Le collectif Roosevelt 2012 sonne le réveil devant l'Assemblée nationale, le mardi 14 mai 2013
Le collectif est venu réveiller les députés en organisant une réunion, avec des interventions diverses, sur les sujets qui préoccupent de plus en plus de Français: la récession, le chômage, la perte du pouvoir d'achat, la crise majeure qui couve. Jusqu'à présent le gouvernement de gauche, à la botte de Bruxelles, qui s'obstine à ruiner les nations européennes à grands coups de rigueur et de dérégulation, de destruction du tissu social, ce gouvernement ne sait que coller des rustines au bateau qui coule. Il obéit à la Commission européenne non élue, devant laquelle et Baroso en tête (dont le pays natal, le Portugal atteint des sommets de pauvreté): notre Président est allé quémander, presque se faire tirer les oreilles, quelques mois de délais pour la vraie rigueur, celle qui va mettre le pays au niveau de la Grèce, de l'Espagne notamment, parce que les autres pays d'Europe ne sont guère reluisants, à l'instar de l'Allemagne avec ses 11 millions de pauvres, ses emplois précaires. Un pays qui envoie ses seniors mourir en Roumanie afin des faire des économies. Une honte.
Il me paraît donc important de faire une digression dans le cours normal de cet article afin de délivrer cette information révélatrice du mensonge dans lequel l'Europe est plongé.Le pays le plus riche d'Europe délocalise ses vieux afin de les envoyer à l'étranger dans des mouroirs à bas prix, loin de leurs familles, de leur pays dans lequel ils ont travaillé toute leur vie.
Voir et lire:la délocalisation des vieux en Allemagne (le pays le plus apprécié du monde)
https://www.youtube.com/watch?v=4e-dKqM6MkI
Un nombre croissant de vieux sont délocalisés, un geste inhumain
Article sur cette pratique écœurante (Humanité)
Article Courrier International Le Monde
Voici après cette vidéo et ces liens la transcription écrite de l'introduction d'Edwy Plenel (un grand journaliste) Lors de ce premier réveillon du mardi destiné à sortir les élus de leur somnolence.
"Nous sommes ici en tant que citoyens, c'est un beau titre, c'est un titre qui nous oblige et qui nous requiert.Nous sommes citoyens,c'est à dire nous sommes comptables d'un bien commun qui est la démocratie, celle où s'exprime la volonté générale, celle où se construit l'avenir d'un peuple, d'une nation, d'un continent, en l’occurrence de notre pays et de l'Europe. Et si nous sommes ici, c'est pour rappeler à celle-ci et ceux-la nos délégués, nos représentants, nos élus de la Nation, les députés qui siègent à l'Assemblée nationale que nous leur avons délégué par le mandat qu'ils ont pour cinq ans, une partie de notre pouvoir, mais que notre pouvoir nous l'abandonnerons pas, que la démocratie représentative ne s'arrêtent pas au lendemain du vote et qu'elle se poursuit par la démocratie participative. Nous sommes citoyens et nous faisons partie de la démocratie et c'est dans cette dialectique entre les élus et la société que se construit l'avenir.
Alors si nous sommes ici, c'est parce qu'un collectif, il y a un an, avait avant les élections présidentielles, avait pris date pour cette relation entre les citoyens et ceux qui allaient faire la nouvelle majorité. Ce collectif, c'est Roosevelt 2012, du nom de ce président des États-Unis, Franklin Delanoe Roosevelt qui est associé à ce New Deal des années trente qui a permis ce sursaut démocratique, social des États-Unis d'Amérique,lequel sursaut a eu l’impact que l'on sait sur la victoire contre les forces de la barbarie et aussi sur les Trente Glorieuses de notre continent de valeurs démocratiques et sociales. Roosevelt 2012 est un collectif qui rassemble des citoyens de diverses sensibilités, sans parti ou avec parti et pratiquant toutes sortes d'activités et qui sont tous d'accord dans une dynamique de majorité d'idées, pour des dispositions, des mesures d'urgence pour sortir de ce sentiment dépressif, de fatalité, de piétinement, de dépression, de déclin qui traverse notre pays et qui paradoxalement est plus présent au sommet que dans la vivacité du pays lui-même. Et si Roosevelt 2012 a décidé un an après, de faire ce rassemblement, tous les mardis, pendant un mois, on verra, à côté de l'Assemblée nationale, pour dire à celle-ci que ces mesures, ces mesures d'urgence, ces mesures immédiates, les parlementaires devraient s'en emparer.Il est déjà trop tard, ils ont trop attendu.
