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mercredi 27 juin 2012

La poésie surréaliste



Poésies en prose

Nous étions tous les deux au cinéma. Au lieu de regarder le film, c'était elle que je regardais. Je touchai ses boucles et lui lissai les cils. Puis je lui baisai les genoux et lui mis sur son ventre une cocotte en papier que j'avais confectionné avec les billets.
Elle regardait le film et riait. Alors, je caressai sa poitrine et chaque fois que je pressai un de ses seins, un poisson bleu en sortait
                                                                           
                                                                                 Fernando Arrabal, La pierre en folie


Il y avait une fois

Il y avait une fois une alouette-vertige qui avait réussi à mettre zéro franc de côté. Aussitôt elle alla chez l'orcanette, sa voisine, acheter du tournesol, chez le blaireau acheter du poil de martre, et se mit à peindre sur des toiles de regards finement tissés.
Elle peint la réalité: le monde tel qu'il ne faut pas qu'il soit, l'intérieur des nuages, l'extérieur des trous, le revers du médaillon, le dessous des cartes, toute l'anatomie minérale et le cristal des êtres vivants, la viande des pensées et la couleur du silence, les panoplies de miroirs et la grande astronomie glandulaire des campagnes, le cou du soleil levant et les accrocs qu'elle même perce dans le vêtement de la nuit.

                                                                                    Jacques-B. Brunuis,


Les rubans et les mèches de ta robe étirée flottent sur le canapé; le parfum de tes jambes dans la grille des bas,rêve sous la voilette, ton corps jaune qui danse, gainé de tulle noir.
Tu coupes les fils qui te lie à la terre, voici les nouvelles plages où va se poser le regard de tes seins, voici la main qui guette le mouvement de ta peau; l'humidité scandaleuse de tes lèvres, au moment où la chair exaspérée se déshabille, rappelle l'instant, charmant, où le zéphir attiré sous tes jupes proféra des fourrures-nuit.
                
                                                                                      
                                                                                    Guy Cabanel


                                                              Paul Delvaux
                                                 

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