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vendredi 21 octobre 2011

La démondialisation, points de vue


De nombreux Américains, victimes de la crise financière, vivent désormais dans des villages de tentes. Selon Libération, ce phénomène est très sensible en Californie mais, en faisant des recherches sur You Tube, on s'aperçoit que que de nombreux états sont touchés par cette catastrophe sociale que les financiers, les fameux marchés, les agences de notation, ignorent totalement.

Voici donc une vidéo intitulée "Tent cities spring up in L.A.", des villages de tentes surgissent à L.A., dans lequel la présentatrice expose le triste sort de ceux dont le domicile a été saisi, ceux qui ont perdu leur travail... Dans le même ordre d'idée, on peut trouver des vidéos qui montrent des gymnases ou salles de spectacle transformés en salle de soins où les plus démunis sont pris en charge par des médecins, dentistes, ophtalmologistes bénévoles.

                                  Les Américains sont en train de devenir des Indiens, à qui le tour en Europe?



   
En Europe, la situation n'est guère meilleure. Voici un copié-collé provenant de la page d'accueil OrangeLes grandes associations caritatives françaises ont appelé vendredi les dirigeants européens à sauver le financement de l'aide alimentaire européenne et à "ne pas abandonner" les 18 millions de pauvres, au lendemain d'un nouveau rendez-vous raté des ministres de l'Agriculture.
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Photographe : Mychele Daniau :: Logo des Restos du Coeur  
 
Sans un déblocage rapide de la situation, "une catastrophe humanitaire" menace l'Union européenne dès 2012, ont de nouveau alerté les Restos du Coeur, la Croix-Rouge française, la Fédération des banques alimentaires et le Secours populaire."Les problèmes de carences alimentaires, de déséquilibre nutritionnel, risquent de réapparaître en Europe, pour la première fois depuis l'après-Guerre", a prévenu auprès de l'AFP Olivier Berthe, président des Restos du Coeur.
Créé en 1987, le Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) permet de financer sur le budget de la Politique agricole commune (PAC) l'aide alimentaire de 18 millions d'Européens pauvres dans 19 des 27 Etats membres.Mais son avenir est en sursis.
Suite à une décision de la Cour de justice européenne, la Commission européenne a annoncé en juin une baisse de 80% de son financement pour 2012, à 113 millions d'euros contre 480 millions prévu initialement.
Il risque même de disparaître en 2013.

Après plusieurs rencontres pour tenter de résoudre cette crise, les ministres de l'Agriculture n'ont une fois de plus pas pu se mettre d'accord jeudi à Luxembourg: six états (Allemagne, Suède, Royaume-Uni, Danemark, République tchèque et Pays-Bas) ont bloqué le maintien du PEAD, considérant que son financement ne devait plus relever de la PAC, mais de budgets sociaux gérés par chaque Etat.
"Sauf nouvelle décision, le PEAD sera donc bel et bien amputé de 80% en 2012", redoute Didier Piard, responsable de l'action sociale de la Croix-Rouge française.
"Une preuve d'égoïsme", a déploré le commissaire européen à l'Agriculture Dacian Ciolos; "Scandaleux!", a dénoncé le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire.
Après ce nouvel échec, les quatre grandes associations françaises bénéficiaires du PEAD en ont pour la première fois appelé vendredi aux "chefs d'état et de gouvernement européens" pour qu'ils "n'abandonnent pas les plus pauvres".
En France, troisième pays bénéficiaire des fonds européens derrière l'Italie et la Pologne, le PEAD représente 23% à 55% des denrées collectées par les associations.
Mais si son budget fond à 15 millions d'euros, contre 78 millions précédemment, les associations risquent de manquer de denrées dès les premiers mois de 2012. Sur l'ensemble de l'année, 130 millions de repas sur les 440 millions actuellement distribués pourraient ne plus l'être.
Certaines, comme la Croix-Rouge, ont déjà indiqué qu'elles se tourneraient alors vers le gouvernement "pour trouver des solutions rapides".
Bruno Le Maire a souligné jeudi dans La Croix que le gouvernement est "déterminé à ne pas (les) laisser tomber".
Mais là où la crise frappe le plus fort, comme en Espagne, en Grèce ou au Portugal, les gouvernements risquent de refuser de débloquer des fonds, estiment les associations.A la Fédération française des banques alimentaires (FFBA), on compte plus que jamais sur "la générosité des Français lors de la grande collecte des 25 et 26 novembre" pour construire des stocks qui permettront de faire face à la pénurie annoncée pour début 2012.
Aux Restos du Coeur, on estime toutefois que la marge de manoeuvre est quasiment inexistante.
"Les donateurs sont eux aussi touchés par la crise", souligne Olivier Berthe, et "nous avons déjà fait de gros efforts pour faire face à une augmentation de la demande de 25% en trois ans".
                        