Dans les neuf mesures d'urgence, qu'il y a dans Le petit livre manifeste de Roosevelt 2012, il y a une, la quatrième qui dit: "Lutter sans pitié, d'urgence et de manière concrète et réaliste contre les paradis fiscaux". C'était à l'ordre du jour, tout était connu et il faut une affaire Cahuzac ou un petit offshore leak, à l'échelle mondiale pour qu'on se dise tout à coup: "Oui, il faut faire quelque chose contre les paradis fiscaux.". Mesdames, Messieurs les parlementaires, n'attendez pas, emparez-vous de cela, vous n'êtes partis, de vos étiquettes, et faites des majorités d'idées sur ces problèmes... Et si Médiapart a accepté d'animer, d'introduire tous ceux qui vont intervenir après moi, c'est parce que Médiapart est un journal citoyen, participatif et pluraliste et parce que ces mesures à la fois radicales et pragmatiques, rejoignent la diversité de ses lecteurs.
Alors ce soir, cela va se passer ainsi: plusieurs intervenants vont suivre; les premiers vont dire l'urgence, l'extrême gravité de la situation, a été passé le cap de 5 millions de chômeurs et qu'il y en a 1000 de plus chaque jour de toutes catégories confondues et auxquels on pourrait ajouter 8 à 10 millions de Français qui sont au seuil de la pauvreté. Dire l'urgence, dire l'extrême gravité de la situation et dans un deuxième temps dire quelles solutions envisager et dire aussi qu'une autre politique est possible et que la solution du chacun pour soi, du bouc émissaire, de la haine de l'autre, du replis, n'est pas fatale. Que dans cette course de vitesse on peut l'emporter. Jean Jaurès qui était cité dans ce manifeste avec les deux inspirateurs, Pierre Larrouturou et Edgard Morin et Stéphane Hessel qui nous a quitté, lesquels disent cette urgence, Jean Jaurès disaient il y a cent-dix ans de cela: " La République c'est la confiance et l'audace." Nous savons tous et c'était aussi le propos de Roosevelt 2012 que s'il y a de la défiance aujourd'hui, c'est parce qu'il y a eu trop de prudence, trop d'attente, trop de temps perdu. S'il y avait eu l'audace, il y aurait plus de confiance dans le pays....."
Les mesures de bon sens préconisées par le collectif
Eviter l’effondrement
en aménageant la dette
Est-il normal que les Etats payent 600 fois plus cher
que les Banques privées ? On a appris récemment que la Réserve fédérale
américaine a secrètement prêté aux banques en difficulté la somme gigantesque
de 1.200 milliards au taux incroyablement bas de 0,01 %. Au même moment, dans de
nombreux pays, les peuples subissent de plein fouet des plans d’austérité car
les marchés financiers ne prêtent de l’argent à certains États qu’à des taux de
6, 7 ou 11 %. Asphyxiés par de tels taux d’intérêt, les gouvernements sont
poussés à bloquer les retraites, les allocations familiales ou les salaires des
fonctionnaires et à couper dans les investissements, ce qui accroît le chômage
et va nous faire plonger bientôt dans une récession d’une extrême gravité.
Est-il normal que, en cas de crise, les banques
privées, qui se financent d’habitude à 1 % auprès des Banques centrales,
puissent bénéficier de taux à 0,01 % mais que, en cas de crise, les Etats
soient obligés, au contraire, de payer des taux 600 ou 800 fois plus
élevés ?
Dégager de nouvelles marges financières
Le taux
d’impôt sur les bénéfices des entreprises n’est que de 25 % en moyenne en
Europe contre 40 % aux Etats-Unis. C’est le monde à l’envers ! On
croyait que les Etats-Unis étaient les plus libéraux mais ils taxent plus que
nous les bénéfices des entreprises.
Taux moyen d’impôt sur les bénéfices des entreprises
|
U.S.A.
|
40 %
|
Europe
|
25 %
|
Pourquoi
l’Europe a-t-elle un taux aussi faible ? Depuis l’adhésion de l’Irlande et
de la Grande-Bretagne, en 1973, tous les états européens sont poussés au
moins-disant fiscal par les états qui baissent leur impôt sur les bénéfices
pour attirer les entreprises. L'Irlande a baissé son taux à 12 % et tous les
états membres ont du baisser leur impôt sur les bénéfices… Au niveau européen,
le taux moyen d'impôt sur les bénéfices a baissé d'un tiers en vingt ans. Ce
moins-disant fiscal est l'une des causes importantes de l’endettement public.
