'Utopie, guérie des maux humains par le grand principes d'utilité mous apparaît comme une prison à ciel ouvert. C'est que l'histoire est passée par là. Notre prismede lecture est celui des cauchemars totalitaires qui pratiquèrent à grande échelle le crime au nom de l'avenir radieux. Tel est le principal argument à charge dans le procés contemporain des utopies. Il est en partie injuste. L'imaginaire utopique a pour vertu l'invention d'un autre monde. Michel Terestchenko
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Chaque vertu cardinale de l'homme est pour lui une cause de solitude.L'intelligence isole. L'indépendance isole. La franchise isole. Le courage isole. La sagesse isole. Montherlant
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L'évidence révèle le parfait fonctionnement de l'esprit humain. Notre esprit est d'habitude laborieux, progessif, hypotético-déductif...mais à force d'entraînement, ilfranchit un palier et...devient capable de voir. L'esprit, au top de sa forme, retrouve l'immédiateté du corps; l'évidence atteste alors de la présence, au coeur de la raison, d'un exotisme pur le corps. Charles Pépin, Professeur au lycée dEtat de la Légion d'Honneur
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Tout ce que nous sommes , c'est ce que nous jouons à être sur la scéne de l'intersubjectivité; sur la scène de l'apparence dans le regard des autres, et des autres les plus nombreux possibles, la relation d'intersubjectivité constituant peu à peu une forme d'objectivité. même auteur
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Dans un pays obsédé par la perte de la mémoire nationale, les grèves annuelles sont comme le Tour de France, l'un des derniers rituels publics qui rapellent aux Français, qu'ils sont français pas européens. Et comme les manifestations du Tea Party, elles sont l'équivalent politiques d'actes de langage causés par le repli économique et la perte de confiance dans la classe politique. Mark Lilla, historien des idées.
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Les Américains on quantité de moyens de se rappeler qu'ils sont américains, la guerre, la domination économique, la pollution, Dieu et le Coca Cola. Chez eux pas de repli économique mais un envahissement, à commencer par un système financier qui appauvrit les nations. Ce ne sont pas des actes de langage mais des instruments de domination. Les manifestations sont, elles, des actes dedéfense d'un Humanisme propre au peuple français. Le bloggeur
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Il existe en réalité deux formes d'ignorance qu'on pourrait qualifier de nouvelles, mais qui sont diamétralement opposées. La première ouvre et libère, la seconde emprisonne et tue. La première qu'il faut célébrer, se traduit par de nouvelles découvertes. Elle est le moteur de toutes les avancées du savoir. La seconde fait au contraire vivre dans l'illusion qu'on sait alors qu'on ne sait pas. Dénoncée et combattue jadis sous sa forme primitive par Socrate, elle est revenue aujourd'hui en force, à l'instar de ces anciennes maladies infectieuses dont les bactéries parviennent à s'adapter et à résister aux remèdes les plus puissants et dont on constate les grands retour. Thomas De Koninck, La nouvelle ignorance, PUF, 2000.
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Lees hommes ont le tort de juger d'un tout dont ils ne connaissent que la plus petite partie. Voltaire
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Que d'enfers, quotidiens domestiques, professionnels, sociaux, microcosmes d'enfers plus vastes des relations humaines! Edgard Morin
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La peur de comprendre empêche la condamnation.
Pat Palmer
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*L'indifférence
Un cal mental qui disparaît au cinéma, à la lecture d'un roman quand l'empathie face à l' imitation saisit le spectateur ou le lecteur; cette compréhension cesse à la fin du spectacle ou de la lecture: l'aimant du simulacre.
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Il y a un rejet populaire des mots savants; brûler des mots, brûler des livres, c'est pareil; c'est du fascisme.
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La complainte des hommes creux
We are the hollow men,
Whe are the stuffed men learning together,
Headpiece filled with straw
Alas!
Shape without form, shade without color, paralysed force gesture without motion,
This is the way the world ends,
Not with a bang but a whimper...