        Pour en savoir plus: Observatoire des inégalités  ***clic***                                               


                               
             Plus de 100 millions de repas servis en 2010...

Une réflexion sur une possibilité d'une éventuelle taxation des transactions financières fait d'une proposition courageuse au Parlement Européen qui va réfléchir à la possibilité en question (autant dire que c'est pour les calendes grecques).

Les transactions financières ne sont pas taxées jusqu'à présent alors que tout est taxé. Le Parlement Européen, cet usine à gaz qui s'emmêle les tuyaux,sollicité par mère courage, la Chancelière A.M. a voté récemment en faveur d'une proposition visant à réfléchir à l'éventualité d'une taxe de 0,01  ou de 0,05 pour cent sur l'ensemble des transactions financières en Europe. Les députés européens encouragent (encore du courage) l'ensemble des pays de la planète à suivre cet exemple.
Selon les déclarations officielles ( anciennement les "milieux autorisés", cette taxe rapporterait 200 milliards d'euros, chaque année.

A vos calculettes: si 0,01 ou 0,05 pour cent (peu importe, on n'est pas à quelques euros près) représente 200 milliards, quel est le montant des transactions financières non taxées?
                   

mardi 18 octobre 2011

La démondialisation, points de vue

Interview de Jacques Sapir, réalisée par Xerfil-Canal, la chaîne de la réflexion économique


Présentation de l'émission


Le monde est-il encore global? Partout on voit un retour au rôle des Etats et des manoeuvres  protectionnistes. Depuis des mois, s'est installé un climat de guerre monétaire. D'ailleurs même en Europe, la zone euro est en crise. Un nombre croissant d'économistes n'hésitent plus à évoquer les inconvénients de la monnaie unique. On n'ose même plus rêver d'union politique ou de fédéralisme économique. Quant à la France, son modèle de croissance basé sur la consommation, elle se trouve dans une impasse avec un déficit  du commerce extérieur record. Un constat s'impose désormais: chacun préfère défendre ses intérêt nationaux plutôt que de coopérer.
Serions en train de vivre le début de la démondialisation? Jacques Sapir, économiste et auteur notamment de " La démondialisation", Directeur d'études à l' Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, professeur d'économie, va donner son point de vue en ce qui concerne ces questions.

                                         

http://lebondosage.over-blog.fr/article-jacques-sapir-et-l-election-presidentielle-de-2012-44918287.html

Musique, Peter Paul and Mary

Jane Jane, une chanson que j'affectionne particulièrement.


Plus moderne, James Blunt, dans cet excellent clip, Same mistake.

                                                   

  James Blunt est né à Tidworth en Angleterre, dans une famille de militaires de père en fils, depuis des générations. Après avoir suivi des études à l'Université de Bristol, il s'engage dans l'armée britannique où il atteindra le grade de capitaine. Ainsi, il participera à la mission de paix de l'ONU au Kosovo. Pendant celle-ci, il prends conscience de son intérêt pour la musique et compose la chanson, No Bravery qui raconte son expérience de la guerre.Il quitte l'armée en 2002 et donne son premier concert à Londres. En 2003, il part pour Los Angeles, enregistre son premier album, You're Beautiful. En 2006, James Blunt remporte le NRJ Music Awards de la révélation internationale de l'année. Une belle vie déjà.

James Blunt
                                                                         

lundi 17 octobre 2011

La démondialisation, points de vue (suite)

Le choc des images, contestable sur le plan argumentatif, mais qui donne à réfléchir.

Usine en Chine
File d'attente de chômeurs devant un "job fair" à Seattle, le Figaro du 13/7/2009
Usines de chaussures en Chine

Après la fermeture de la plupart de ses usines, Roman a le droit à un musée de la chaussure
                                                                                                                                                                                                

La démondialisation, points de vue (suite)



Le point de vue de Philippe Aghion, professeur d'économie à Harvard, d'aprés une interview recueillie par Christophe Alix, Libération du 12/10/2011.

Cet économiste appartient à un courant que l'on peut qualifier de gauche libérale, "ouverte sur le monde" dont le candidat désigné du Parti Socialiste, François Hollande est un représentant. Selon ce spécialiste, "il n'existe pas d'exemples d'économies fermées et prospères". Cependant, le débat sur la démondialisation est toujours selon ses dires  "le reflet de préoccupations légitimes". A noter que pour  Aghion, le mot "démondialisation" est immédiatement connoté par "économie fermée"; tout débat est ainsi entaché de l'argument du pire. Le politiquement correct.

L'analyse est cependant critique:

- précarisation du travail accrue,
- délocalisations provoquant le chômage et la destruction du tissu social,
- contagion de la crise financière d'un pays à l'autre,
- inaptitude flagrante des Etats à protéger leurs populations contre ces nouveaux risques,

"Il est possible d'amortir ces risques et de s'adapter à la nouvelle donne mondiale sans pour autant se replier sur soi." L'exemple de l'Allemagne et de la Scandinavie est donné. "Ce sont des économies très ouvertes, fortement exportatrices, qui ont su tirer parti de la mondialisation, en faire une chance plutôt qu'un handicap. Les Danois, par exemple ont,  avec la "flexicurité", adapté et modernisé leur marché du travail. Ils donnent à la fois plus de liberté aux entreprises, et plus de sécurité et de moyens aux salariés. Grâce à l'imbrication très forte entre l'entreprise et le système de formation, notamment via l'apprentissage, l'Allemagne a réussi à maintenir un fort emploi industriel sur son sol."

Phillipe Aghion en conclue que les pays qui réussissent la mondialisation sont évidemment ouverts sur l'international et ont un fort potentiel de croissance et des taux de chômage bas en adaptant leur système d'enseignement et leur modèle social, en mettant en place une véritable politique industrielle dont l'Europe devrait être l'instigatrice.

Le problème des exportations venant de pays ne respectant pas les normes sociales et environnementales (très appréciés des multinationales et des patrons voyous), "les paradis polluants" selon le mot d'Aghion, est évoqué : "il est tout à fait normal de mettre en place des barrières tarifaires aux frontières de l'UE".
Mais une mise en garde est prononcée à propos de ce "protectionnisme sélectif" propre à devenir "un protectionnisme systématique" qui nuirait à la croissance mondiale et serait "un signal terrible" pour les pays émergents. La Chine par exemple, s'enrichit (c'est le moins qu'on puisse dire) et constitue un débouché de plus en plus important pour nos entreprises. Pour y fabriquer quoi? La question se pose, puisque du moindre bouton de culotte au plus gros téléviseur ou satellite, tout est fabriqué en Chine, ou contrefait, au bénéfice des importateurs qui multiplient les prix de revient par 10, 20 ou trente afin de faire les plus gros bénéfices possibles sur le dos des citoyens européens, les grosses pommes de l'Asie.

" Les entreprises françaises et américaines ont joué à fond la délocalisation sur les nouveaux lieux de consommation en détruisant des pans entiers de nos industries" signale Aghion en citant encore l'exemple des Allemands qui ont "veillé à maintenir    sur leur sol les segments les plus innovants de la chaîne de production."
Les chefs d'entreprise français et américains peuvent à mon sens être fiers de leur sens de l'intérêt général de nos pays. Les citoyens sont contents de vivre dans des pays dotés de telles élites.

                                            

                                              

Musique celtique et syncrétisme culturel

Un peu de musique planante après ces graves sujets:

- la flamboyante Loreena Mc Kennith avec Tango to Evora et Marco Polo;

                                                  




- le planant Denez Prigent, Gortoz a ran

                                       
                                                   
                                            
                                                                
                                           

mercredi 12 octobre 2011

La démondialisation, points de vue



Un  nécessaire changement d'époque


Un nouveau cycle s'annonce après trente années de libéralisme à  l'origine d'une crise mondiale. Le dogme du profit immédiat a brisé les consensus sociaux, affaibli les économies occidentales en y installant le chômage, en favorisant les délocalisations industrielles vers les pays à bas salaires, en développant les emplois précaires et les licenciements boursiers et ce qui est un comble, en réduisant l'imposition des hauts revenus dont les bénéficiaires sont affranchis de toute règle. Par ailleurs, "un assaut  frontal", sans précédent a été donné contre la protection sociale. Les économies occidentales sont fragilisées par ce laisser-faire tragique (démentiel) dont les conséquences morbides ont atteint les états eux-mêmes, surendettés et, à la merci des financiers, des spéculateurs et des agences de notation ( qui ont été incapables de prédire la crise de 2008). La quasi faillite des nations a entraîné l'endettement des ménages, des banques et des entreprises. La coupe est pleine, un retour à une véritable économie s'impose.

France
                             
Grèce
    Un vent de fronde souffle. La droite allemande perd une élection régionale après l'autre, le Danemark est passé à gauche, la droite italienne est en état de décomposition... Après tous les pays d' Europe, avec des variations Nord-Sud, (les manifestations populaires sont plus importantes dans les pays du Sud, alors qu'au Nord, le rôle des syndicats est plus conséquent), Israël entre dans une phase de rejet de cette rigueur unilatérale qui s'abat sur le citoyen de base et  sur les plus démunis.
A présent, les Etats Unis sont également touchés par cette "révolte morale": le mouvement des Indignés se répand dans toute l'Amérique. Joe Biden dit que cela traduit "une suspicion largement partagée envers la manière dont fonctionne le système financier".
Dans le monde arabe, force est de constater que les révoltes, le Printemps Arabe, ont été accélérées par les politiques nuisibles de libération et d'anarchie économique.

" Sous nos yeux, en ce moment même, s'ouvre un nouveau cycle long, celui du retour aux commandes de la puissance publique, après trente années de libéralisme triomphant.". Un libéralisme triomphant et destructeur, des sociétés, des hommes, des protections sociales, de la qualité de vie et de la planète. La sagesse des marchés s'est transformée en fantôme et  mieux en épouvantail, y compris en Chine, où les conflits sociaux se multiplient.
Les citoyens "aspirent partout à un retour de l'Etat arbitre, protecteur et garant du long terme.".   

D'après l'article de Bernard Guetta, Libération (excellent) du 12/10/2011.
                         
                                                                         Les Indignés montent en puissance aux Etats Unis
                                      

Paroles d'Indignés américains  



 " des banques totalement déconnectées de la réalité, qui ont provoqué la crise des subprimes et qui jouent avec le sort de millions de personnes, comme on joue au casino... Nous sommes dans un système politique corrompu, avec deux partis qui se marquent à la culotte et sont dans une impasse." Robert Segal, technicien indigné.  

"Ce que l'on vit aujourd'hui  est le début d'un processus qui doit aboutir à une nouvelle forme de réflexion démocratique. Je suis d'une génération qui n'a plus d'illusion, qui pense qu'elle n'a pas d'avenir. Nous n'avons aucun droit à la parole en Amérique, les citoyens n'ont aucune voix. Tout est bloqué, et la situation au quotidien est de pire en pire." Anj Ferrara, peintre et sculptrice.

"La vérité, c'est que les gens autour de moi en ont assez du système dans lequel on vit, qui est dominé par la finance. C'est la finance qui détruit le tissu social de l'Amérique. Elle a des pratiques illégales, et elle s'est infiltrée partout." Criss Cobb, journaliste.

"Il n'y a plus de place pour l'Américain moyen. Seuls les plus puissants peuvent s'en sortir. Les autres ne peuvent plus payer leurs emprunts immobiliers et n'ont plus d'argent pour vivre décemment. Pendant ce temps, les banques continuent à distribuer des salaires mirobolants et les bonus qui vont avec." Tammy Bick, secrétaire médicale au chômage.