Mettre fin
au sabordage fiscal
Pour sortir
de notre dépendance aux marchés et rééquilibrer nos comptes publics, on peut
trouver aussi d’importantes marges de manœuvre au niveau national en
annulant une bonne partie des baisses d’impôts octroyées aux grandes
entreprises et aux citoyens les plus riches depuis 10 ans.
Le rapport
du député UMP Gilles Carrez publié le 5 juillet 2010 montre que si on annulait
l’ensemble des baisses d’impôts votées depuis 2000, l’Etat aurait chaque
année 100 milliards de plus dans ses caisses. Si nous revenions
simplement à la fiscalité qui existait en 2000 (nul ne la jugeait confiscatoire
ou sovietiforme), notre déficit se transformerait en excédent !
L’Etat a
perdu 100 milliards de recette fiscales selon les Echos du 5 juillet
Boycotter les
paradis fiscaux
Un rapport
du Parlement européen estime que la fuite vers les paradis fiscaux provoque
chaque année un manque à gagner fiscal de l’ordre de 1 à 1,5% du PIB pour
chaque État membre. En France, c’est chaque année une perte de 20 à 30
milliards d’euros. Au-delà des beaux discours, aucune action sérieuse n’est
engagée aujourd’hui pour les lutter contre les paradis fiscaux.
Limiter au maximum les licenciements
L’Allemagne
a connu en 2009 une crise économique deux fois plus grave que notre pays.
Pourtant, malgré un choc économique 2 fois plus fort, le chômage a augmenté 6
fois moins en Allemagne qu’en France.
|
Récession
2009
|
Evolution
du chômage
|
Allemagne
|
- 4,6 %
|
+ 220.000
|
France
|
- 2,3 %
|
+
1.200.000
|
Comment
expliquer ce « miracle » ? Les syndicats allemands sont allés
voir Angela Merkel pour exiger que le licenciement devienne un dernier recours
et que la règle générale soit de garder le maximum de salarié(e)s, le maximum
de compétences, dans l’entreprise en développant le Kurzarbeit.
Sécuriser les précaires
Dans chacun
de nos pays, chaque mois, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes
arrivent en fin de droit et basculent dans une très grande précarité. Vu la
gravité de la crise et le peu d’espoir d’un retour rapide au plein-emploi, il
est urgent de prolonger l’indemnisation des chômeurs et d’améliorer leur
accompagnement et leur accès à la formation.
Interdire aux banques de spéculer avec notre argent, séparer les banques de dépôt et les
banques d'affaires
Pour
protéger l’épargne des citoyens et ne pas faire courir de risques aux finances
publiques ni au financement de l’économie réelle, le principe d’une séparation
étanche entre Banques de dépôt et Banques d’affaires vient d’être acté en
Grande-Bretagne mais les lobbies ont obtenu que son application soit repoussée
à… 2019 ! C’est évidemment beaucoup trop tard. Vu le risque qu’une crise
majeure éclate bientôt sur les marchés financiers, il faut mettre en œuvre
cette réforme sans tarder pour protéger l’économie réelle.
Pour
interdire aux banques de spéculer avec l’argent de M. et Mme Tout-le-monde, il
faut séparer les banques de dépôt et les banques d’affaires. C’est une
des premières réformes qu’a fait adopter Roosevelt en 1933 en faisant voter le
Glass Steagal Act.
Créer une vraie Taxe sur les Transactions Financières
Si une telle
taxe avait été créée en 2008, même à un taux très faible, elle aurait déjà
rapporté entre 250 et 600 milliards. La crise grecque aurait pu être réglée
très vite, sans demander d’efforts aux peuples d’Europe. Qu’attendons-nous pour
créer enfin cette taxe et rassurer le peuple allemand comme les autres peuples
d’Europe en leur disant que c’est la dernière fois qu’on leur a demandé un
effort injuste ?
Dorénavant,
ce sont les marchés financiers qui seront mis à contribution pour abonder le Fonds européen de Stabilité.
