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mardi 15 février 2011

Deux extraits à méditer, le paradoxe de la conscience du corps et la compréhension de ce paradoxe




Le paradoxe de la conscience du corps

" Le paradoxe de la conscience du corps est celui-ci: il faut que la conscience descende dans le corps pour pouvoir comprendre comment elle y est attachée; après seulement, elle peut penser sérieusement à s'en détacher. A ce moment -là, la désenditification n'est pas un affaiblissement, mais un renoncement, car elle permet de s'identifier au Soi, à sa vraie nature; c'est dans ce sens qu'on répète dans le Zen: "Aller au-delà du corps et de l'esprit". De même que ce sont les gens stupides qui gémissent piteusement: "Faibles, nous sommes faibles".
Il faut tenir le juste milieu entre l'écoute et la maîtrise du corps: si on n'a que la maîtrise sans l'écoute, on tombe dans la moralisation pure et dans le refoulement. Si on n'a que l'écoute et pas la maîtrise, on tombe soit dans l'hypocondrie, soit dans une sorte de pansexualisme qui fait régresser du point de vue spirituel. On revient alors à une centration sur soi, un égoïsme plat que l'on observe parfois chez des gens qui ont fait dix ans de psychanalyse - non content de courir après la satisfactin de leurs besoins conscients, ils courent en plus près la satisfaction de leurs besoins inconscients..."   Marcher, méditer, michel Jourdan /Jacques Vigne, Albin Michel, Paris , 1998.

La compréhension de ce paradoxe

La compréhension profonde de ce paradoxe du corps permet de réconcilier les deux propos apparemment contradictoire de Nietzsche et de François d'Assise. Le premier disait à peu près cela dans le Zarathousta: "Il y a plus de sagesse dans votre corps que dans toute votre raison" et le second considérait qu'il fallait traiter son corps comme "Frère l'âne". La sagesse qui monte du corps ne peut exister que parce que le corps est conscient. De même , quand l'âne est bien monté, son énergie est orienté par une conscience. Dans les deus cas, le but recherché est cette conscience-sagesse, et non pas le corps comme une sorte d'objet de consommation selon ce que souhaiterait un certain "esprit du temps" actuel: il faut savoir choisir entre l'esprit du temps et l'esprit tout court."  Ibid..


                                   

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