                                               Cleveland contre Wall Street

  • Voici une des critiques de ce film édifiant:
  •  
  • Pariscope - Virginie Gaucher : 2étoiles Cleveland contre Wall Street Cleveland, Ohio. 20 000 familles sont expulsées. La mairie attaque Wall Street. 21 banques s’opposent au procès. Le réalisateur a alors l’idée de filmer un vrai faux procès, réunissant les protagonistes des faits, offrant aux victimes la tribune qu’on leur refuse. Juge, plaignants, avocats, témoins et jury tiennent audience. Les témoignages sont accablants : des clients, parmi les moins éduqués et aux plus bas revenus, tous en quête du modeste rêve américain de posséder sa maison ont obtenu, via des courtiers peu scrupuleux, des financements, puis des refinancements, voire des re-refinancements ! Les taux ? Prohibitifs ! Ces clients étant peu solvables, il fallait bien compenser le risque pris par la banque ! Si on n’a rien compris aux subprimes, cette leçon d’instruction civique expose très clairement la stratégie des financiers. « Tout allait si bien en Amérique » soupire l’un des témoins… Aujourd’hui, pour les banques tout va bien, les expulsions, elles, se poursuivent.
    copié-collé
La crise de la finance globalisée

Il s'agit du titre de l'ouvrage écrit conjointement par Anton Brender et Florence Piscini, deux économistes de qualité. Leur analyse a le mérite d'expliquer la crise actuelle et de poser la responsabilité de la globalisation financière qui s'est accompagné d'une prise de risque accrue des banques. De cette façon, le système est devenu un colosse au pied d'argile qui menace gravement l'économie de la planète. Les politiques au nom de l'idéologie dominante et, croyant fermement à la main invisible des marchés qui par l'opération du Saint-Esprit allait faire en sorte que tout ce beau monde et ce tas de fric dont les citoyens ne voient pas la couleur allait se réguler lui-même. Les fonctions de surveillance et de régulation ayant été abandonnées, la jungle, le chaos financier, plongent tous les pays ou presque dans une crise dramatique, dont on ne voit que le début.

A lire:



La crise financière mondiale de 2011 a-t-elle commencé? (Le Monde): ***clic ***

                                                      
    La mondialisation a échoué, le point de vue de Kostas Vergopulos, professeur d'économie à Paris VIII   

Il s'agit d'une synthèse d'une interview de ce professeur réalisée par Vitorio De Filippis, publiée dans le Libération du 12/10/2011.
Ce spécialiste de l'économie estime que la démondialisation a déjà commencé et qu'il faut accepter que cette idée va s'imposer et que ce concept n'est plus un courant de pensée mais un constat.
C'est la crise financière qui sonne le début du processus: "Jusqu'en 2008, le moteur de la mondialisation était surtout la mobilité des capitaux et une forte intégration mondiale des marchés financiers. Au point que cette intégration a donné lieu à un seul et même marché financier mondial. La libre circulation des capitaux, doublée d'une dérégulation et d'un retrait des états, a provoqué le surendettement. Des états mais aussi des ménages et surtout des banques et des entreprises..."
Les conséquences sont, selon l'économiste, "l'ampleur des déséquilibres et l'explosion des bulles spéculatives" et le fait que le surendettement des pays occidentaux provoque "un mouvement inverse, celui du désendettement" avec une addition très salée pour le citoyen surtout quand il appartient à la classe moyenne et aussi le cortège de destruction du Service Public, éminemment néfaste dans tous les domaines. Cela implique donc "une régression de la mondialisation", les pays tentant de retrouver un équilibre financier, dans un premier temps, sur des ressources nationales ou régionales.

Ainsi certains pays essayent de relancer leur économies en dévaluant leur monnaie et une moindre hostilité au protectionnisme.C'est le cas des Etats-Unis, du Brésil, de la Chine. "Tout le monde tente de réagir, sauf l'Europe qui reste ultralibérale, en retard d'une guerre..." et qui se bat toujours pour une monnaie forte "malgré l'endommagement grave de son tissu productif et ses déséquilibres intrazone euro" souligne très justement l'économiste.

Selon Vergopoulos, le protectionnisme est "le petit côté du problème", la question cruciale étant monétaire: "il faut flexibiliser et même laisser filer l'euro pour réussir la reterritorialisation (néologisme) de nos systèmes économiques. Nous découvrons, après trente années de mondialisation, que nos économies sont de plus en plus difficiles à gérer à cause notamment des effets de la suppression de pans entiers de systèmes productifs."Je me permets d'ajouter à cela que les ouvriers, employés et cadres que l'on avait jetés à la poubelle, dans la sidérurgie par exemple ou dans le textile, l'avaient découvert bien avant que les économistes s'expriment. Passons.

Après cette destruction systématique des industries de nos pays, commence à poindre, fort heureusement, l'idée de "retorrialisation" qui facile ou pas est une nécessité: "Nous ne pouvons pas croire qu'une société puisse vivre uniquement de la production de services. La réalité est simple le chômage frappe quatre millions de personnes, les pauvres qui travaillent sont légion, et la paupérisation est une réalité."

" La cohérence sociale" est plus importante que des téléviseurs à bas prix, d'autant plus que les pays qui profitent de cette économie du tanker, comme le dit l'habile Président de la Banque Centrale européenne, Jean Claude Trichet, refusent de réduire leurs excédents financiers et commerciaux, préférant à la redistribution des fruits de la croissance "un fétichisme de l'épargne" qui mettent, selon une expression que j'affectionne, les pays sur la paille...

Kostas Vergopoulos, professeur d'économie
                                                            
                                                     
à suivre...

                                                                

mercredi 5 octobre 2011

Le Chantier de Correns, Centre de Création des nouvelles musiques traditionnelles et musiques du monde

 



Correns est un beau village de la Provence Verte tourné résolument depuis 1997, vers l'écologie et la culture et donc vers l'avenir.
Il faut savoir que cette commune fut le premier "Village Bio" de France. Une coopérative regroupe 80 agriculteurs, trois domaines vinicoles, deux éleveurs de volailles, un apiculteur, un éleveur de chèvres, un céréalier, deux maraîchers et enfin un spécialiste des Plantes à Parfums Aromatiques et Médicinales. C'est un bel exemple qui s'inscrit dans le développement durable et la consommation de proximité. Un bel exemple à suivre.


     

                                                 
C'est dans ce cadre de haute qualité que ne dément pas une nature magnifique, avec l'Argens qui offre son cours ombragé et souvent encaissé, que s'est établi "Le Chantier", un lieu de création unique, consacré aux nouvelles musiques traditionnelles et musique du monde. Il propose à des musiciens et des compositeurs de la région Provence-Alpes Côte d'Azur, des autres régions de France ou du monde, un espace d'accueil et un environnement professionnel pour accompagner et valoriser leur démarche artistique. Ouvert à l'expression de toutes les cultures, entre mémoire et modernité, c'est un outil d'intérêt général de découverte.

Voici pour aller plus loin, un lien qui permet d'accéder au site C.M.R.A (centre des Musiques Traditionnels Rhône Alpes) qui propose une interview de Françoise Dastrevigne, Directrice du Chantier de Correns:
                                    
                                    http://www.cmtra.org/spip.php?article3133***clic***

Bernat Combi et Raphaël Quenetin, en plein travail dans une salle du Fort Gibron
                                        
Cette riche résidence d'artistes qui donne lieu à une importante création musicale se tourne bien évidemment vers le public et c'est bien la finalité d'une tel mouvement. Des moments privilégiés sont proposés aux festivaliers toujours plus nombreux, notamment à l'occasion des traditionnelles Joutes de Printemps qui offrent trois jours de musique non stop ou presque (pour les repas bios à deux pas du théâtre de verdure...). Une grande diversité culturelle est présente à ce magnifique rendez-vous du Chantier.

La 14è éditions 2011 proposait 28 concerts, huit créations, cinq scènes, des performances de rues qui investissent une grande partie du village et des équipements prévus à cet effet: le théâtre de verdure, la salle de la Fraternité, la place du village, l'église, le Fort Gibron...
La thématique choisie pour cette année était: "le métissage des musiques du Bassin Méditerranéen".

                                       
                                           Forabandit: Sam Karpenia, Ulas Ozdemir au théâtre de verdure

                                     Atelier de musique traditionnelle de Jean Louis Todischo en 2010                                     



C'est un festival qui conjugue plusieurs facteurs qui garantissent une grande qualité:
- une exigence artistique,
- une aventure collective,
- un esprit de convivialité que ressent le spectateur et cela, je peux témoigner est très agréable,
- une grande diversité musicale,
- des formes patrimoniales et des oeuvres expérimentales,
-une alternance de moments festifs et intimistes.

Il faut signaler par ailleurs qu'une centaine de citoyens bénévoles participent à la réalisation et à l'organisation et tout cela avec le soucis de laisser une empreinte écologique la plus légère possible.Excellent.

                                         Scottish des Landes, Grives et ours, Festival de Correns   

         à suivre