Lutter contre les délocalisations
Imposer le respect des normes sociales et
environnementales dans le commerce mondial en convoquant un nouveau Sommet de
Philadelphie
En 1944,
avant de convoquer le sommet de Bretton-Woods qui va reconstruire le système
financier international, Roosevelt organisait le sommet de Philadelphie, qui
adoptait comme priorité absolue le respect d’un certain nombre de règles
sociales : "le travail n’est pas une marchandise. (…) Il n’y aura pas
de paix durable sans justice sociale" affirmaient Roosevelt et les autres
chefs d’état avant de définir des règles sur les salaires, le temps de travail
et le partage entre salaires et dividendes…
Des règles très
concrètes à respecter dans chaque pays comme dans le commerce mondial. Avant
que les néolibéraux ne les démantèlent, ces règles ont permis 30 ans de
prospérité sans dette.
Investir dans une vraie politique du logement pour créer massivement des emplois et faire baisser les loyers
Peut-on supprimer 40.000 emplois dans le secteur du bâtiment quand
il manque 800.000 logements en France et que le niveau des loyers est
tel que 1.800.000 ménages ont de grandes difficultés pour payer leurs
loyers ?
Quel non-sens ! On supprime des milliers d’emplois dans le
bâtiment alors qu’on manque de 800.000 logements. La part des dépenses
engagées par la collectivité publique en faveur du logement est à son
niveau le plus bas depuis 30 ans. Un recul qui vient essentiellement de
la diminution de la contribution de l'Etat.
"Vu notre démographie, pour sortir de la crise, il faut construire
500.000 nouveaux logements par an, pendant 5 ans au moins, dont 150.000
logements vraiment sociaux, explique le Délégué général de la fondation
Abbé Pierre, Patrick Doutreligne. Aujourd’hui, on n’en construit pas
plus de 400.000 par an alors que, dans les années 70, on était
effectivement capables d’en construire 550.000 par an. Il faut
évidemment éviter de recommencer certaines erreurs commises dans les
années 70, mais on voit bien que c’est une question de volonté
politique."
Déclarer la guerre au dérèglement climatique
Toutes les études récentes montrent que le dérèglement climatique
est plus rapide et a des conséquences plus graves que ce qu’on annonçait
il y a 5 ou 10 ans. L’ensemble des pays occidentaux continue à produire
chaque année plus de gaz à effets de serre. La Chine inaugure chaque
semaine une ou deux centrales au charbon. En Sibérie, le dégel du
permafrost libère dans l’atmosphère d’importantes quantités de
méthane... Bilan ? La production de CO2 et de méthane augmente chaque
année et l’océan en stocke moins que prévu… Si rien ne change, nous
risquons bientôt de franchir un seuil après lequel il sera très
difficile ou impossible de faire marche arrière.
Si nous voulons "gagner la course de vitesse" et sauver notre
planète, il ne suffit pas de parler de "développement durable" ou de
mettre en œuvre très lentement des Conventions internationales très peu
ambitieuses. Si nous voulons gagner la course de vitesse, si nous ne
voulons pas laisser à nos enfants une planète invivable, il faut AGIR.
Il faut qu’un pays ou un groupe de pays passe à l’action et apporte très
vite la preuve "grandeur nature" qu’on peut effectivement diviser par 4
la production de gaz à effet de serre sans pour autant renoncer à une
vie agréable.
Développer l’économie sociale et solidaire
Développer l’Économie sociale et solidaire (ESS) est un élément
clé du changement de société que nous appelons de nos vœux. L’ESS ouvre
en effet la voie d’un modèle économique et social au service des
citoyens, au plus près des territoires. Elle cherche à produire et à
répartir plus équitablement les richesses, à animer un projet économique
de manière plus respectueuse des personnes, de l’environnement et des
territoires. C’est une économie qui rassemble, qui a déjà fait les
preuves de son efficacité et qui peut se développer dans tous les
domaines.
L’Économie Sociale et Solidaire représente déjà aujourd’hui plus
de 10 % des salariés et 14% de l’emploi privé, soit 2,3 millions de
personnes qui travaillent dans plus de 210.000 établissements. Par
ailleurs, 19 millions de Français adhèrent à une mutuelle de santé ;
plus de 20 millions sont sociétaires d’une banque coopérative ; 20,7
millions sont sociétaires d’une mutuelle d’assurance ; on dénombre entre
11 et 14 millions de bénévoles et plus d’un Français sur 4 adhèrent à
une association.
