Powered By Blogger

mardi 4 mai 2010

Le corps est le tombeau de l'âme selon Platon



Je ne résiste pas avant de continuer l'article sur "la science de la voracité" de faire un petit détour en arrière afin de revenir vers Platon, l'homme aux larges épaules, c'est la traduction de son nom , lui qui n'hésitait pas à enfiler la cuirasse pour aller livrer bataille contre tel ou tel ennemi car il faut bien l'avouer, les Grecs anciens étaient philosophes mais aussi très querelleurs et d'ailleurs, les historiens considèrent qu'ils ont inventé la "tortue", puissante formation de guerriers, hérissée de lances ,de cinq mètres sur laquelle les combattants adverses venaient s'embrocher comme sur une pique à kébab ,ce qui paraît-il provoquait de grosses difficultés pour se débarrasser du corps...La tortue étant utilisée de nos jours ,sur les terrains de rugby, dans un but plus pacifique, pour faire reculer l'adversaire, avec un groupé pénétrant et en n'hésitant pas toutefois à lui passer sur le corps...


La langue grecque joue sur les mots soma, corps et sêma, tombeau , les théologiens et devins anciens considéraient que c'était en punition de certaines fautes que l'âme avaient été attelée au corps et ensevelie en lui ,comme dans un tombeau.
Voici ce que dit Platon dans le Gorgias ,un dialogue destiné à combattre ceux qui faisait l'apologie de la force car à cette époque, le Vème siècle avant J.C, les aspirants tyrans qui considéraient que les lois étaient pour les faibles ne manquaient pas.

" Quand à moi, j'ai entendu un jour un sage dire qu'en réalité nous sommes morts, que notre corps est un tombeau et que la partie de l'âme qui renferme les passions est toute prête à se laisser entraîner et bouleverser. Un charment faiseur de mythes, peut-être un Sicilien ou un Italien a, en jouant sur les mots, appelé " tonneau sans fond" la partie de l'âme où se trouvent les passions, chez les gens dépourvus de sens- en raison de sa facilité à se laisser entraîner et persuader-, fondant la comparaison de ces individus avec un tonneau percé, impossible à remplir, sur leur caractère incontinent et intempérant. tout se passe en effet comme si on essayait de remplir d'eau le tonneau percé, avec un seau qui serait lui aussi percé: selon lui, le seau percé c'est l'âme: c'est du moins ce que m'a dit mon interlocuteur."
                                                                                                       Platon, Gorgias, 493a, éd .Gallimard, 1988



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire