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lundi 24 janvier 2011

La méditation selon Matthieu Ricard







Un vrai besoin de l'homme contemporain

Selon Matthieu Ricard qui donne des conférences un peu partout dans le monde, la question de la méditation est très souvent posée, alors que vingt ans auparavant, une minorité de personnes s'intéressait à cette question et cette minorité appartenait à la frange réduite des familiers du Bouddhisme. A présent, les notions  d'entraînement de l'esprit, de gestion des émotions, de bonheur authentique attirent de plus en plus de gens cherchant de toute évidence à échapper au stress, au mal-être ou au manque à être de nos sociétés occidentales.De nombreux ouvrages sont édités et parmi les plus célèbres, peuvent être cités: Le Bonheur de la Méditation de Sogyal Rimpoché ou Au coeur de la tourmente la pleine conscience de Jon Kabat Zin. Matthieu Ricard, ce scientifique de haut niveau devenu moine bouddhiste et dont on peut lire l'excellent ouvrage, Le moine et le philosophe, considère que la tradition peut fournir des outils afin de s'ouvrir à une meilleure compréhension de la réalitéde cultiver son attention, s'ouvrir à l'altruisme et d' une façon générale, modifier la qualité de chaque instant de la vie.

    

Un domaine inestimable de l'esprit humain

En tant que moine thibétain, M.R. défend  l'idée d'une méditation laïque afin d'éviter que les gens se privent de celle-ci en disant: " C'est pour les bouddhistes." De même qu'il considère que c'est un drame de dire que l'amour et la compassion sont affaire de religion. "La religion est un choix fait idéalement. Mais la tendresse, l'amour,  l'altruisme, l'affection, sont des nécessités biologiques pour les premiers jours de la vie, jusqu'à la fin de celle-ci. Il ne s'agit pas d'une question de choix mais d'essence même de la vie humaine." On ne peut pas effectivement se passer de l'amour altruiste et de la compassion. La voie du Bouddhisme peut fournir une dimension supplémentaire, mais il serait regrettable de se priver de l'immense bienfait, que les diverses façons d'entraîner l'esprit mises en oeuvre dans cette religion, peuvent apporter à la société. Les principes fondamentaux dans ce domaine existent et ils appartiennent à l'esprit humain et, leur donner une étiquette bouddiste n'a guère de sens. Il y a un inestimable domaine d'utilisation de cette incroyable accumulation de données empiriques dans le domaine de : la transformation de l'esprit, de la compréhension de son fonctionnement, de la gestion des pensées et des émotions ainsi que la compréhension des mécanismes du bonheur et de la souffrance.      


          

A LIRE

Voici un lien en direction du blog de Matthieu Ricard et plus précisemment un article sur un sondage sur le thème des valeurs, réalisé en 2009 par une équipe du Forum Economique Mondial de Davos, en partenariat avec Facebook. 130 000 personnes interrogées, jeunes pour  la plupart (80% de moins de trente ans). En ce qui concerne la question sur les valeurs universelles , la plus forte opposition à ce concept se manifeste de la part des Français pour qui ,curieusement l'existence de telles valeurs ne constitue pas un principe fédérateur. Par ailleurs, l'ensemble de ce blog multithématique est très enrichissant même dans le cadre d'une recherche sur la spiritualité laïque car l'auteur possède une parfaite ouverture d'esprit et se place d'un point de vue universel.


                                                 

jeudi 20 janvier 2011

La dictacture des marchés financiers, un fondamentalisme nuisible






Le triomphe de la cupidité, Joseph Stiglitz, éditions Les Liens qui libérent, 10/2/2010.

Il s'agit de l'analyse, par le Prix Nobel d' Economie 2001, de l'idéologie qui est à l'origine des politiques désastreuses qui ont provoqué la crise et des leçons urgentes qui doivent en être tirées. Aujourd'hui, l'économie , la politique, les sociétés, sont face à une alternative: permettre le triomphe de la cupidité dont on sait qu'il conduit le monde au désastre, avec les chaos d'un marché livré à lui-même comme une monture folle, et le cortège des dérégulations, l'obsession du court terme, la libre et anarchique circulation des capitaux responsables des pires dérives du système financier, ou, faire un pas de côté et considérer les causes fondamentales de l'échec et mettre en place les règles nécessaires.

                                    



Cet économiste compare la crise économique que nous venons de vivre et dont les effets se font durement ressentir et dont on ne sait quelle sera l'intensité du prochain soubressaut, à la chute du Mur de Berlin qui a montré que le système communiste n'était pas fiable. Le fondamentalisme du marché dont la Commission Européenne a fait stupidement son imperturbable crédo était déjà discrédité par les nombreux analystes qui ont étudiés la Grande Dépression et les crises successives. A ce niveau, il faut signaler que le simple citoyen, surtout s'il possède un peu de recul avec l'âge, est capable de comprendre les défauts propres à ce système.
L'idée que les marchés peuvent se réguler eux-mêmes est une erreur, et cette erreur est à la base de la fragilité de l'économie.

Mais face à cette idéologie, à ce fondamentalisme, on a l'impression que c'est le "busisness as usual": c'est toujours l'anarchie des marchés, les attaques de ceux-ci contre les pays les plus pauvres en Europe notamment, les spéculations, la poursuite des vues à court terme préconisant des régimes de rigueur qui vont affaiblir les économies et qui conduiront à la catastrophe que chaque citoyen sent venir avec angoisse.

 Stiglitz partage cette frustration et cette inquiétude et préconise une politique de raison basée sur des investissements durables dans le domaine de l'écologie,de  la santé, de l'éducation, et des grandes infrastructures, dont on sait par expérience, qu'ils sont toujours rentables. C'est aussi une mise en garde contre la dictature des marchés qui portent en eux les mêmes faiblesses qui ont provoqué la crise.



Présentation de l'auteur

Joseph Eugène Stiglitz est un économiste américain né le 29-2-1943 et qui au cours d'une brillante carrière universitaire a reçu le Prix Nobel d'Economie en 2001. Il est un des fondateurs du "nouveau keynésianisme" et un critique virulent des politiques du FMI et de la Banque Mondiale. Professeur d'université, il a enseigné à Yale, Oxford et Princeton et il dirige actuellement un progamme de recherche à l'Université de Colombia. Il fut conseiller économique du gouvernement Clinton et fit un bref passage à la Banque Mondiale dont il montrera les mauvais choix économiques. Il fut un adversaire de Georges W Bush qu'il considéra comme une menace pour la stabilité mondiale. En 2008, une mission lui a été confiée par le gouvernement français avec pour objectif la définition de nouveaux instruments de mesure de la croissance du pays, la Commission Stiglitz dont j'ai parlée dernièrement et qui comptait la présence d'Amartya Sen dont il est question dans le blog.


                                       

         

Pour être mieux informé sur les délires de l'économie, voici un ouvrage  édifiant (  la lecture ne doit pas se faire en soirée car elle peut provoquer des insomnies, des états de stress ont été également constatés qui cessent à la fin de la lecture, de rares cas de rire nerveux sont signalés):
Manifeste d'économistes atterrés
Crise et dette en Europe: 10 fausses évidences, 22 mesures en débat pour sortir de l'impasse, paru aux éditions les liens qui libèrent, le 10-11 2005

Les décideurs européens ont-ils appris quelque chose de la crise provoquée par les dérives de l’industrie financière ? On peut en douter. Pour résorber les déficits provoqués par le sauvetage des banques et la récession, la Commission européenne et les gouvernements appliquent avec une vigueur renouvelée des programmes d’ajustement qui ont dans le passé démontré leur capacité à accroître l’instabilité économique et les inégalités sociales. Ces politiques de soumission au pouvoir de la finance mettent en danger l’avenir du projet européen. Atterrés par ce constat, nous avons pris l’initiative d’écrire ce manifeste. Il dénonce dix fausses évidences, mal fondées scientifiquement, qui servent à justifier les politiques actuellement menées en Europe. Il soumet au débat vingt-deux propositions pour une autre stratégie. Initialement adressé à la communauté des économistes, et plus de sept cents d’entre eux, issus comme nous d’horizons théoriques très divers, l’ont signé – , ce manifeste est surtout destiné à nos concitoyens. Le décalage est aujourd’hui patent entre les affirmations péremptoires des « experts » et la fragilité de leurs diagnostics. Nous souhaitons aider les citoyens à mettre des mots et des concepts sur leurs doutes, et les conforter dans l’idée que d’autres choix peuvent être mis en débat.