Négocier un autre partage du temps de travail et un autre partage des revenus
« La question du temps de travail mérite mieux que le débat
caricatural que nous avons eu il y a quelques années, affirmait le 23
octobre 2010 le Président de la Commission Emploi du MEDEF. Aujourd’hui,
il est très difficile de trouver un emploi stable avant 28 ou 30 ans.
Puis, entre 30 et 40 ans, on demande aux gens de travailler plein-pot et
de tout réussir en même temps : leur vie privée et leur vie
professionnelle. Puis vers 55 ans, on les jette comme de vieux mouchoirs
tout en leur demandant de cotiser plus longtemps. Objectivement, cela
n’a pas de sens, continuait Benoît Roger-Vasselin devant une assistance
étonnée. Il faut rouvrir le débat sur une autre répartition du temps de
travail tout au long de la vie.»
Le partage du travail actuel est un non-sens :
- d’un côté tous ceux et celles qui font 0 heures par semaine car ils sont au chômage.
- de l’autre, tous ceux qui travaillent plein pot (et parfois
trop) : la durée réelle d’un plein temps est supérieure à 38 heures
d’après l’INSEE
- au milieu, toutes celles et ceux qui galèrent avec des petits boulots à temps partiel, sur la semaine ou sur l’année.
Cette forme de partage du travail est un non-sens car elle
provoque une énorme souffrance aussi bien du côté de ceux qui
travaillent 0 heure par semaine que du côté de ceux qui travaillent
plein-pot mais acceptent de plus en plus des emplois stressants ou
médiocrement payés car ils ont peur d’être dans le prochain plan social
(« si tu n’es pas content, va voir ailleurs »). Ce partage du travail
profite essentiellement aux actionnaires dont les revenus n’ont jamais
été aussi élevés.
Investir dans une vraie politique du logement pour créer massivement des emplois et faire baisser les loyers
Peut-on supprimer 40.000 emplois dans le secteur du bâtiment quand
il manque 800.000 logements en France et que le niveau des loyers est
tel que 1.800.000 ménages ont de grandes difficultés pour payer leurs
loyers ?
Quel non-sens ! On supprime des milliers d’emplois dans le
bâtiment alors qu’on manque de 800.000 logements. La part des dépenses
engagées par la collectivité publique en faveur du logement est à son
niveau le plus bas depuis 30 ans. Un recul qui vient essentiellement de
la diminution de la contribution de l'Etat.
"Vu notre démographie, pour sortir de la crise, il faut construire
500.000 nouveaux logements par an, pendant 5 ans au moins, dont 150.000
logements vraiment sociaux, explique le Délégué général de la fondation
Abbé Pierre, Patrick Doutreligne. Aujourd’hui, on n’en construit pas
plus de 400.000 par an alors que, dans les années 70, on était
effectivement capables d’en construire 550.000 par an. Il faut
évidemment éviter de recommencer certaines erreurs commises dans les
années 70, mais on voit bien que c’est une question de volonté
politique."
Déclarer la guerre au dérèglement climatique
Toutes les études récentes montrent que le dérèglement climatique
est plus rapide et a des conséquences plus graves que ce qu’on annonçait
il y a 5 ou 10 ans. L’ensemble des pays occidentaux continue à produire
chaque année plus de gaz à effets de serre. La Chine inaugure chaque
semaine une ou deux centrales au charbon. En Sibérie, le dégel du
permafrost libère dans l’atmosphère d’importantes quantités de
méthane... Bilan ? La production de CO2 et de méthane augmente chaque
année et l’océan en stocke moins que prévu… Si rien ne change, nous
risquons bientôt de franchir un seuil après lequel il sera très
difficile ou impossible de faire marche arrière.
Si nous voulons "gagner la course de vitesse" et sauver notre
planète, il ne suffit pas de parler de "développement durable" ou de
mettre en œuvre très lentement des Conventions internationales très peu
ambitieuses. Si nous voulons gagner la course de vitesse, si nous ne
voulons pas laisser à nos enfants une planète invivable, il faut AGIR.
Il faut qu’un pays ou un groupe de pays passe à l’action et apporte très
vite la preuve "grandeur nature" qu’on peut effectivement diviser par 4
la production de gaz à effet de serre sans pour autant renoncer à une
vie agréable.
Développer l’économie sociale et solidaire
Développer l’Économie sociale et solidaire (ESS) est un élément
clé du changement de société que nous appelons de nos vœux. L’ESS ouvre
en effet la voie d’un modèle économique et social au service des
citoyens, au plus près des territoires. Elle cherche à produire et à
répartir plus équitablement les richesses, à animer un projet économique
de manière plus respectueuse des personnes, de l’environnement et des
territoires. C’est une économie qui rassemble, qui a déjà fait les
preuves de son efficacité et qui peut se développer dans tous les
domaines.
L’Économie Sociale et Solidaire représente déjà aujourd’hui plus
de 10 % des salariés et 14% de l’emploi privé, soit 2,3 millions de
personnes qui travaillent dans plus de 210.000 établissements. Par
ailleurs, 19 millions de Français adhèrent à une mutuelle de santé ;
plus de 20 millions sont sociétaires d’une banque coopérative ; 20,7
millions sont sociétaires d’une mutuelle d’assurance ; on dénombre entre
11 et 14 millions de bénévoles et plus d’un Français sur 4 adhèrent à
une association.
Négocier un autre partage du temps de travail et ub autre partage des revenus
« La question du temps de travail mérite mieux que le débat
caricatural que nous avons eu il y a quelques années, affirmait le 23
octobre 2010 le Président de la Commission Emploi du MEDEF. Aujourd’hui,
il est très difficile de trouver un emploi stable avant 28 ou 30 ans.
Puis, entre 30 et 40 ans, on demande aux gens de travailler plein-pot et
de tout réussir en même temps : leur vie privée et leur vie
professionnelle. Puis vers 55 ans, on les jette comme de vieux mouchoirs
tout en leur demandant de cotiser plus longtemps. Objectivement, cela
n’a pas de sens, continuait Benoît Roger-Vasselin devant une assistance
étonnée. Il faut rouvrir le débat sur une autre répartition du temps de
travail tout au long de la vie.»
Le partage du travail actuel est un non-sens :
- d’un côté tous ceux et celles qui font 0 heures par semaine car ils sont au chômage.
- de l’autre, tous ceux qui travaillent plein pot (et parfois
trop) : la durée réelle d’un plein temps est supérieure à 38 heures
d’après l’INSEE
- au milieu, toutes celles et ceux qui galèrent avec des petits boulots à temps partiel, sur la semaine ou sur l’année.
Cette forme de partage du travail est un non-sens car elle
provoque une énorme souffrance aussi bien du côté de ceux qui
travaillent 0 heure par semaine que du côté de ceux qui travaillent
plein-pot mais acceptent de plus en plus des emplois stressants ou
médiocrement payés car ils ont peur d’être dans le prochain plan social
(« si tu n’es pas content, va voir ailleurs »). Ce partage du travail
profite essentiellement aux actionnaires dont les revenus n’ont jamais
été aussi élevés.
Faire éclore la démocratie et changer les institutions
«L’élargissement rend indispensable une réforme fondamentale des
institutions, affirmait Joschka FISCHER, le Ministre allemand des
affaires étrangères, en mai 2000. Dans le système actuel, il n’y a que
des CHEFS d’Etat et des CHEFS de gouvernement autour de la table de
décision. Sur une question importante, mettre un CHEF en minorité est
quasi-impossible car c’est prendre le risque d’humilier tout son pays…
Il faut donc que les 27 soient d’accord, à l’unanimité, pour que l’on
change le contenu d’une politique.
Avec un tel système, aucune alternance n’est possible. La
paralysie est assurée. Et quand les politiques sont paralysés, ce sont
les technocrates ou le marché qui font la loi. Alors que si l’on adoptait un système parlementaire, comme le proposaient les Allemands en 2000...
Négocier un vrai Traité de l’Europe sociale
« Votez Oui à Maastricht et on se remettra au travail tout de
suite sur l’Europe sociale » affirmait Jacques Delors quelques jours
avant le référendum sur Maastricht en 1992. Il reconnaissait que le
Traité était très insuffisant en matière sociale mais demandait aux
citoyens de ne pas casser la dynamique européenne. Le Oui était passé de
justesse.
Vingt ans plus tard, alors que la crise sociale s’aggrave dans
tous nos pays, les Traités européens sont de nouveau en discussion. Les
peuples ne peuvent plus se contenter de promesses. Il faut passer aux
actes.
Réguler nos échanges avec la Chine est une question fondamentale,
mais comment éviter que notre production industrielle soit délocalisée
au sein même de l’Europe ?
Le site Roosevelt 2012
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