T.S. Eliot ( 1925 )
"Nous sommes les hommes creux, les hommes empaillés, cherchant appui ensemble, la caboche pleine de bourre, hélas!
silhouettes sans forme, ombres décolorées, geste sans mouvement, force paralysée ,c'est ainsi que finit le monde sans grand fracas mais dans un gémissement..."
Ce n'est pas très gai mais j'aime bien l'expression " la caboche pleine de bourre".
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"Nos coeurs se livrent une douce bataille jusqu'à ce qu'amour s'en suive."
Cristophe Forgeot, Murmures d' Eros, Wallada, 2008.
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" Ton regard souffle et lentement ma bouche accoste sur des terres inconnues."
Même auteur
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" Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais, géométrisant
Mon âme au creux de ta blessure."
Leo Ferré, la mémoire et la mer
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" Je lui explique que l'écume du temps, c'est le temps de l'horloge cosmique filtré. Un temps formé de petites bulles éphémères qui subsistent un instant et éclatent avec un bruit menu. Je lui dis aussi que ces petite bulles, c'est le bonheur et que ce bonheur ne dure pas comme ne dure pas l'écume des vagues qui reflue sur le sable. Mais que celle-ci revient avec la prochaine vague."
Pat Palmer, Par delà l'amer.
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" Elle est là, avec son regard bleu et son corps de rivière. Nous vivons sur un mouillage en pleine mer."
même auteur
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" une nuit
ici
entre les étoiles
splendeurs intimes
du ventre nocturne"
Maria Enselmo, Les Iles.
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"Chaque fois que les généralités et les dogmes triomphent de l'esprit, les pires folies deviennent possibles. L'homme veut à tout prix que tout soit possible, réglé une fois pour toutes: le Fürher infaillible, tous les Russes monstrueux...Même au moment où tout s'écroule, ce besoin de se réfugier dans une croyance absolue, dans les idées toutes faites, dans l'incompréhension d' autrui demeure .Ne serait-il pas bon de poursuivre la difficile et complexe vérité avant que les mensonges faciles et simplificateurs n'aient tout ravagé?"
Emile Jacottet, Tout n'est pas dit.
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"D'où provient le sens bénéfique de tout temps accordé à l'ascension, la vénération du "haut", le mépris du "bas"? Ces notions sont tellement enracinées en nous que la question semble puérile. Et faut-il vraiment que l'homme monte, c'est à dire se détache de la terre?
J'aurais préféré, l'image d'un grain qui s'enfouit dans la terre; l'homme ainsi s'enfouirait dans son corps pour qu'il mûrisse et porte fruit. L'homme consentirait à son enterrement sous toutes les formes."
Emile Jacottet, Carnet.
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" Je propose à chacun l'ouverture des trappes intérieures, un voyage dans l'épaisseur des choses, une invasion de qualité, une révolution ou une subversion comparable à celle qu'opère la charrue ou la pelle, lorsque tout à coup et pour la première fois, sont mises à jour des millions de parcelles, de racines, de paillettes, de racines, de vers, et de petites bêtes jusqu'alors enfouies.."
Francis Ponge, Galets
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" Il y a d'une part les hommes, avec vos civilisations, vos journaux, vos artistes vos poètes, vos passions, sentiments enfin tout le monde humain de plus en plus révoltant, invivable, injustifiable. Et d'autre part nous, le reste; les muets, la nature muette, les campagnes, les mers et tous les objets et les animaux et les végétaux. Pas mal de choses, on le voit. Enfin tout le reste."
Francis Ponge, Bords de mer.
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"Quand une société ne peut enseigner, c'est que cette société ne peut pas s’enseigner; c'est qu'elle a honte, c'est qu'elle a peur de s'enseigner elle-même...Une société qui n'enseigne pas est une société qui ne s'aime pas, qui ne s'estime pas; et tel est le cas précisément de la société moderne.
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Charles Péguy
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« Le sujet postmoderne est incapable de faire un tri et, ainsi, de faire époque sur un autre mode que celui de la destruction, de la ruine ou de la dérision. »
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