Philippe Askenazy (CNRS), Thomas Coutrot (Conseil scientifiqued’Attac), André Orléan (CNRS, EHESS), Henri Sterdyniak (OFCE).  




                                         
     

lundi 17 janvier 2011

Amartya Sen et la commission Stiglitz


Joseph Stiglitz, professeur à l'Université de Columbia,
Prix Nobel d' Economie en 2001
Amartya Sen préconise de rendre les indicateurs économiques plus proches des gens. Sa critique principale, dans ce domaine de la science économique, concerne le PIB qui n 'est pas selon lui un reflet fiable des conditions de vie des citoyens et dans l'article précédent, sur ce même sujet, je donnais l'exemple de l'Algérie qui avec un PIB en hausse voit sa population s'appauvrir. Sen a donc participé aux travaux de la Commission Stiglitz mise en place par le gouvernement français en 2008.


Voici l'article de Wikipédia:

Cette commission a formulé 12 recommandations pour mieux mesurer le bien-être.

1- Considérer les revenus et la consommation pour mesurer le bien-être, afin de mieux cibler cette notion essentielle dans les pays démocratiques. Le PIB étant à ce niveau insuffisant puisqu'il mesure essentiellement la production marchande.
2- Mesurer la réalité de la vie des ménages, en prenant en compte les impôts, les intérêts d'emprunts, la valeur des services en nature fournis par l'Etat comme l'éducation, les soins...
3- Prendre en compte le patrimoine d'un pays en faisant un bilan, avec actif et passif. Si cela était fait aujourd'hui, il y aurait des surprises, puisque l'Etat, en outre de la démolition du Service Public, vend ses propriétés pour éponger la dette.
4- Analyser comment sont répartis les revenus: préférer le revenu médian au revenu moyen.
5- Prendre en compte les activités non marchandes comme la garde des enfants.
6- Affiner les mesures chiffrées de la santé, de l'éducation, des activités personnelles.
7- Analyser en profondeur les inégalités et leurs évolutions.
8- Mesurer la qualité de la vie à l'aide d'enquêtes d'opinion.
9- Proposer des satistiques chiffrées sur la qualité de la vie.
10- Intégrer la dimension subjective dans les statistiques concernant l'évalution que les gens font de leur vie.
11- Prendre en compte la notion de "soutenabilité" du bien-être actuel pour  savoir s'il pourra être augmenté ou maintenu ce qui est une question essentielle pour les générations futures.
12- Développer un ensemble d'indicateurs environnementaux.

Le travail de cette commission, à mon sens, constitue une avancée notable. Les mesures préconisées sont encore trop timides pour certains. On peut aussi se demander comment et pourquoi ce type de mesure n'a pas été mise en place depuis longtemps. En fait, une information floue permet aux pouvoirs, ici ou ailleurs, de gouverner plus facilement. La qalité de la vie, la "capabilité" selon la terminologie de Sen, c'est à dire le degré de liberté dont les gens disposent afin de changer de vie, par exemple, doivent être prises en compte. La science économique s'est cantonnée beaucoup trop longtemps à l'analyse des marchés en occultant la vie des citoyens. Une science des riches, pour les riches.

Voici un nouveau lien qui permet de prendre contact avec le Forum pour d'autres indicateurs de richesse, le Fair, dans lequel on peut lire un avis sur la commission Stiglitz.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Forum_pour_d'autres_indicateurs_de_richesse ***clic***


                                                                            
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samedi 15 janvier 2011

Reporters sans frontière, un combat sur le front de la Liberté

Enquêter, agir soutenir








"Reporters sans frontières

défend les journalistes et collaborateurs des médias emprisonnés ou persécutés pour leur activité professionnelle, et dénonce les mauvais traitements et la torture dont ils sont victimes dans de nombreux Etats,

lutte pour faire reculer la censure et combat les lois visant à restreindre la liberté de la presse,

accorde chaque année une centaine de bourses d’assistance afin de venir en aide à un journaliste ou à un média en difficulté (frais d’avocats, frais médicaux, achat de matériel, etc.), ainsi qu’aux familles de reporters emprisonnés,

agit pour améliorer la sécurité des journalistes, notamment dans les zones de conflit."



