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vendredi 25 janvier 2013

Le chômage en France, le désastre économique et social




Selon les instances européennes, le marché a toujours raison

Le néolibéralisme se fonde sur une pensée magique: les marchés se régulent d'eux-mêmes, c'est la fameuse "main invisible" théorisée par Adam Smith qui n'a rien trouvé de mieux pour permettre aux intérêts privés de toutes sortes de mettre le monde en coupe réglée. L'Europe du non-sens a bien évidemment emboîté le pas  à cette fable pour petits enfants et les citoyens commencent à voir les vrais résultats de ce projet néolibéral imposé, par divers moyens plus ou moins démocratiques, au rang desquels se trouvent des traités réputés illisibles et dont il m'étonnerait fort que tous nos élus les aient lus*. Ceux-ci n'ont certainement parcouru  que des synthèses très courtes, proposées par leurs partis. Le résultat est à la hauteur de ce suivisme généralisé.




*A propos de l'illisibilité des traités, il faut savoir qu'il existe des versions simplifiées du Traité de Lisbonne, celles qui doivent être lues par nos hommes politiques multi-cartes, le dernier comprend 145 pages mais, il modifie plusieurs centaines de dispositions de la CE et de l'UE, il est associé à trente-six protocoles, vingt-six déclarations et des annexes consacrées à une renumérotation des articles des traités existants. Sa complexité rédactionnelle est très élevée et il faudrait lire aux alentours de 3000 pages pour essayer de comprendre ce qu'il contient vraiment...A ce niveau le prof que je suis dit: "Je suis certain que ce travail de lecture, de compréhension, d'exégèse, n'a pas été fait et que l'approbation de nos élus est purement idéologique.


"Dans l'approche libérale le marché a toujours raison. Si la production a chuté, c'est à cause de problème d'offre (productivité ou compétitivité insuffisante, salaires trop élevés, marché du travail trop rigide...) Il n'est pas possible d'avoir une production plus importante dans l'état actuel de l'économie: il faut des réformes structurelles. La production potentielle est proche de la production observée. La partie conjoncturelle du déficit est donc faible: l'essentiel du déficit de crise est structurel." L'Europe mal-traitée, les économistes atterrés, 2012.
Chacun aura reconnu dans cette approche le refrain servi par le gouvernement Sarkozy, jusqu'à l'écoeurement et qui a conduit à la destruction du Service Public au profit de privatisations dont on sait qu'elles permettront de faire des profits sur le dos des citoyens (assurances, énergie, école, santé, sécurité, entretien des structures...) Ces réformes ont été faites et, à moins de situer le travailleur français au niveau de la main d'oeuvre esclave de l'Asie, on ne voit pas très bien  jusqu'où cela peut aller. A noter que cela serait la seule vraie solution car pour s'aligner sur la concurrence de ces pays, pour les contrer sur le plan ce cette fameuse compétitivité, il faudrait proposer des salaires de 200 ou 300 euros par mois aux travailleurs européens. Nous y sommes déjà avec par exemple l'ignoble directive Bolkeinstein qui permet aux ressortissants de venir travailler en France, avec les conditions de leurs pays: ainsi, dans la construction, des travailleurs polonais ou roumains sont employés pour les sommes dérisoires citées...comme l'a montré un récent "Envoyé Spécial" sur A2.


                                             
File de chômeurs en Espagne, un des laboratoires des docteurs Mabuse de L'Europe



"Dans l'approche keynésienne, par contre, la récession provient souvent d'une insuffisance de demande effective. A la suite d'un krach boursier par exemple, les entreprises investissent peu, elles licencient; les salaires progressent peu; les ménages en chômage ou menacés de l'être réduisent leur consommation. Aucun mécanisme stabilisateur spontané ne soutient l'activité. La production peut chuter très fortement en dessous de son potentiel. La partie conjoncturelle du déficit peut être importante." (ibid)
Nulle main invisible capable de redresser l'économie n'est à l'oeuvre et cette analyse convient mieux à la réalité. 

La raison du marché crée un chômage de masse

L'état du marché du travail en France devient de plus en plus alarmant avec le seuil symbolique des 3 millions de chômeurs de la catégorie A, franchi. De nouveaux phénomènes apparaissent: les décrocheurs du Pôle Emploi, une masse de non-inscrits ou de désinscrits, un nombre de chômeurs dits invisibles: "Les gens qui disparaissent de nos radars sont en augmentation" confirme Sylvette Uzan-Chomat, conseillère et membre du SNU Pôle-Emploi. Parmi eux, on trouve les jeunes et les femmes, des catégories surprésentées.Les jeunes diplômés, les décrocheurs scolaires grossissent cette masse invisible crée par la main identique..
La réalité est catastrophique. En décembre 2012, chiffres de l'INSEE et de la DARES à l'appui, Le Parisien publie un article intitulé: "Le chiffre noir des chômeurs invisibles". Le nombre de chômeurs officiel est opposé au nombre de chômeurs officieux. Le gouvernement parle de 3 103 000 chômeurs, il s'agit de la catégorie A, avec la prise en compte de l'ensemble des catégories (chômeurs d'Outre-Mer, travailleurs en activité réduite, en formation, en contrats aidés), on atteint 5 581 000 chômeurs. A ceux-là s'ajoutent les chômeurs invisibles, à savoir, les 1 300 000  personnes au RSA, les1 500 000 travailleurs à temps partiel non désiré ou subi, les 830 000 découragés répertoriés ne s'inscrivant plus à Pôle-Emploi, on arrive à un total de 9 211 800 Français broyés par la sinistre menotte d'Adam Smith, avec l'aide de l'Europe néolibérale qui conduit notre continent à la ruine.


                                                     

                                                            

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