"Avant d’agir, les chercheurs de Reporters sans frontières, organisés par zones (Afrique, Amériques, Asie/Pacifique, Europe/ex-URSS, Maghreb/Moyen-Orient) ou par thèmes (Internet), recensent toutes les atteintes à la liberté de la presse. Après vérification des informations, les chercheurs et les correspondants de l’organisation adressent des lettres de protestation aux autorités, afin de peser sur les gouvernements qui ne respectent pas le droit d’informer et d’être informé, et des communiqués aux médias, afin de les mobiliser en faveur des journalistes persécutés."

Les lignes ci-dessus sont extraites du site de Reporters sans frontière qui informe sur la liberté de la presse dans le monde.La situation de la presse en France est analysée (voir le classemnent 2010, assez édifiant ), voir également ce qu'il en est du Web qui est aujourd'hui un véritable baromètre de la démocratie ( les trous noirs du Web).

Clic sur le site: http://fr.rsf.org/press-freedom-index-2010,1034.html

                                     

dimanche 9 janvier 2011

Amartya Sen,les nouveaux indicateurs économiques

                         




Selon cet économiste, qui s'écarte de la ligne dure et étroite de ses pairs, la plupart des procédures de choix politiques comme le vote, ou d'évaluation économique,comme le revenu national, donnent peu d'informations. Le calcul du revenu national est basé sur les achats et les ventes mais son élévation, par exemple, n'est pas révélatrice d'une éventuelle élévation du niveau de vie ou du pouvoir d'achat des habitants du pays concerné
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L'actualité fournit une exemple de cet écart entre le PIB et les conditions réelles de la vie des citoyens; c'est celui de l'Algérie. Le produit intérieur brut algérien a triplé au cours de ces dix dernières années. Le pays rattrape ainsi la Tunisie, en terme de PIB par habitant, dépassant même le voisin marocain. Mais cette bonne performance, dont on s'attendrait à ce qu'elle améliore l'existence de tout un chacun, est due à la vente des hydrocarbures. Celle-ci ne profite pas au citoyens. La richesse nationale restant confisquée par la clique politico- militaire qui dirige le pays.

L' Algérie est un pays qui a des difficultés particulières, mais il n'en reste pas moins que pour les pays européens, la croissance, l'augmentation du PIB, ne signifie strictement rien en terme de pouvoir d'achat ou de hausse de salaire ou même de bénéfices pour les PME, surtout en ce qui concerne l'entreprise. Cette constatation est, entre autres, un des combats de Sen. Il le replace dans l'Humanisme des Lumières dans lequel domine l'idée d'éviter les arbitraires et l'instabilité, et, de trouver des procédures rationnelles et démocratiques.Son objectif est de réintégrer l'économie dans l'éthique. On comprend sans peine que actuellement la séparation entre les deux réflexions est totale.
" Je crois qu'on a besoin d'une pluralité d'indicateurs pour répondre à cette question: comment va la société? Il faut prendre en compte la liberté, le bonheur, la justice. Mais pour moi, le principal, c'est que ce type de réflexion gagne l'espace public. Qu'il y ait des discussions sur ces sujets entre les citoyens,qu'ils se demandent: "Pourquoi sommes-nous ici? Qu'est ce qui nous intéresse le plus?" . Sen,Philosophie, décembre

Sen a participé à la Commission sur la mesure des performances


jeudi 6 janvier 2011

Saida Karoli, Mapenzi Kurungurungu



                                     





Un peu de chaleur tanzanienne avec la voix envoûtante de cette belle chanteuse dont j'ai parlée il ya quelques temps.Tu écoutes, tu regardes, tu bouges et tu oublies l'hiver et tu guéris du rhume.


http://www.youtube.com/watch?v=wrEDCIdx0ek ****

mardi 4 janvier 2011

La survivance d'une langue



Tu cliques sur le lien et tu regardes un clip sur l'Occitanie. L'occitan est une langue qui ne survit pas officiellement mais qui existe toujours dans les coeurs, ce qui est l'essentiel.


Et voici Nadau, un chanteur occitan. Regarde ces gens, ces jeunes, ces vieux: ils ont un pays à l'âme.


En fait l'appartenance c'est beau. Un pays c'est beau, quand il est libre.




           

Voici pour terminer ce petit tour en Occitanie, après une chanson manifeste, l'excellent Nadau et de belles Arlésiennes, une photo de ma ville, Le Beausset en Provence.


      
Un pays où l'on ne devrait pas mourir...


*** clic, mais ne pleure pas ***